Un état de concentration intense est souvent remarqué chez les TDA/H qui pratiquent une activité qu’ils aiment ou qui requiert leurs capacités d’attention. La lecture, la télévision, les jeux de construction ou autres occupations peuvent conduire à cet état de « transe », où ils perdent la notion du temps et des événements qui se déroulent autour d’eux. On peut alors les interpeller plusieurs fois par leur prénom avant d’obtenir une réaction ou devoir les toucher pour les ramener à la réalité. Aucune inquiétude cependant ; ce n’est pas signe d’une réelle perte de contact avec la réalité (comme dans le cas d’une personnalité psychotique, par exemple) ni signe d’un repli sur soi malsain.
Il arrive parfois que des parents soupçonnent qu’un « petit quelque chose » est à l’origine des difficultés ou des comportements de leur enfant, alors que d’autres croient catégoriquement que leur progéniture est l’incarnation même de l’inattention et de l’hyperactivité. Quoi qu’il en soit, certains signes et indices devraient vous mettre la puce à l’oreille et conduire à l’évaluation.
Parmi les traits à observer, on retrouve :
Une difficulté à être attentif de façon soutenue
lors de certaines activités.
De bons sprinteurs
Le fait que l’enfant puisse parfois passer plusieurs heures d’affilée à jouer à des jeux vidéo ou à faire des constructions de Lego n’exclut pas obligatoirement les difficultés d’attention prolongée. Même les enfants avec un TDA/H formellement diagnostiqué parviennent, en certaines occasions ou dans certaines activités, à faire preuve de bonnes capacités attentionnelles. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir des parents confondus devant les comportements fluctuants de leur enfant.
Je compare souvent les enfants TDA/H aux sprinteurs ; ils peuvent, sous certaines conditions, offrir des performances tout à fait impressionnantes. Mais l’énergie que cela requiert est telle qu’ils en viennent inévitablement à « casser ». Ils sont donc incapables de maintenir la cadence à long terme et sont de piètres marathoniens.
Une grande distractivité.
Une tendance à éviter les activités requérant un
effort mental soutenu ou à procrastiner.
Minuit moins une
Nombreux sont les individus TDA/H, enfants comme adultes, qui réussissent mieux sous pression. Afin de favoriser la mobilisation et d’éviter la procrastination, il peut être tout indiqué d’établir des échéanciers serrés pour les tâches à réaliser, de circonscrire le temps avec des minuteries ou de proposer des défis à relever rapidement.
Des difficultés à prêter attention aux
détails ou une propension à faire des fautes
d’étourderie, dans les devoirs, le travail
scolaire ou les autres activités.
Inattentif ou amnésique ?
Les parents rencontrés à mon bureau rapportent fréquemment que leur enfant semble bien maîtriser les notions à l’étude à la maison, mais éprouve par la suite de grandes difficultés dans les contrôles, dictées ou examens. Ils ont l’impression que leur enfant « désapprend » la matière, ce qui n’est pas nécessairement le cas. Il peut en effet arriver que l’intégration des notions soit trop fragile et ne se maintienne pas à travers le temps, mais il est aussi possible que l’élève soumis à un environnement où les distracteurs sont plus nombreux ait plus de difficultés à demeurer attentif et à remarquer ses erreurs. Pour pallier la situation, faire varier les environnements d’apprentissage et de révision, en exposant l’enfant à des environnements et des stimuli différents, peut être une bonne option.
Des difficultés à amorcer, poursuivre
et terminer une tâche.
Des difficultés à s’organiser, que ce soit
dans ses travaux ou ses activités.
Des oublis fréquents au quotidien.
Une hyperconcentration.
Trop absorbé ?
Enfin, munissez-vous d’un code secret pour signaler à votre enfant qu’il doit se calmer devant d’autres personnes, afin de ne pas le réprimander publiquement sur des comportements qu’il peine à contrôler.