Mais alors l'image, au lieu d'être, comme elle l'a été jusqu'ici , l'expression même de l'absolu, n'est plus qu'un simple ornement, et en même temps apparaît un rapport qui ne répond plus à l'idée du beau, parce que l'image et la signification sont séparées, au lieu d'être fondues ensemble, comme elles l'étaient d'une manière imparfaite, il est vrai, dans l'art symbolique proprement dit. Les œuvres d'art, qui ont cette forme pour caractère fondamental, sont donc d'un ordre inférieur ; le contenu qu'elles représentent peut n'être pas l'absolu lui-même, mais quelque situation, quelque incident particulier de la vie, pour lequel les formes qui s'y adaptent ne sont employées, pour la plupart, que d'une manière occasionnelle et accessoire.
La véritable essence de l'amour consiste à abandonner la conscience de soi, à s'oublier dans un autre soi-même, et, néanmoins, dans cette abnégation et cet oubli, à se retrouver et à se posséder alors véritablement. Cette harmonie et cette satisfaction profondes sont ici l'absolu.
Ce qui caractérise le comique, au contraire, c'est la satisfaction infinie, la sécurité qu'on éprouve de se sentir élevé au-dessus de sa propre contradiction au lieu d'y voir une situation cruelle et malheureuse. C'est la félicité et la satisfaction de la personne qui, sûre d'elle-même, peut supporter de voir échouer ses projets et leur réalisation. La raison étroite et guindée en est le moins capable, précisément là où, dans la satisfaction d'elle-même, elle est la plus risible pour les autres.
L'art est accord du sensible et du spirituel
Il suit de là que le sensible doit être présent dans l’œuvre artistique, mais avec cette restriction qu'il s'agit seulement de l'aspect superficiel, de l'apparence du sensible. L'esprit ne cherche en lui ni la matérialité concrète, la consistance intérieure et toute l'envergure d'un objet organique que réclame le désir, ni les concepts universels purement idéaux; ce qu'il veut, c'est la présence sensible, qui doit rester sensible, mais qui doit aussi être débarrassée de l'échafaudage de sa matérialité.
Mais l'esprit ne s'en tient pas à la simple appréhension par la vue ou par l'ouïe des objets extérieurs, il en fait usage dans sa vie intérieure, qui est poussée d'abord à prendre elle aussi la forme de la sensibilité en se réalisant dans des choses extérieures ; ce mode de relation aux choses extérieures est le désir.
Il importe aussi à la pureté des voyelles qu'elles ne soient pas entourées de consonnes qui troublent leur pureté de son, comme il arrive souvent dans les langues du Nord, où les consonnes affaiblissent le son des voyelles, tandis que l'italien conserve cette pureté, ce qui le rend si musical.