L'esprit est la vie éthique d'un peuple, dans la mesure où il est vérité immédiate; l'individu qui est un monde.
L’esprit conquiert sa vérité seulement à condition de se retrouver soi-même dans l’absolu déchirement. L’esprit est cette puissance en n’étant pas semblable au positif qui se détourne du négatif, (comme quand nous disons d’une chose qu’elle n’est rien, ou qu’elle est fausse, et que, débarrassé alors d’elle, nous passons sans plus à quelque chose d’autre), mais l’esprit est cette puissance seulement en sachant regarder le négatif en face, et en sachant séjourner près de lui.
Ce sel est ici simple et, en même temps, est multiple; il est blanc, il est aussi sapide, aussi la forme cubique, aussi d'un poids déterminé, etc. Toutes ces multiples propriétés sont dans un ici simple, dans lequel donc elles se compénètre; aucune n'a un ici différent des autres, mais chacune est partout dans le même ici où les autres sont. Et en même temps, sans être séparées par des ici divers, elles ne s'affectent pas dans cette compénétration. Le blanc n'affecte pas ou n'altère pas la forme cubique, tous les deux n'altèrent pas le sapide, etc. Mais puisque chacune de ces propriétés est elle-même un simple rapport à soi-même, elle laisse les autres en paix, et se rapporte seulement à elles par l'aussi indifférent.
Si la connaissance n'est pas l'instrument de notre activité, mais une sorte de milieu passif à travers lequel nous parvient la lumière de la vérité, alors nous ne recevons pas encore cette vérité comme elle est en soi, mais comme elle est à travers et dans ce milieu.
La Manifestation est le mouvement de naître et de périr, mouvement qui lui-même ne naît ni ne périt, mais qui est en soi, et constitue la réalité effective et le mouvement de la vie de vérité.
Car si la connaissance est l'instrument pour s'emparer de l'essence absolue, il vient de suite à l'esprit que l'application d'un instrument à une chose ne la laisse pas comme elle est pour soi, mais introduit en elle une transformation et une altération.
Le travail de l'individu pour ses propres besoins est aussi bien une satisfaction des besoins des autres qu'une satisfaction de ses besoins personnels, et l'individu atteint seulement la satisfaction de ses besoins personnels grâce au travail des autres.
Ce qui est bien-connu en général, justement parce qu’il est bien connu, n’est pas connu. C’est la façon la plus commune de se faire illusion et de faire illusion aux autres que de présupposer dans la connaissance quelque chose comme étant bien-connu, et de le tolérer comme tel ; un tel savoir, sans se rendre compte comment cela lui arrive, ne bouge pas de place avec tous ses discours.