Le repos n'est que mouvement se retenant en soi, souvent plus inquiétant que le mouvement même.
Dans la mesure où chaque chose a son lieu, son moment et sa durée, il n'y a jamais deux choses semblables.
Tout d'abord, à quoi pensons-nous lorsque nous disons «une chose »? A un morceau de bois, à une pierre, à un couteau, à une montre, à un ballon, à un javelot , à une vis ou à un fil de fer ; mais nous appelons aussi «chose énorme» le grand hall d'une gare, ou encore un sapin géant. Nous parlons des choses multiples qu'il y a dans la prairie en été : les herbes et les plantes, les papillons et les scarabées ; la chose qui est là pendue au mur, ce tableau, nous l'appelons aussi une chose, et un sculpteur a dans son atelier diverses choses achevées ou inachevées.
Par contre nous hésitons à appeler le nombre 5 une chose. Le nombre, on ne peut ni le saisir, ni le voir, ni l’entendre. De même la phrase : «Il fait mauvais » ne passe pas pour une chose, non plus d'ailleurs que le mot isolé : « maison ». Justement nous distinguons la chose «maison» du mot qui la nomme. De même, nous ne tenons pas pour des choses une attitude ou un avis que nous conservons ou que nous perdons à l'occasion. Mais lorsque par exemple une trahison se trame quelque part, nous disons pourtant : « Il se passe là des choses étranges. » Nous ne pensons là ni à des morceaux de bois, ni à des choses d'utilité, ni à rien de semblable.
"Qu'est-ce qu'une chose ?". Du point de vue utilitaire, nous ne faisons que demander sans trêve la même inutilité notoire : qu'est-ce que la chose, qu'est-ce que l'ustensile, qu'est-ce que l'homme, qu'est-ce que l'oeuvre d'art, qu'est-ce que l'Etat, qu'est-ce que le monde ?
Qu'est-ce donc qu'une chose ? Réponse : une chose est le support subsistant de beaucoup de propriétés subsistant en elle et s'y transformant.
Qu'il y ait des difficultés dans la métaphysique kantienne de l'espace, on ne peut le nier - abstraction faite de ce qu'une métaphysique qui ne comporte plus aucune difficulté n'en est plus un par le fait même.
Le vrai que nous trouvons, posons, propageons, défendons, nous le captons dans des mots. Mais un mot isolé - porte, craie, grand, mais, et - n'est ni vrai ni faux. Seul un enchaînement de mots peut être vrai ou faux : la porte est fermée, la craie est blanche.
Si la vérité est rectitude, se régler sur..., alors il faut manifestement que cette rectitude vaille d'abord pour la détermination essentielle de la vérité : celle-ci doit se conformer à l'essence de la chose (à la choséité). De l'essence de la vérité comme conformité découle la nécessité que dans la structure de la vérité se reflète la structure des choses.
Critique de la raison pure veut dire délimitation de la détermination de l'être de l'étant, de la choséité de la chose à partir de la raison pure, c'est-à-dire arpentage et projet de ces principes de la raison pure sur fond desquels quelque chose se détermine comme chose dans sa choséité.
Wolff enseigna d'abord à Halle comme professeur de mathématique et passa bientôt à la philosophie ; la forme profonde et sévère de son enseignement représentait un sérieux danger pour le bavardage superficiel des théologiens d'alors. De ce fait, Wolff, à la requête de ses adversaires théologiens, fut chassé de Halle en 1723 ; le séjour lui en fut interdit sous peine de pendaison. De 1723 à 1740 il enseigna à Marbourg. Frédéric le Grand, désapprouvant la méthode qui consiste à réfuter une philosophie par la menace de la potence, rappela Wolff à Halle.