Black Wings, tome 2 : Black Night

- Que se passe-t-il ? demandai-je de nouveau, mais toutes les faes avaient disparu dans les broussailles.
Des secousses parcoururent la terre. J'entendis quelque chose chuinter et cliqueter dans l'obscurité des arbres. On aurait dit que plusieurs pattes piétinaient le sol. Des feuilles mortes craquaient et des brindilles se cassaient dans un bruit sec à l'approche de la créature. Il y avait des raclements comme si un corps velu et lourd frottait l'écorce en se frayant un chemin dans les bois.
- On dirait une..., commença Beezle, mais je l'interrompis.
- Ne prononce pas ce mot. C'est interdit, dis-je, et je déployai mes ailes.
J'étais un peu arachnophobe sur les bords. Si ce truc était ce à quoi je pensais, j'allais sans doute m'évanouir et me réveiller dans un cocon suspendu à un arbre.

J'étais toujours étonnée que mes voisins ne remarquent jamais tous les signes de magie vraiment flagrant générés autour de mon immeuble.
Ça prouve bien que les gens sont doués pour ne voir que ce qu'ils veulent bien voir.

Je m'avachis de nouveau contre la tête de lit, épuisée par l'effort que ça m'avait coûté de m'asseoir et de dresser le bilan de mes blessures.
- C'est si grave que ça ?
Il se frotta les yeux.
- Je t'ai déjà vue sous un meilleur jour. Comme quand tu es venue au travail sans t'être douchée et en ayant toujours tes chaussons aux pieds.

Il n'est peu-être rien de plus que ton garde du corps maintenant, siffla Nathaniel. Mais ce n'est pas ce que tu désires de lui. C'est dans chaque regard que vous échangez. C'est dans la façon dont il se tient trop près de toi. Dans la façon dont vos doigts s'effleurent quand vous marchez côte à côte. C'est dans tes yeux quand tu m'as demandé de t'aider à le retrouver, de t'aider à cacher sa disparition à Azazel. Ton cœur parle à travers ton visage, Madeline. Ton amour pour cette chose est exhibé aux yeux de tous, et mon cœur brûle de honte quand je le vois.

C'est si fragile, dit Nathaniel à voix basse. (A croire qu'il pouvait entendre mes pensées.) Ce brin de mortalité. Un rien te blesse.

Beau travail, Maddy. Tu es venue, tu as vu, tu as tout réduit en cendres.

- En fait, tu es mon petit frère. Je suis la première-née d'Azazel, tu sais, dis-je sur un ton détaché.
L'odeur du soufre m'emplit les narines, et je luttai contre l'envie de vomir.
Comme je m'y attendais, il réagit au quart de tour.
Son statut inexistant au sein de la cour d'Azazel était un sujet très sensible, d'autant plus qu'Azazel avait délivré l'ordre d'exécuter Antares pour avoir essayé de me tuer. En temps normal, les Grigori avaient défense de s'en prendre aux membres de la cour des uns et des autres, mais Antares avait tué beaucoup d'innocents en attaquant l'Agence, et même Lucifer ne pouvait pas fermer les yeux sur cette infraction.
- Première-née et première à mourir ! siffla-t-il.
Sa salive m'éclaboussa tout le visage et me brûla la peau.
- Si tu le dis, déclarai-je, feignant l'ennui.