«
Les naufragées » est construit autour de femmes d'âges et de statuts différents, dont trois se préparent pour un déjeuner familial destiné à resserrer les liens intergénérationnels.
Ce roman offre un chapitre à chacune de ses héroïnes : Paula la grand-mère qui ressent cruellement les stigmates de l'âge, Louise sa fille qui tente de négocier avec le temps qui passe, Anne, sa petite-fille, navigant entre immaturité et âge adulte et Inès, une amie de cette dernière, déboussolée après un avortement.
Comme dit l'une d'entre elles : « Etre une femme ne va pas de soi » : l'importance du corps, la différence d'âge, le décalage entre les générations, la lutte contre l'image idéale, les rides, la vieillesse, les apparences, les injonctions contradictoires, l'avortement, la maternité, le patriarcat, la famille, la sororité, l'intimité... Il ne manque pas un bouton de guêtre ou plutôt pas un sujet dédié au féminin à ce roman choral décrivant des vies de femmes avec leurs interrogations, leurs doutes, leurs difficultés.
J'ai parfois trouvé que l'auteure en faisait un peu beaucoup sur les interrogations existentielles des unes et des autres et que le titre «
les naufragées« reflétait peu leur situation (si ces quatre-là sont des naufragées, comment qualifier l'immense majorité des autres femmes ?!) ; pour autant, j'ai aimé la sensibilité et l'empathie dont
Manon Hentry-Pacaud fait preuve ainsi que la couverture quasi complète du spectre du féminin, faisant de ce livre un objet littéraire utile à qui se demanderait « une femme, comment ça marche ? ».
Ce livre voyage entre les lecteurs/lectrices lancé.e.s dans l'aventure des 68 premières fois
Lien :
https://68premieresfois.word..