Citations sur Cal de Ter, Intégrale, tome 1 (31)
Les religions ont cela de commun avec le mariage qu’elles sont capables du meilleur comme du pire.
Souvent par l’abandon d’une partie du moi authentique, elles endommagent gravement l’intégrité individuelle et débouchent au fanatisme.
Alors la question se pose : et si les hommes n’avaient jamais eu de croyances ?
Finalement, ce qui a manqué a la Terre, c’est qu’elle a minimisé le rôle des penseurs, philosophes, psychologues, sociologues. La priorité était donnée systématiquement à la technique. C’est bien, cela permet de progresser, mais il y a u un élément constant que l’on a oublié : l’homme. L’engin le plus merveilleux, porteur du génie le plus prodigieux, n’est jamais destiné qu’à servir l’homme. C’est l’homme toujours présent, le plus important, pas la technique. Il faut donc le préparer et le faire évoluer mentalement, presque parallèlement à l’évolution technique un peu en avance.
Tout en prononçant son nom, il a un bref souvenir pour toutes les scènes de rencontre avec des races inconnues, dans les superfilms en deux ou trois dimensions que la Terre avait produits de son temps. Chacune se déroulait ainsi : le glorieux Terrien se frappait la poitrine en disant son nom, et régulièrement Cal le trouvait superbement ridicule et paternaliste ! Et il s’aperçoit maintenant qu’il s’agit en fait d’une réaction naturelle et efficace, car l’inconnu l’a compris.
Cal le logicien, Cal le pacifique ! Il éprouve une véritable haine pour les hommes. Enfin non, pas pour les hommes mais pour leur stupidité, leur appétit d’argent, leur imprévoyance surtout. Ce qui est terrible, c’est de penser qu’il avait tout pour réussir ; le Progrès est inévitable. Mais entre l’inventeur et ceux qui « utilisent », personne n’essaie d’imaginer ce qui va s’ensuivre ; on ne pense qu’au profit. Finalement, c’est une philosophie qui a manqué aux hommes, une philosophie qui les imprègnent suffisamment pour freiner ou orienter leurs impulsions.
Penser que la Terre a ressemblé à ça, qu’elle a été aussi belle, qu’il y a fait aussi beau et que tout a changé par pure bêtise ! À chaque fois que l’humanité est arrivée à un croisement, elle a pris le chemin le plus facile et le plus mauvais pour la suite. Au fond, la vie n’est pas dangereuse, rien n’est jamais vraiment dangereux, sauf les initiatives des hommes. Même sur une planète comme celle-ci, on peur vivre tranquille et à l’abri. Mais qu’en aurions nous fait si nous l’avions découverte ? Polluée d’abord, puis sûrement détruite ! Jamais je ne pourrai leur pardonner…
Elle indique le XVIIe siècle, 1631, exactement le 6 avril à 17h47. Et puis l’explication vient toute seule. Les pendules astronautiques comportent quatre fenêtres. Il a été opéré en juillet 2296, et bien, la pendule a atteint son maximum 9999, et elle a recommencé à zéro ! Ça fait donc plus de neuf mille ans qu’il… Mais non, même pas, il n’y a aucun moyen de savoir combien de fois elle est revenue à zéro !
- Dis-moi, Divo, si je t’emmenais vivre dans mon pays et que je t’infligeais des impôts énormes afin justement que tu ne puisses pas les payer, et qu’ensuite je te condamnais à travailler gratuitement pour moi durant vingt ans, que penserais-tu de moi ?
- Que tu es un voleur !
La réponse, sèche, est venue spontanément. Il me plaît, ce garçon.
On nous apprend à obéir depuis que nous sommes enfants, ce qui m’a d’ailleurs rendu la vie difficile. Je n’aime pas obéir sans comprendre pourquoi. Mais on me disait que je comprendrais plus tard. Et puis les habitudes viennent et on ne réfléchit plus. […]
C’est l’une des premières tâches de l’envahisseur que de modifier les mœurs du pays conquis, jusqu’à lui faire oublier ses origines.
Dans l'espace, chacun le sait, seules les planètes bleues permettent la vie humaine. La Terre elle-même était bleue.
Cette planète, énorme, était d'un bleu très dense…
Elle avait tout pour donner la vie à une race humaine avec toutes les tares, toutes les monstruosités que cela comporte.
Sa grande chance voulut qu'un homme intelligent, pacifique et pourtant très fort, y soit jeté, une nuit. Un rescapé…