Après la Russie soviétique et le Congo, Tintin poursuit son tour du monde pour mettre fin aux sombres activités de la pègre, et finir le travail qu'il avait commencé en Afrique.
Dans cet album, je parle toujours de la version remaniée et en couleurs datant de 1945, la question du reportage sur l'Amérique n'est même pas mentionnée, et c'est en tant qu'aventurier, comme le sur-titre l'indique, que Tintin va désormais évoluer. D'ailleurs il s'attaque moins que rien à al Capone, qui l'attend de pied ferme sachant ce qu'il a commencé au Congo. S'adressant à un jeune public
Hergé ne s'embarrasse pas de vraisemblance quant à l'enchaînement des péripéties de son héros. Dès son premier enlèvement dans un taxi aux volets d'acier, il va trouver fort opportunément une scie pour découper la porte…
Après avoir longuement été poursuivi en ville à Chicago, Tintin va découvrir de Far-West. L'occasion pour lui de changer de costume, puisqu'il semble n'en avoir qu'un, résolument solide ou une garde-robe identique. Son premier contact avec les Peaux-Rouges sera difficile, ceux-ci ayant été montés contre lui par Bobby Smiles, “outlaw” persévérant et rancunier.
Des indiens au pétrole, des villes champignons à l'industrie triomphante,
Hergé va tout de même nous présenter un petit reportage sur l'Amérique (du nord) telle qu'on se la représentait il y a maintenant 80 ans. Autant certains lui ont reproché bien des choses dans les premiers albums, ceux-là étaient bien silencieux sur la présentation du traitement des indiens par les financiers redoutables et la dénonciation de la corruption pendant la prohibition.
Je dois à cet album de beaux rêves quant à l'univers des indiens et leur vocabulaire, de la squaw au papoose et du sachem au manitou, j'ai appris bien des choses étant enfant. Aujourd'hui c'est avec un peu de nostalgie et de bienveillance que je conseille la relecture de cet épisode des aventures de Tintin.