Les aventures de Tintin, tome 4 : Les Cigares du pharaon

Voici une aventure de Tintin très bien construite. Beaucoup de rythme, on visite beaucoup de lieux (notamment L'Inde et l'Egypte) et contrairement aux précédents tomes, l'aventure à un réel intérêt.

On n'est plus dans Tintin au Congo. Ici, on est plongé au coeur d'un trafic de drogue d'une grande ampleur. Alors, comme toujours c'est abordé avec beaucoup d'humour, quelques facilités parfois, mais on retrouve tout ce que l'on aime dans les aventures de Tintin et même s'il manque encore quelques personnages cultes, l'optique de l'aventurier tel qu'on le connait se dessine déjà.

Lire un Tintin, c'est comme retrouver une bonne paire de vieille pantoufles... on sait qu'on y sera confortable. C'est sans surprises majeures, mais soit, c'est une valeur sure et gage de passer un bon moment de lecture. Encore une fois, c'est le sentiment qui émerge de ces quelques moments passé avec Tintin : l'impression d'être bien et de ne pas avoir perdu mon temps. A lire, et relire, encore et encore... à tous les âges et à tous les moments !

Ce fut mon premier album de Tintin, un de mes premiers albums de BD. Il reste donc un côté affectif qui fait de cette aventure du petit reporter, personnage que je découvris à l'âge de 12 ans (a long time ago!!), une de mes préférées! Tout les mystères au cours de cette enquête conservèrent longtemps pour moi un petit côté ésotérique jusqu'à ce que je tombe sur les 7 boules de cristal, autre nouveau choc émotif, avec l'arrivée de la momie de Rascar Capac.
Les cigares ainsi que l'égyptologue (Philemon Siclone, quel patronyme!) restent donc un départ pour moi dans le longue série de péripéties vécues par le jeune belge huppé.

Avec cet album, nous sommes plongés dans l'Egypte des pharaons comme l'indiquent le titre et la couverture, mais pas pour longtemps. L'histoire, publiée en 1934, est particulièrement intéressante car l'auteur nous plonge au milieu de trafic d'armes, de drogue et d'influence aux apparences de la franc-maçonnerie. Les dessins de Hergé sont très beaux, c'est un véritable régal pour les yeux. Tintin part sur les traces de trafiquants d'opium à travers l'Egypte et l'Inde, il va vivre des aventures peu bancales : poison qui rend fou, la rencontre d'un archéologue extravagant mais il y aussi la découverte des Dupond et Dupont.. A lire encore et encore.

Un album redessiné dans les années 50 sans changement de scénario (en fait je ne connais pas l'original), mais avec un dessin plus moderne, mieux colorisé.
L'histoire est complexe et les imbrications de trafics et de personnages nécessitent pas mal d'attention. Les Dupont sont en roue libre et interfèrent involontairement avec une incompétence aussi crasse que désopilante en semant le désordre dans cette histoire rocambolesque.
C'est ausdi la première apparition de Rastapopoulos dont on se demande longtemps quel rôle il joue. 
Bref du suspens et des rebondissements. Une bonne relecture.

Enfin un bande dessinée Tintin à mon goût, vraiment ! Je commençais à désespérer avec les trois premières aventures et à douter, cèpe dant ce tome ma rassuré. J'espère que la suite des aventures continuera dans ce sens ! le racisme et le colonialisme se font plus discret, on se concentre davantage sur l'intrigue et on commence ici à rencontrer des personnages secondaires emblématiques : messieurs Dupond et Dupont.

La croisière autour du monde de Tintin va l'amener en Égypte sur fond de malédiction des pharaons et des pyramides.

C'est l'occasion pour Hergé d'introduire de nouveaux personnages en la personne des frères Dupont et Dupont, policiers au style très londonien avec leurs chapeaux melons. Personnages un peu obtus, mais fidèles aux ordres reçus qui finiront par faire preuve de jugeotte et deviendront les défenseurs de notre reporter au pantalon de golfeur.

Comme dans toute bonne histoire, il faut un méchant mais là, nous ne connaîtrons pas le grand maître à la fin de l'épisode.

Hergé nous fait découvrir de nouvelles cultures comme celle des hommes du désert, jouant sur les caractères mais aussi sur les clichés et les paysages. Nous passerons aussi par les Indes et un inquiétant fakir aux pouvoirs maléfiques.

Une fois de plus, Tintin fera preuve de perspicacité, de courage et de ténacité. Il arrive à se lier d'amitié avec des animaux et à communiquer avec les éléphants grâce à un cornet sonore...

Histoire pleine de rebondissements où l'on ne s'ennuie pas. le graphisme est toujours aussi précis, agréable à regarder voire à décrypter.

Les Cigares du pharaon est l'une de mes aventures de Tintin favorite. Les péripéties, entre suspense et humour, s'enchaînent sans temps mort et on croise pour la première fois un certain nombre de personnages récurrents, dont les inénarrables Dupont et Dupond...

Les premiers tomes de Tintin avaient plus d'humour via les personnages secondaires mais je préfère quand même le capitaine Haddock. En parlant de lui, c'est drôle de voir Tintin avec le fameux pull bleu du marin, et qu'un bédouin a les mêmes traits et jure de la même façon. Les doubles ne s'arrêtent pas là, l'actrice dans le désert à des faux airs de la Castafiore et le réalisateur ressemble au général Alcazar. Pour en terminer avec les anecdotes, le sheikh tiens un album de Tintin objectif lune !

C'est un violent Tintin dans ce tome, il braque la moitié des gens qu'il croise, à côté de ça il apprend à parler éléphant, et part à la poursuite d'un trafic de drogue pendant ses vacances. Malin et chanceux, ce n'est pas mon préféré mais l'action y est très présente, il enquête moins que dans « Lîle noire » par exemple. Ce qui m'a plu, ce sont les références à d'autres albums et le passage dans la société secrète digne d'un James Bond.

Je considère "Les Cigares du Pharaon", comme l'épisode qui a fait de Tintin, Tintin, bien plus que "Le Lotus Bleu".
En effet, "Les Cigares du Pharaon", est d'abord le premier Tintin a usé de ficelles narratives sérieuses. On est plus dans la suite d'événements brodés sur une toile de fond : non, il s'agit désormais d'événements liés les uns aux autres, tressés pour ne faire qu'un avec la toile de fond.
C'est aussi une révolution, point de vue personnages : les personnages gagnent en consistance, et ce n'est sans doute pas un hasard, si les personnages des trois premiers Tintin ( hormis Tintin et Milou, bien entendu ) ne réapparaissent pas, tandis que ceux des "Cigares du Pharaon" réapparaîtront tout au long de la série. Je pense aux inénarrables Dupondt, bien entendu, mais aussi à Rastapopoulos, ou à Oliveira da Figuiera.
En d'autres termes, "Les Cigares du Pharaon" est un album fondateur. Mais ce n'est pas que ça. C'est aussi un plaisir certain, que l'on gagne de l'accumulation de situations cohérentes, qui produisent de nouvelles citations. Auparavant, Hergé était inventif ; mais il n'avait pas besoin d'intrigue pour être inventif. Désormais, il est inventif, dans l'intrigue, avec l'intrigue.