Citations sur Sweet sixteen (141)
Molly avait grandi dans le rejet et le mépris des Blancs, au mieux dans leur indifférence, mais jamais elle n'avait cru devoir faire face à une telle concentration de brutalité. C'était tout simplement ahurissant.
Ils avaient beau faire partie de quelque chose de grand, de juste, quelque chose qui les dépassait, il n'en restait pas moins que, maintenant, c'était à eux seuls de se lancer. A eux de le vivre.
Peut-être que tout cela ne faisait que commencer. Peut-être que le jour viendrait où les Noirs pourraient assister aux mêmes spectacles que les Blancs. Peut-être que les piscines leur seraient ouvertes toute la semaine, et pas seulement la veille du nettoyage. Qu'un chanteur noir aurait le droit de faire swinguer une femme blanche sans être boycotté. Qu'il serait permis de se marier en mélangeant les couleurs.
- Et peut-être même qu'un jour, il y aura un président noir à la Maison-Blanche ! s'enflamma-t-elle devant son miroir.
Il fallait persévérer. Montrer à tout le monde que les Noirs n'étaient pas des victimes ou des lâches. Que l'espoir et le courage n'avaient pas de couleur.
Peut-être que finalement Maxence Tate avait raison. Peut-être que tout cela ne faisait que commencer. Peut-être que le jour viendrait où les Noirs pourraient assister aux mêmes spectacles que les Blancs. Peut-être que les piscines leur seraient ouvertes toute la semaine, et pas seulement la veille du nettoyage. Qu'un chanteur noir aurait le droit de faire swinguer une femme blanche sans être boycotté. Qu'il serait permis de se marier en mélangeant les couleurs. Et peut-être même qu'un jour il y aura un président noir à la Maison Blanche !
– Qu’ont-ils à y gagner, au fond ? Pourquoi est-ce qu’ils tiennent tant à nous maintenir dans cette position ? Est-ce qu’ils ont peur de nous ?
– Sûrement, répondit Shiri après quelques instants. Le drame, finalement, c’est que l’on vit côte à côte, mais pas ensemble. On ne se connaît pas.
Finalement, elle ne savait pratiquement rien de cette femme qu'elle adorait. Où vivait-elle ? A quoi ressemblaient ses enfants ? Riait-elle souvent ? Elle n'avait jamais vraiment pris la peine de s'y intéresser. Tout comme à Molly Costello et ses huit autres étudiants noirs dont elle mesurait maintenant l'incroyable courage. Depuis que ça lui était arrivé, elle était convaincue qu'ils avaient eu raison, et que leur combat était juste. Ce qu'elle avait vécu démontrait justement à quel point la situation était grave. Elle avait été passé à tabac parce qu'elle avait ...parlé à des gens qui n'avaient pas la même couleur de peau.
Grace aperçut Molly Costello. Aux côtés de son soldat, elle avançait, imperturbable, tandis que, derrière elle, un étudiant de première année la suivait en imitant la démarche d'un singe. Dieu que c'était puéril. Et lassant.
Grace pressa le pas pour se retrouver à hauteur de Molly. Elle lui sourit et lui adressa un petit signe de tête encourageant.
-A demain, Molly ! lança-t-elle bien fort, avant de la dépasser et de marcher vers la sortie, le menton levé.
Le cœur de Molly se mit à battre la chamade. Ils avaient beau faire partie de quelque chose de grand, de juste, quelque chose qui les dépassait, il n'en restait pas moins que, maintenant, c'était à eux seuls de se lancer. A eux de le vivre.
Soudain, Grace se tut. Qu'il soit blanc, noir, gros, maigre, complètement crétin ou diplômé de Harvard, elle était d'avis qu'il était stupide de juger une chanson en fonction de celui qui la chantait. Pour elle, tout ce qui comptait, c'est le plaisir qu'elle avait à l'écouter.