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EAN : 9782203180970
336 pages
Casterman (28/08/2019)
3.85/5   166 notes
Résumé :
Au lycée ou même chez soi, quand on vit au Japon, on n’étale pas ses problèmes.
Pourtant, Emi aurait beaucoup à dire : le harcèlement qu’elle subit, l’attitude de ses parents… et surtout cette culpabilité qu’elle essaie d’enfouir depuis plusieurs mois.
Emi ne se confie jamais. Elle se réfugie dans ses mangas et fait semblant que tout va bien.
Jusqu’à ce qu’une rencontre lui donne envie de s’ouvrir enfin.

Mais à qui peut-on se fier... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (102) Voir plus Ajouter une critique
3,85

sur 166 notes
J'apprécie beaucoup les romans d'Anne-Lise Heurtier, notamment "Sweet sixteen" et "La fille d'Avril", je trouve ses personnages féminins remarquables et militants (dans le bon sens !). Dans "Fubuki Katana", l'héroïne Emi a de gros soucis, et personne pour les partager. Lycéenne à Tokyo, elle est victime depuis quelques mois d'une mise à l'écart qui s'est peu à peu muée en harcèlement. Et dans ce cas-là, la culture japonaise impose de se taire et de cacher sa souffrance ("être victime est humiliant"), quitte à devenir une Hikikomori, ces jeunes qui ne sortent plus de leurs chambre pendant des mois voire plus, ou pire encore, certains allant jusqu'à aller se suicider dans les forêts des alentours. Et les parents d'Emi ne lui sont d'aucun secours, ne remarquant apparemment rien du malaise de leur fille. Heureusement, Emi a quand même quelques échappatoires : elle fréquente régulièrement un bar à chats, où elle va rencontrer Hana, une jeune fille un peu hors normes avec laquelle elle va se lier ; et elle est férue de manga en tous genres, allant jusqu'à imaginer et visualiser sa propre vie sous formes de planches de BD, et à se représenter les gens sous les traits de personnages de séries.
Régulièrement, entre deux chapitres s'intercalent des mails émanant d'un service "suivi des missions" et adressés à Fubuki Katana, dont on ignore qui elle est, ainsi que son rôle dans le récit.
L'histoire est intéressante, bien documentée, j'ai appris certaines choses que j'ignorais totalement (par exemple sur la "caste" des Burakamin, aussi méprisés que les Intouchables en Inde), et pourtant j'ai fréquenté quelques japonais...une culture souvent bien difficile à appréhender pour les Européens ! Emi m'a touchée, j'ai ressenti sa honte et son désarroi, et je me suis réjouie de sa rencontre avec Hana. La professeure d'arts plastiques, qui est la seule à sembler comprendre ce qui se joue dans la classe fait ce qu'elle peut, mais n'intervient pas vraiment, ce qui est un peu frustrant : en France nous sommes quand même formés un tant soit peu à réagir lorsqu'un élève est manifestement victime de harcèlement, même si les interventions sont parfois maladroites et peuvent causer plus de dégâts qu'autre chose ! Là on sent vraiment l'indifférence, voire le mépris des adultes référents vis à vis de la victime, c'est assez révoltant.
Là où je n'ai pas accroché, c'est le style de la narration, notamment ces passages où Emi passe en mode manga et se met à décrire une situation comme un scénario. J'ai trouvé que ça nuisait à la fluidité de l'histoire sans apporter grand-chose. Et j'avoue ne pas être spécialiste de ce type de lecture, l'énumération de séries m'a un peu agacée. Alors bien sûr je connais Naruto, ou One Piece, mais ça ne va guère plus loin. Je ne perds pas de vue que ce roman est destiné à des ados, mais je pense que les références à cet univers sont un peu trop nombreuses. j'ai trouvé également que le ton était trop froid, très détaché, même si c'est sans doute volontaire. Je n'ai pas retrouvé ce qui m'avait séduit dans les autres romans de l'auteure. Et j'ai très vite compris le fin mot de l'histoire (peut-être parce que je connais quand même un peu la culture nippone).
C'est donc sur un avis mitigé que je conclus ma critique, je continuerai à promouvoir les livres d'Anne-Lise Heurtier que je considère comme une auteure jeunesse de qualité (très sympa en plus, ce qui ne gâte rien !), mais celui-ci ne comptera parmi mes préférés.
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Je me rends compte que j'ai oublié de chroniquer Chère Fubuki Katana d'Annelise Heurtier, que j'ai pourtant lu il y a quelques temps.
Au lycée ou même chez soi, quand on vit au Japon, on n'étale pas ses problèmes.
Pourtant, Emi aurait beaucoup à dire : le harcèlement qu'elle subit, l'attitude de ses parents… et surtout cette culpabilité qu'elle essaie d'enfouir depuis plusieurs mois.
Emi ne se confie jamais. Elle se réfugie dans ses mangas et fait semblant que tout va bien.
Jusqu'à ce qu'une rencontre lui donne envie de s'ouvrir enfin. Mais à qui peut-on se fier dans une société où les apparences peuvent l'emporter sur la vérité ?
Chère Fubuki Katana est un roman jeune adultes qui se déroule au Japon. C'est d'ailleurs pour cela que je l'avais acheté à sa sortie. Je suis très nostalgique de notre voyage à Tokyo et je prends toujours plaisir à lire des romans s'y déroulant.
Vivre au Japon n'est pas toujours facile pour une adolescente comme Emi, qui garde tout pour elle et ne peut pas étaler ses problèmes. Elle pourrait bien sur en parler à ses parents.. mais cela ne se fait pas... alors elle subit.
Jusqu'au jour où elle va faire une rencontre. Mais dans cette société où les apparences sont importantes, où se situe la vérité et où se situent les faux semblants ?
Chère Fubuki Katana est un bon roman. J'ai apprécié le fait qu'il se déroule au Japon, et j'ai bien aimé la jeune Emi.
Toutefois je ne m'attendais pas à ça, notamment au déroulement final. Ce n'est pas surprenant en soi quand on connaît un peu la société japonaise mais ça m'a mis un peu mal à l'aise qu'une telle supercherie puisse exister. C'est un peu gros et pourtant, quelque part, c'est tout à fait possible d'aller jusque là surtout dans notre monde actuel.. Je n'en dirais pas plus, ne souhaitant pas spoiler. Je me rends compte que la chronique est difficile à écrire car il y a un élément important dont il est impossible de parler sans dévoiler le contenu !
J'ai aimé ce roman, je n'ai pas eu de coup de coeur mais il m'a marqué et je lui mets quatre étoiles.
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Emi se désespère de faire cesser le harcèlement qu'elle subit à l'école. Alors qu'elle est proche de sombrer, deux rencontres vont l'aider à rebondir, à mieux se connaître et s'accepter...

La jeune fille de seize ans habite au Japon où elle fréquente dès que possible un bar à chat. Cela l'apaise et la console d'un monde qu'elle ressent comme agressif. Ses parents sont comme absents, éloignés de ses préoccupations.

Alors quand elle s'allie à Hana pour retrouver un chat, elle se lie progressivement avec elle et retrouve un peu confiance en elle.

La nouvelle enseignante d'arts plastiques paraît elle aussi porter un regard attentif à Emi et contribue à modifier son positionnement dans la classe. Mais le doute et la peur ne sont jamais bien loin d'Emi...

Un roman qui dessine une société japonaise fermée, dont les codes rigides excluent des pans entiers de sa population. Cela n'empêche pas une certaine fascination pour la beauté et la richesse de ce pays et ses traditions.

Le récit fonctionne sur une tension qui va crescendo au fur et à mesure de l'augmentation du mal-être de l'héroïne et parceque la majeure partie du roman le lecteur ignore qui est Fukbuki Katana qui offre pourtant son titre au livre.

J'ai particulièrement apprécié la manière dont Emi se rend compte des possibilités de sortir de l'engrenage où elle est plongée. L'histoire montre une résilience possible, par les autres, par l'écriture et le dessin mais aussi par l'oralisation et la prise de conscience éveillée de la situation.

A lire !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Une plongée dans la culture japonaise avec ce roman ado. Même si j'en connais un peu l'univers j'ai tout de même été souvent désarçonnée par leur façon d'être et de faire. Beaucoup de découvertes finalement dans ces pages.
le roman commence par 2 adultes qui discutent et on ne comprendra pas tout de suite pourquoi ce dialogue amorce le roman.
Emi est une jeune japonaise, mal dans sa peau, très respectueuse et assez effacée. Elle est victime de harcèlement par une camarde de classe. Réflexions désagréables et moqueries. Rien de très méchant pense Emi qui sait que dans son lycée elle n'aura pas de soutien
" le rejet avait toujours une cause, et les causes devaient être corrigées. "
" le clou qui dépasse appelle le marteau, assurait le proverbe."
L'histoire est prenante et l'on s'immerge bien dans ses lignes. Tout en douceur avec quelques sursauts de noirceur. L'auteure nous perd un peu en parlant du professeur d'Emi, plus à l'écoute. Surtout qu'entre les chapitres il y a des lettres d'une agence qui a donné une mission à une certaine Fubuki dont on ne sait rien.
Mission réussie pour Annelise Heurtier qui a su me surprendre par le retournement de situation. Un livre aussi doux que les pétales de sakura, mais qui cache une violence larvée de ce pays aux traditions et habitudes si étranges. Ils ont quand même trois cents variétés de Kit Kat et une page nippone à vingt-cinq millions de fans.
Joli roman à lire. Pour le sujet du harcèlement, mais pas seulement.
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Emi, adolescente japonaise, a bien du mal à vivre sa vie de lycéenne : dans un pays où la société et le groupe sont si importants, elle a été mise à l'écart de sa classe et est harcelée par les filles les plus populaires. Dans le café à chats qui devient son refuge, elle se lie d'amitié avec une autre jeune fille qui va petit à petit lui redonner confiance en elle... mais est-elle vraiment son amie ?
Dans ce roman, l'auteur essaie de nous faire partager la vie quotidienne d'une adolescente japonaise en nous décrivant la manière dont cette société si normée peut se révéler dure pour les plus faibles ou tout simplement ceux qui ne rentrent pas dans le moule. La lecture est assez plaisante mais j'ai trouvé le style trop plat et trop appliqué. Même si les descriptions de l'auteur sont assez justes et si on sent qu'elle connaît bien le Japon et ses coutumes, on n'est quand même pas très loin des clichés et elle décrit tous les passages obligés de la culture japonaise vue et revus dans les mangas et romans (les cafés à chats, les clubs de lycéens, Hanami et les fleurs de cerisiers...). le tout m'a semblé très scolaire et manque de passion, on n'est pas emporté par l'intrigue ou les personnages.
C'est donc une lecture qui reste agréable mais qui ne m'a pas transportée, elle sera malheureusement je pense vite oubliée.
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critiques presse (2)
Ricochet
13 décembre 2019
Une intrigue resserrée un tableau ample des phénomènes de société profonds et actuels au Japon. La façon dont tous les éléments s’agencent est brillante, crédible. Un roman direct et fort, à mettre bien sûr en regard avec le harcèlement scolaire en France.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Actualitte
29 octobre 2019
Annelise Heurtier dévoile un roman juste, sensible et à la fois polémique. En effet, combien d’enfants ont été et sont victimes d’harcèlement ? Combien ont pu oser parler ? Et surtout : qu’en est-il des parents ? [...] Ce roman, à partir de 12 ans, devrait donc être un indispensable dans la lecture des adolescents et des parents.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
On trouvait plus de trois cents variétés de Kit Kat, et certains passionnés - la marque se targuait de rassembler vingt-cinq millions de fans sur la page nippone - parcouraient même des kilomètres pour aller acheter les plus rares, qui n'étaient vendus qu'à certains endroits précis de l'archipel. Emi examina le rayon d'un œil exercé. Thé vert, thé matcha, crème pâtissière, fromage, citron, kiwi, litchi, myrtille, cookie, sauce soja, mangue, lait breton, fleurs de cerisier, haricots rouges, saké, patate douce, piment, cheesecake à la fraise... et la série limitée Nouvel An 2019, avec un cochon plutôt mignon.
( p 41)
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Il faut dire qu’à Tokyo, les endroits insolites ne manquaient pas. Bars Harry Potter, Moomin, One Piece (en tant que fan, elle s’y était déjà rendue plusieurs fois), bars Alcatraz, bars WC ou Résident Evil, bars à mimikaki - pour expérimenter les délices du nettoyage d’oreilles à la mode japonaise - où bars à câlins, on en trouvait pour tous les goûts et toutes les lubies.
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Quelle était l'attitude de ses parents par rapport aux "Burakumin" ?
Elle réalisa qu'elle ne savait pas vraiment. Jusqu'à présent, elle avait eu assez à faire avec elle-même pour ne pas s'interroger sur les autres.
Elle ne se rappelait pas en avoir jamais parlé avec eux. Pourtant, les préjugés qu'elle avait nourris en découvrant les origines de Kiko venaient bien de quelque part. Elle voulait savoir. Qu'est-ce qui les avait alimentés, d'où est-ce qu'ils venaient ? Qui lui avait appris que les "Burakumin" étaient associés à la souillure dans le culte shinto ? Est-ce qu'elle avait entendu ses parents, étant petite, lire des articles et les commenter à demi-voix ? Arboraient-ils des mines dégoûtées lorsqu'ils passaient près du corner "Burakumin", au cimetière ? Comment ce genre de croyances se répandaient-elles et comment finissaient-elles par se muer en certitudes ? (p.188-189)
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Réponse du professeur d'arts plastiques à une élève demandant des critères d'évaluation pour un travail qu'elle vient de leur donner :
"Quand cesserez-vous de tout ramener à la note ? Regardez plus loin ! Mon but est de vous ouvrir à la beauté du monde. D'éveiller votre sensibilité, d'avancer sur le chemin de votre connaissance personnelle. Vous êtes libres. Le sujet est volontairement vaste. À vous d'y mettre ce que vous voulez, en fonction de ce que vous avez en vous."
Le brouhaha reprit. La liberté était déroutante. On réclamait un cadre, une direction.
Page 82
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Elle avait formé l'espoir qu'Hana ne serait pas de ceux que le contact avec un "Burakumin" faisait frémir. Qu'elle ne serait pas de ceux qui les désignaient par un geste discret de la main, les quatre doigts repliés sur le pouce, pour symboliser leur animalité supposée. Qu'elle ne serait pas de ceux qui trouvaient normal qu'on les envoie à Fukushima pour nettoyer la centrale. Descendants de bouchers, de tanneurs ou de croque-morts, les "Burakumin" portaient l'odeur de la charogne et du malheur, de génération en génération, sans pouvoir s'en libérer. On les disait voleurs, sans dieu ni morale. Ils étaient impurs. C'était ainsi depuis la nuit des temps, c'était une souillure portée par le sang. (p.152)
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Vidéo de Annelise Heurtier
Café littéraire des jeunes avec Annelise Heurtier (FRANCE) Sweet Sixteen - Casterman – avril 2013 Little Rock, rentrée scolaire 1957. le plus prestigieux lycée de l'Arkansas ouvre pour la première fois ses portes à des étudiants noirs. Ils sont neuf à tenter l'aventure. Ils sont deux mille cinq cents, prêts à tout pour les en empêcher. Cette histoire est inspirée de faits réels. Annelise Heurtier est une autrice française née en 1979. Grande voyageuse, elle a gardé un lien de coeur très particulier avec l'Outre-mer (Tahiti, Antilles) où elle a effectué trois expatriations. Traduits dans de nombreux pays, ses ouvrages rencontrent un franc succès. Souvent inspirés de faits réels, ils sont autant de prétextes au voyage, à la découverte de cultures différentes, de parcours de vie singuliers, ou de problématiques d'actualité : l'isolement de certains adolescents à l'ère d'Internet (Chère Fubuki Katana), les violences sexuelles dans le sport (PUSH ), l'émancipation féminine (La fille d'avril, inspiré de l'histoire de la marathonienne américaine Kathrine Switzer), le racisme ou encore la question de la masculinité. Son roman Sweet Sixteen, publié en 2013 aux éditions Casterman, a été primé à de nombreuses reprises. Considéré comme un classique de la littérature jeunesse, il est étudié dans de nombreux collèges.
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