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sur 57 notes
Une petite fille qui marche sur une route de campagne, en plein soleil, un masque à gaz sur la tête, qu'elle s'empêche de retirer pour obéir aux injonctions des adultes et dans l'espoir de conjurer le danger. Des femmes pensionnaires d'un hôpital faisant la queue sous la pluie pour être emmenées par camion vers une destination inconnue. Un couple d'amoureux qui regarde les toits de Berlin, comparant la succession des cheminées à des notes de musique posées sur une partition et formant une petite mélodie secrète, le « Concerto pour cheminées ». Des soldats épuisés s'abritant de la neige et du froid dans un entrepôt de dynamite. Un petit bonhomme taillé dans une allumette apparu par miracle sur un rebord de fenêtre, dans un contexte totalement impossible et inexplicable… A moins que… Sauf si…

Telles sont quelques-unes des images fortes qui vous resteront en tête à la lecture de ce livre éblouissant et profondément humain, d'une maîtrise incroyable pour un premier roman.

Nous sommes en juillet 1940, les autorités britanniques craignent le débarquement des troupes allemandes, ou du moins une possible infiltration d'espions à la solde des nazis visant à préparer cet hypothétique débarquement. Des régions entières du littoral ont donc été évacuées et vidées de leurs habitants. Dans ce no man's land improbable, la petite Lydia, 11 ans, regagne la maison de ses parents où elle espère retrouver les membres de sa famille. Malheureusement, elle n'y trouve qu'Heiden, un soldat allemand en uniforme britannique qui semble se cacher et attendre de passer à l'action pour accomplir un mystérieux dessein. Commence alors un huis-clos étouffant, où les deux personnages que tout oppose vont jouer au chat et à la souris, s'attirer et s'éviter à plusieurs reprises, chercher à s'apprivoiser pour finalement comprendre qu'ils ont besoin l'un de l'autre s'ils veulent réussir leurs projets respectifs.

Lydia cherchait la protection de sa famille… va-t-elle trouver en Heiden un père de substitution, un grand frère, un camarade de jeu ? Quel lien unit Heiden à son véritable père ? de son côté, Heiden peut-il faire une croix sur son passé ? Parviendra-t-il à refaire sa vie sous une nouvelle identité ? le costume qu'il veut endosser n'est-il pas trop large pour lui ? A-t-il tué ou sauvé des vies ? Peut-il se racheter de ses crimes ? Dans quel camp est-il et peut-il seulement changer de camp ? Sa stratégie de rédemption n'est-elle pas une solution un peu trop facile ? Quel en sera le prix à payer ?

La narration de Jason Hewitt semble décousue mais obéit en réalité à une construction très élaborée. Les éléments du récit surgissent comme autant de souvenirs, naissant d'associations d'idées ou apparaissant spontanément dans la pensée des protagonistes comme des pièces de puzzle tirées d'une boîte. le récit oscille en permanence entre le présent et des bribes désordonnées du passé qui se reconstruit peu à peu. C'est au lecteur que revient le lent travail de reconstitution de ce puzzle mnémonique, qui progressivement fait apparaitre des liens logiques, des explications inattendues éclairant comme par magie les comportements parfois énigmatiques des deux personnages. L'histoire trouve ses racines dans le temps et dans l'espace : la montée inéluctable de l'idéologie nazie qu'aucun Allemand sensé n'est parvenu à arrêter, le patriotisme comme une revanche sur le Traité de Versailles, la réalité de la brutalité de la guerre et la perte des repères. Après l'aveuglement vient la désillusion. Heiden, le musicien berlinois romantique, deviendra suite à une perte irréparable un soldat désabusé et sans état d'âme. La musique s'est arrêtée dans le silence des bombes. Son avenir et son salut se joueront en Norvège, dans une réserve de munitions où il trouvera refuge (la « dynamite room » du titre anglais).

La fin du roman est digne d'un scénario à la Hitchcock. Si vous avez aimé le huis-clos angoissant vous adorerez le road movie débridé. Tout s'accélère en effet pour un dénouement époustouflant qui prend le lecteur aux tripes et au dépourvu. Jason Hewitt, grand spécialiste de la nature humaine malgré son air tout à fait juvénile, a plus d'un tour dans son sac. Comme il l'annonce lui-même lors de la rencontre organisée par Babelio, tout était écrit à l'avance et bien évidemment, avec des personnages attirant à ce point le drame, il ne pouvait pas franchement terminer son roman par un happy end… Mais, dans un petit coin de l'esprit du lecteur, il laisse néanmoins une porte ouverte. Une porte ouverte sur un épilogue non écrit, permettant de s'agripper à un mince espoir. Que je tairai ici, bien entendu. Jason Hewitt est libraire et comédien. Alors, saluons la performance, bravo l'artiste ! le silence des bombes est son premier roman, bourré de talent et de dynamite, les ventes ne peuvent qu'exploser.
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Voici un roman original où l'on aborde la deuxième guerre mondiale sous un angle singulier.

Une enfant anglaise: Lydia, 11ans, fuyant sa famille d'accueil...
Retrouvant l'imposante demeure où elle a grandi et où elle espére retrouver sa famille , mais la maison est vide......
De l'autre côté, l'arrivée de Heiden, un soldat allemand, armé d'un fusil et vêtu d'un uniforme anglais.....je n'en dirai pas plus......
Nous plongeons alors dans un huit- clos angoissant et éprouvant où Lydia cherche à comprendre qui est cet homme ? Et que cherche t-il ? Pourquoi connaît-il son prénom ?
Heiden, lui, se remémore avec douleur les épisodes douloureux et cruels de son passé militaire et sentimental....
Comme le début du livre est long et lent, nous avons de la difficulté à nous repérer .
L'angoisse nous étreint l'atmosphère est pesante, les personnages sont nombreux, nous revenons en arrière sur les moments heureux de la vie des protagonistes .L'auteur nous les fait partager.

Chaque " souvenir "est retranscrit avec finesse;

D'une plume élégante, poétique, un peu mystérieuse l'auteur décrit les tensions psychologiques , physiques entre ses personnages, eux- mêmes habités par un passé fantôme, nous immisçant au plus près dans un temps long , étiré, très éloigné de notre appréhension moderne........
Enfermés dans une maison et retranchés en eux- mêmes, dans une sorte d'entre soi les deux personnages se racontent leur histoire, en deviennent infiniment attachants;
Ces deux -là ont souffert et souffrent de la perte d'un être cher...
Au total : des blessures morales et psychologiques intenses: les horreurs des combats et la perte de la femme aimée pour Heiden, la perte de son frére et l'espoir que son Pére reviendra pour Lydia......
Comprendre les comportements des gens en temps de guerre est ardu.....
Un ouvrage à l'ambiance intime , triste, lourde , angoissante , qui mélange petite et grande histoire,---mélange de roman - historique ---psychologique - où l'auteur pose la question de la rédemption et de l'humanité avec acuité......
Un bémol, un livre difficile à lire et à commenter au rythme très lent ........
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J'aime beaucoup les romans qui ont trait à la Seconde Guerre Mondiale, et la mémoire est une petite chose étrange, mais je me souvenais parfaitement d'une chronique du Chat du Cheshire sur ce roman. Quand il a croisé ma route, je me suis lancée. Et je n'ai aucun regret.

Les bombes de la guerre explosent dans toute l'Europe, partout. Aucun pays n'est épargné. Même l'Angleterre qui craint une invasion allemande et a préparé la population à réagir en tant qu'attaque. Les enfants sont envoyées en zone protégée, certains villages sont désertés. L'exode de la peur est là. La guerre est loin mais si proche. Lydia a 11 ans, et revient chez elle. Mais elle a la mauvaise surprise de découvrir que les lieux sont vides. Il n'y a ni famille, ni voisin. Personne. Plus personne. Comment faire quand on a 11 ans ? Sa mère va forcément revenir, il ne peut en être autrement... Il faut juste attendre.

La guerre n'a pas simplement dévasté les pays qui ont été envahis. Elle a aussi frappé de plein fouet les allemands. le soldat en est un bon exemple. Musicien amoureux avant la guerre, il devient cet être qui tente de survivre comme il peut dans le tumulte du conflit.

Le récit est lent, oppressant, l'horreur n'a pas besoin de sang. Ce huis-clos se révèle au fil des pages et l'humanité naît de l'inhumain. L'insertion de flash-back donne un vrai souffle au soldat, qui, malgré les actes qu'il a commis, est habité par une conscience. Il a tout perdu, mais il veut vivre, tenter de se reconstruire. Mais il ne veut pas commettre l'innommable, et le contact avec Lydia va lui montrer que rien n'est simple dans ce monde.

L'auteur a parfaitement su retranscrire les émotions de cette petite fille seule, désoeuvrée, qui comprend vite que sa survie dépend du bon vouloir de cet homme. Ses réflexions sur le monde, sur cette guerre qu'elle ne comprend pas jalonnent ce roman, tout comme celles du soldat. Ces deux personnages s'animent, se construisent au fil des pages. Les pièces du récit d'imbriquent petit à petit pour nous emmener dans une direction que je n'avais pas forcément prévue.

Ai-je aimé ce roman ? Oui, c'est indéniable. La lenteur du récit a parfaitement servi l'histoire, la noirceur a insufflé un vent d'émotions dans mon coeur. Ce sont des pages difficiles, mais empreintes d'une émotion lourde. J'ai vraiment apprécié.
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Je remercie les éditions Préludes et Babelio de m'avoir permis de découvrir le roman de Jason Hewitt, le silence des bombes, et d'en rédiger la critique.

Lydia, petite fille de onze ans, fuit le Pays de Galles, où elle était réfugiée, et choisit de rentrer chez elle, de retrouver sa mère. Nous sommes en 1940, en Angleterre, dans le Suffolk, l'été est particulièrement chaud. Au terme de son voyage, Lydia retrouve Greyfriars, la maison de son enfance. Mais le village est déserté, la maison est vide... Lydia s'installe dans la maison. le soir même, un soldat anglais trouve lui-aussi refuge à Greyfriars. Sous la menace d'une arme, il interdit à la petite fille de sortir de la maison.
Le décor du roman est posé. Lydia et le soldat.... Deux personnages dissemblables qui vont devoir cohabiter quelques jours, s'observer, se parler.
Le soldat n'est pas anglais, mais allemand. Lydia l'a reconnu à son accent imperceptible. La guerre transforme les hommes et brise les destins. Heiden était un musicien, il a commis l'irréparable, a tué, a assisté à des exactions.
Quel peut-être son avenir ? Quel rôle Lydia peut-elle jouer ? Les récits se mêlent, passé, présent, les points de vue de Lydia et de Heiden se répondent, se complètent, pour former un récit cohérent, très fort, dans lequel l'émotion est omniprésente.

Et pourtant, je dois avouer que j'ai trouvé ce roman difficile à lire.
Si le texte est très bien écrit, et la perspective et l'analyse des personnages tout à fait originales, j'ai regretté l'atmosphère plombée, désespérée, aride de ce huis clos. Je n'ai pas retiré un vrai plaisir de ma lecture.

Cependant, la qualité littéraire du "Silence des bombes" est telle que je souhaite donner une deuxième chance à ce roman - je vais le reposer et reprendre mon souffle avant de reprendre, plus tard, une deuxième lecture plus apaisée.

Je souhaite reprendre cette critique en évoquant la rencontre avec Jason Hewitt organisée par Babelio en début de semaine. J'ai été particulièrement intéressée par deux phrases, deux réflexions générales : à la question : l'homme peut-il faire une croix sur un passé douloureux et tout reprendre à zéro ?", Jason Hewitt répond simplement "non". Nous sommes déterminés par notre passé, il restera en nous à jamais. Il ajoute : la représentation que nous nous faisons de nous-mêmes n'est pas exacte, nous nous imaginons être bien meilleurs que ce que nous sommes réellement. Cet éclairage permet en particulier de mieux mesurer la complexité du personnage de Heiden.
Les échanges de qualité entre les lecteurs (lectrices) et Jason Hewitt, mis en valeur par Pierre Krause et très bien traduits par l'interprète, m'ont beaucoup apporté, ils m'ont donné à réfléchir ; je suis tout à fait sûre maintenant que je vais reprendre la lecture du Silence des bombes, écouter de nouveau le dialogue singulier entre Haiden et Lydia, et repartir dans le Suffolk, au cours de l'été 1940.







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Merci à Babélio et Préludes pour ce livre, ainsi que pour la rencontre avec son auteur !

J'ai apprécié ce livre original. L'histoire se déroule pendant la seconde guerre mondiale, mais au final un livre similaire aurait pu être écrit en se plaçant dans d'autres circonstances. Du coup j'ai trouvé la présentation de quatrième de couverture un peu trompeuse. On est donc dans un pays en guerre -l'Angleterre - et une fille de 11ans va voyager toute seule pour rentrer chez elle. Là elle y rencontre un homme, et ni son identité ni ses motivation ne sont très claires. On suit globalement ces deux personnages sur un temps très courts (quelques jours). Ils vont lier une relation étrange, entre quotidien et évènements exceptionnels et leur passé et personnalités vont peu à peu se révéler.

J'ai beaucoup aimé l'ambiance très intime de ce livre. Le ton est tout en finesse et en doute, tournant autour de gestes presque simple que l'on ne sait pas comment faire - ou si on doit le faire. La méfiance est sans arret présente, induisant une relation en yoyo des personages. J'ai particulièrement apprécié le personnage de la jeune fille paumée, une enfance qui ne l'ai plus tout à fait et qui essaie d'agir en adulte dans une situation incompréhensible. Pour une fois on a une vision que je trouve assez honête de l'enfance, sans tabou et sans naïveté exagérée, sans pour autant la doter d'une maturité et d'un recul d'adulte.

J'ai un peu moins aimé les passages sur le passé de l'homme -plus classique, moins original, bie qu'également bien construit.

Car plus généralement l'intrigue et l'ambiance sont très originales sans etre extravagantes, ce qui est pour moi un gros point positif. Par contre, si vous voulez lire un livre "typique" sur la seconde guerre mondiale et ces atrocités, je vous déconseille celui-ci.

____

Mes impressions sur la rencontre (en espérant que ça ait sa place ici) :

Un super accueil, un auteur qui a des choses à dire, une traductrice top,.. J'ai même pu poser mes questions interminables (oups, désolée). Ce que j'en retiens principalement : l'auteur a lu des tas de documents -tant historiques que personnels - pour mettre en place son histoire, comme c'est un comédien il a joué seul chez lui ces personnages pour mieux s'en imprégner, il a établi leur emploi du temps précis à la demie-heure près lorsqu'il a conçu le roman, il a donc globalement planifier et travailler très finement l'intrigue de manière presque mécanique, il s'est plus facilement mis dans le peau du Lydia que du soldat qui a vécu la guerre, il a visité différents lieu et s'est inspiré d'un fait réel pour point de départ : un corps trouvé sur la plage pendant la guerre pour se dire "et s'il n'était pas mort, qu'aurait-il pu se passer ?...". Et aussi, tout aussi fondamental, il a l'air très sympathique ou est en tout cas très poli avec un petit côté très "smart" (faut dire, si j'ai bien compris il a vécu entre Oxford et Londres et est comédien de théâtre) et est plutôt agréable à regarder (mais encore plus à entendre. Ha ce merveilleux accent(/diction) qui nous donne l'impression d'être super bon en anglais !....).

Vous pouvez trouver un compte-rendu de la rencontre nettement plus substantiel sur le blog de Babelio, organisateur de la rencontre : https://babelio.wordpress.com/2015/10/02/quand-les-lecteurs-de-babelio-rencontrent-jason-hewitt/
Merci encore à eux ! (et à l'éditeur, et à l'auteur bien sûr)

Lien : http://lemoulinacritiques.bl..
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Merci à Babelio pour l'envoi de ce livre !
En 1940, une petite fille de 11 ans, Lydia, traverse seule un village du Suffolk pour regagner sa maison. Mais le village qu'elle traverse est désert, les maisons vides... de même que sa maison, vide de toute présence humaine. Mais cette situation ne va pas durer : un soldat portant arme et uniforme anglais pénètre dans la maison, lui disant de ne pas s'enfuir et d'obéir, en échange de quoi il ne lui fera aucun mal.
Cependant, Lydia, avec la sensibilité des enfants, sent bien que cet homme est étrange, sans être sûre qu'il lui dise la vérité, surtout qu'il semble très familier et surtout connait son nom.
Le silence des bombes est un roman que j'étais très curieuse de lire, déjà pour son résumé, nous campant une action dans les années de la Seconde Guerre Mondiale mais aussi pour cette ambiance à huit-clos. En outre, j'apprécie énormément les éditions Préludes, qui publient une excellente sélection. Alors, est-ce que ce premier roman de Jason Hewitt a réussi son pari ?
Pour le coup, le résumé et les premiers avis que j'en ai lu m'ont rappelé le roman de Jonathan Littell, pour ce côté historique, et cette rencontre entre une fillette et un soldat. Cependant, on peut dire que n'importe quel livre reprenant ces thèmes peut se rapprocher de tel ou tel auteur ayant déjà écrit sur le sujet. Jason Hewitt a repris une histoire vu et revu, on ne compte plus les romans parlant de la guerre, que ce soit la première, la deuxième guerre mondiale, ou une autre. On a deux points de vue dans le silence des bombes, celui d'une jeune fille relativement protégée, qui a peu vue les horreurs de la guerre, sauf lorsqu'il s'agit de la disparition d'êtres qu'elle aime ; et on a un soldat, qui court le risque de se déshumanisé au fur et à mesure des horreurs qu'il croise : meurtre, viol... Deux personnages, deux destins qui s'entrelacent : ils nous montrent les horreurs de la guerre de leur fenêtre, sans espoir de voir plus loin que l'attente de ce qui va se passer ensuite. Les débuts ont été durs, j'ai eu un peu de mal à m'y mettre. Donc un début assez lent, mais une histoire que j'étais curieuse de lire par la suite. Non que ça devienne plus rapide, mais l'interaction entre Lydia et le soldat est très bien décrite, une relation haine/confiance très bien dépeinte.
On m'a fait remarquer que je lisais souvent des histoires sombres (celui-ci ne va pas m'aider à dire le contraire !), mais c'est surtout parce que je trouve qu'il y a peu de publication vraiment « joyeuse » ou en tout cas pleine d'espoir. le silence des bombes se classe parmi ces romans que l'on referme avec un pincement au coeur, car guerre et conflit ne sont pas les meilleurs moyens de nous faire prendre confiance en l'Humanité.
Jason Hewitt a une belle écriture, d'une très grande qualité. Malgré quelques faiblesses de ce récit, je serais curieuse de lire ses prochains !
Lien : http://chezlechatducheshire...
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L'histoire se déroule en Angleterre pendant la seconde guerre mondiale, mais elle pourrait tout aussi bien se dérouler ailleurs, car le silence des bombes est surtout un huis-clos angoissant mettant en scène 2 personnages: une jeune fille Lydia, qui s'est enfuie de l'endroit où elle avait été mise à l'abri et revient dans la maison familiale qu'elle trouve vide, et Heiden, un homme mystérieux qui débarque dans cette maison en uniforme anglais mais avec une pointe d'accent allemand.
Je dois bien vous avouer que, malgré la qualité de l'écriture, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. En plus, l'ambiance est lourde, quasi oppressante, ce n'est pas une lecture facile. Cependant, je me suis accrochée car on a envie de comprendre ce qui se passe, et fort heureusement le rythme s'accélère à la fin.
Au final, ce livre me laisse une impression mitigée. On ne peut pas nier un certain style, une atmosphère que l'auteur a su créer, mais 2 points m'ont dérangée:
-j'ai trouvé qu'il y avait un trop grand déséquilibre entre les parties où l'auteur décrit les souvenirs du soldat allemand, et celles où il fait s'exprimer Lydia,
-par ailleurs, mais c'est peut-être lié, j'ai trouvé qu'il y avait des incohérences dans la description de Lydia, qui est tantôt une petite fille se promenant avec son ours en peluche, tantôt une jeune fille ressentant une certaine attirance pour le soldat.
En conclusion, je tiens à remercier très sincèrement Babelio et les éditions Préludes pour ce partenariat dans le cadre de la dernière opération Masse critique, et même si le coup de coeur n'a pas été complètement au rendez-vous, j'ai beaucoup apprécié la qualité et le format de l'ouvrage, notamment le grain de la couverture très agréable au toucher, sensation que l'on n'aura jamais en tenant une liseuse.....
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Le contexte de guerre et le huis clos offrent un climat tendu particulièrement suffoquant.
J'ai eu beaucoup de mal à cerner l'allemand Heiden, et l'auteur joue aussi très bien avec les incertitudes. Petit à petit, à mesure que les souvenirs refont surface, on découvre son histoire avec la belle Eva et la guerre en Norvège. On apprend surtout à le connaître tout en ayant constamment une part de doutes quant à ses intentions, tout autant que Lydia, qui oscille entre peur et espoir. Seule, elle a appris à se méfier mais désire ardemment retrouver sa famille, ou à défaut, tout autre présence adulte rassurante.

C'est vrai qu'il y a peu d'action et que la narration possède peu de dialogue, jouant forcément sur le rythme de lecture. Mais, même si je me suis un peu attardée sur ce livre, je n'ai pour autant jamais ressenti de manque d'intérêt.
Jongler entre la troublante situation présente, les souvenirs d'Heiden et ceux de Lydia m'a plu et a donner à l'ensemble un poids particuliers à l'ensemble. Tous deux sont des victimes de la guerre. Leur passé respectif leur permet difficilement la confiance mais une relation s'établie malgré tout mêlant haine et affection...................................
Lien : http://libre-r-et-associes-s..
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Coup de coeur pour ce magnifique roman d'une sensibilité et d'une beauté enivrante. J'ai adoré ce roman sur la rédemption qui m'a émue au plus profond de mon être. J'ai eu beaucoup de mal à croire que c'est un premier roman tant il est maîtrisé et abouti. J'ai pourtant eu peur que ce ne soit qu'un énième roman sur la guerre et ses affres, craintes vite balayée par la puissance des personnages, la justesse des mots.

Ce huis-clos avec pour personnages principaux Lydia une jeune pré-adolescente et un soldat allemand est d'une telle intensité que forcément tout ce que je pourrais en dire dans cette chronique ne pourra pas refléter exactement ce qu'il a remué en moi et ce que j'ai ressenti. On assiste à une belle relation qui se noue petit à petit, des questionnements des deux personnages et du désir de changer, de rattraper les erreurs passées, de se racheter. On perçoit comment la guerre transforme tout les gens, les paysages, les priorités, les vies. On vit avec eux le présent mais on fait quelques incursions dans le passé. L'auteur a bien réussi à montrer que l'on peut changer et faire changer une personne mais aussi à poser la question de l'humanité en chacun et la possibilité de la rédemption quand l'irréparable a été commis. Peut-on réellement oublier ? Vivre avec ? Prendre un nouveau départ ? Arrivée presqu'à la fin j'ai espéré que mon plaisir ne soit pas gâché par une fin gnangnan, un espèce de happy end à l'américaine. J'ai donc été soulagée, ce n'était pas le cas et la fin bien que tragique

J'ai eu l'opportunité grâce à Babelio de pouvoir rencontrer l'auteur qui est fort sympathique et à apporter un éclairage supplémentaire sur l'histoire et les personnages. J'ai passé une superbe soirée et apprécié avoir le point de vue de l'auteur et connaître la génèse de cette sublime histoire humaine.

L'auteur n'est pas à son maximum on sent qu'il peut aller encore plus loin et je lirai ses prochains écrits, il nous a d'ailleurs confié qu'il était sur le prochain. Une lecture précieuse et belle.

VERDICT

Un très beau roman sur la guerre, l'humanité en chacun de nous et la rédemption qui peut parler à chacun d'entre nous. Une écriture sincère et une histoire sensible et envoûtante. A lire, vous ne perdrez pas votre temps !
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Angleterre 1940
Suite aux bombardements nazis, Lydia, 11 ans, a été évacuée au pays de Galle. Malheureuse (battue?), elle fuit sa famille d'accueil pour rentrer chez elle et ses parents dans le Suffolk. Une fois arrivée, elle découvre le village et la maison de ses parents totalement vide.
Le lendemain, un homme avec un étrange accent, blessé et en uniforme anglais s'installe dans la maison. Un huis clos s'installe dans la maison : qui est cet homme étrange ? le lecteur le découvrira un peu par le regard intrigué de la petite fille ainsi que par les réflexions de l'homme, qui dit s'appeler Heiden.
Au début, je n'ai pas apprécié du tout la construction : en particulier la façon de passer du coq à l'âne de l'auteur entre les personnages et les périodes : un paragraphe se déroule en 1940 avec Lydia et le suivant sans transition se passe en Allemagne en 1933 via les souvenirs de Heiden ...
Et puis après une période d'adaptation, j'ai trouvé l'histoire très prenante, pleine de suspense ...on découvre peu à peu qui est Heiden et ses motivations : il en devient attachant même aux yeux de la fillette. Ami ou ennemi, peu importe, il devient tout simplement un humain avec ses peines et ses sentiments, sa lâcheté parfois et également une certaine forme de loyauté.
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