FF 4

Ce tome regroupe les épisodes 17 à 23, les derniers de la série, parus en 2012. Tous les scénarios sont de Jonathan Hickman. Il porte le sous-titre de "You are whatever you want to be" et fait suite à FF 3 ("All hope lies in Doom", épisodes 12 à 16).

Épisode 17 - Johnny Storm (Human Torch) loge chez Peter Parker (Spider-Man). La cohabitation est un peu difficile entre un jeune homme sans soucis financiers et un peu facétieux, et un autre jeune homme tirant le diable par la queue et continuellement débordé. Épisode 18 - C'est au tour de Johnny Storm d'assurer les fonctions de professeur auprès des enfants de la Future Foundation : direction la zone négative pour une leçon de politique appliquée. Épisode 19 - Direction le Wakanda pour une visite sur le terrain, en pleine nature.

Épisode 20 & 21 - le destin de Black Bolt est d'exécuter l'Intelligence Supreme des Krees. La guerre est-elle évitable ? Épisode 22 - Il est temps pour Bentley 23 de faire face à son géniteur. Épisode 23 - Il est temps pour Franklin Richards de dire adieu à Franklin Richards.

Tout commence avec Dark Reign - Fantastic Four, initialement paru en 2009. La série Fantastic Four est confiée à un nouveau scénariste quasiment inconnu : Jonathan Hickman. 3 ans plus tard, la série est à son zénith, l'inventivité règne en maître; les aventures sont ébouriffantes. Hickman a même réussi son pari d'installer une série dérivée viable intitulée Future Foundation (FF en abrégé) mettant en scène des membres de la famille très élargie des Fantastic Four. 2012 : Hickman a raconté toutes les histoires qu'il avait à raconter avec ces personnages, il s'en va prendre en main les rênes de 2 séries Avengers (à commencer avec Avengers world), laissant la place à Matt Fraction.

Le présent tome rassemble donc les dernières histoires écrites par Hickman pour ces personnages et il a le champ libre. Il choisit de clôturer une intrigue en suspens (l'état de guerre entre les Inhumans et les Krees) et de s'amuser avec ses personnages. Ce tome se lit vite, il comprend une forte dose de bonne humeur, d'humour, d'aventures premier degré, et de sentiments nuancés. le premier épisode montre comment l'insouciant Johnny Storm est un colocataire impossible pour le pauvre Peter Parker. Hickman écrit un petit bijou de comédie sophistiquée dans lequel les facéties de Johnny rendent la vie impossible à Peter, sans volonté de nuire, sans même de méchanceté ce qui rend les situations encore plus cocasses et savoureuses. L'épisode est illustré par Nick Dagrotta dans un style léger avec une touche surannée qui transforme chaque situation en un moment intemporel, sans être passéiste. Une réussite parfaite. Dagrotta apporte ce même aspect intemporel, le trait juste, suffisant, sans jamais surcharger les cases dans les épisodes qu'il dessine, c'est-à-dire les numéros 17, 18, 20, 21 et 23.

L'épisode 18 est tout aussi savoureux en opposant Johnny Storm en jeune homme sûr de lui qui improvise beaucoup, aux enfants de la Future Foundation qui sont tous des génies, pour une élection dans la zone négative. À nouveau, le lecteur est emporté par le parfum d'aventure simple et inventive, par les dessins faciles à lire, chaleureux, et les expressions parfois moqueuses des personnages. Épisode suivant, nouveau décor, nouvelle aventure, cette fois-ci en Afrique avec la même insouciance, les mêmes enfants réfléchissant à comment faire le bien face à des adultes pas très futés, le tout baignant dans une camaraderie bon enfant, sans être bébête. Hickman réussit un impressionnant numéro d'équilibriste racontant une histoire savoureuse pour les lecteurs de tous âges. Les dessins de Gabriel Hernandez Walta présentent un aspect plus éthéré du fait d'un encrage plus fin. Il réussit toutefois à capturer la vivacité de la jeunesse et à bien retranscrire les émotions des personnages.

Puis Hickman revient à une intrigue au long cours, mais sans se départir des spécificités de cette grande famille élargie. Il peut tout se permettre, tout est évident, tout coule de source, tout respire la chaleur de l'affection que se portent les personnages entre eux. le lecteur s'émerveille à chaque scène : Reed Richards donnant un cours d'histoire galactique, Valeria se faisant attraper par sa mère, Franklin adulte asticotant Franklin enfant, Reed taquinant Susan sur le fait qu'ils sont seuls à bord d'une station spatiale (une bonne occasion pour un câlin), Peter Parker recroisant une jolie extraterrestre qui a flirté avec lui dans le premier épisode, Black Bolt s'opposant farouchement à l'Intelligence Suprême. Hickman semble ne rien pouvoir rater, être en pleine communion avec chaque personnage, disposer d'une créativité sans fin. le face à face entre Bentley 23 et son père est tout aussi habile, intelligent et sensible. Et le dernier épisode clôt de manière satisfaisante la relation entre les 2 Franklin, tout en prouvant que Hickman avait encore beaucoup d'idées de scénarios en réserve.

Alors que la série s'achève et que les principales intrigues sont déjà terminées, Jonathan Hickman prouve qu'il est un conteur aussi habile dans les histoires courtes que dans les architectures complexes d'une narration au long cours. Il est aidé par un dessinateur au style classique et intemporel très expressif (Nick Dagrotta) pour 5 épisodes, 2 dessinateurs au style plus particulier (Gabriel Hernandez Walta pour le numéro 19 et André Araújo pour le 22) pour les 2 autres épisodes. Les personnages n'ont jamais été aussi attachants, d'une humanité aussi chaleureuse. Une très grande réussite.