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Critique de Danage


Il y a eu cette page épouvantable dans Sukkwan Island de David Vann qui m'a fait lâcher le bouquin.

Il y a, moins violemment, ce moment, dans La Maison où je suis mort autrefois, où l'on apprend que l'héroïne, Sayaka, que l'on aime bien (mariée, une fille, sollicite son ex petit ami pour aller dans une maison léguée par son père, espérant y retrouver la mémoire qui lui fait défaut pour les 5 ou 6 premières années de sa vie, qu'elle ne peut étayer par aucun document, aucune photo) frappe sa fille, qu'elle ne supporte pas, qu'elle la violente et la soigne pour recommencer… qu'elle a été déclarée indigne de s'en occuper… Elle espère trouver l'explication, dans cette maltraitance qu'elle impose, dans ce qu'elle aurait elle-même subi dans sa prime enfance.

Elle se cherche des excuses, ni plus ni moins.

Nous suivons donc cet ancien couple, pas à pas, dans chaque pièce de cette maison qui semble hantée, pour tenter de déverrouiller la mémoire de Sayaka.

24 heures dans leur peau, dans cette maison poussiéreuse, sans eau ni électricité. L'inconfort matériel renvoie à l'inconfort moral que l'on ressent, dans les atermoiements de cette enquête qui tâtonne avant de nous ouvrir LA porte censée expliquer ? éclairer ? assommer le lecteur ?

Style épuré, belle édition, un fond de culture, avec le palais de Cnossos. « À l'intérieur, il y a une pièce qui a donné bien du mal aux archéologues. Au premier coup d'oeil, elle ressemble à la chambre du roi, mais on s'est aperçu qu'il y avait plein de détails qui ne collaient pas. Tout le monde se demandait à quoi avait pu servir cette mystérieuse pièce.
— Et à quoi servait-elle ?
— À force de réfléchir, les chercheurs ont fini par trouver la réponse. Il s'agissait d'une tombe. »


Sans angélisme, je dirais que cette quête un peu facile pour légitimer l'inexcusable (la mère qui frappe sa fille) laisse un goût amer, et enfonce "des portes ouvertes", tout en prétendant le contraire.


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