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Citations sur Des ombres dans la rue (7)

(...) le café était plein et la clientèle qui le fréquentait n'était pas constituée des clochards habituels de l'agence pour l'emploi, c'étaient des types ordinaires comme lui, y compris deux qu'il connaissait de l'imprimerie, et même d'autres plus chics en costume. La récession avait frappé partout, plus rien n'était proposé aux individus diplômés, à part dans l'informatique, et même ces emplois, sur le terrain, se faisaient rares. Geoff but son thé en songeant au nombre de formations, de compétences et d'années d'études qui se retrouvaient probablement massées dans ce café à cette minute, et à tout ce gâchis. Comment dire à vos gosses de continuer à fréquenter l'école, de faire de leur mieux, de réussir, de renoncer à ci ou à ça, afin de se créer un super avenir, alors qu'ils auraient cet endroit à vous montrer du doigt, pour vous prouver que vous aviez tout faux ? (p. 258)
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 Il n'était jamais allé au-delà de l'accueil d'un poste de police, et encore, deux fois peut-être au total dans sa vie. (...). La majorité des gens ne savait rien de ces salles, de ces conversations, de ces procédures et des odeurs, des bruits, au-delà de l'accueil. C'était comme entrer dans un pays étranger, plein de gens dont il connaissait l'existence, comme des acteurs qu'il avait vus à la télévision, vêtus en uniforme ou non, des gens qui circulaient dans les couloirs, chargés de dossiers, et qui franchissaient des portes battantes à la volée. Il s'était senti sale, et coupable, dès l'instant où il avait compris qu'on allait le questionner, l' interroger, pas seulement lui adresser la parole, dès l'instant où il était entré dans la pièce nue avec cette table, ces chaises et ce sol en lino. Il avait vite compris combien il serait facile de tout admettre, de s'embrouiller, d'oublier des choses que l'on savait parfaitement, dans cet espace anonyme, impersonnel, horrible, entre quatre murs beiges. 
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[Médecin,] elle avait appris depuis longtemps que si un patient avait quelque chose à vous demander à propos d'autre chose qu'un symptôme physique de simple routine, le fait de demeurer silencieuse et d'attendre, de l'écouter, était le seul moyen de lui inspirer suffisamment confiance. (p. 140)
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[Son mari] ignorait ce qu'il y avait de pire, la folie ou la dépression. Il était aussi profondément soulagé de l'existence de ce médicament, et de son efficacité. Il lui avait demandé pourquoi elle avait arrêté de les prendre, et la réponse était toujours la même : ils stabilisaient ses humeurs, mais ils émoussaient tout, tant le plaisir que la tristesse. Il n'y avait plus ni blanc ni noir, ni ombre ni lumière, lui avait-elle expliqué un jour, rien qu'un gris estompé, omniprésent. (p. 186)
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Elle regarda de nouveau brièvement les filles qui se tenaient près du réverbère et s'allumaient des cigarettes. Elles n'avaient sans doute pas plus de vingt ans, minces, les yeux creusés, les jambes nues, sans bas, sous le bandeau ultracourt de la jupe. Maladies sexuelles. Maladies liées à la drogue. Toute sorte de violence. Et même la simple exposition au froid. Ce n'était là qu'une partie des risques auxquels elles s'exposaient tous les soirs. Mais elles continuaient de les courir, ces risques, accrochées qu'elles étaient à l'héroïne et au crack, ou réduites à la servitude par les hommes qui avaient barre sur elles.
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- Des livres chantant l'allégresse collective, ça existe ?
- Bien sûr que ça existe. C'est ce que Lewis Caroll appelait "lésiner, troquer et feindre à la marelle".
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Ils n'arrivaient toujours pas à croire qu'ils aient été si nombreux à être licenciés d'un seul coup. Geoff avait travaillé treize ans à l'imprimerie, alors quand la rumeur avait circulé, il avait pensé que son poste serait plutôt préservé - il était l'un des plus qualifiés, là-bas, il y était entré direct après l'école, les rouleaux de papier, il ne connaissait rien d'autre. Mais cela n'avait pas pesé lourd. Il avait touché une prime de licenciement assez raisonnable, mais il n'y avait pas eu de remerciements et aucun effort pour les aider à trouver un autre boulot.
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