AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Pour le plaisir et pour le pire (8)

Sanson et son commanditaire avaient étudié avec soin l’implantation et les façades du Palais Rose pour qu’il réjouisse les yeux des passants, en surgissant sur l’avenue du Bois comme une miraculeuse vision du passé. Là où jaillissait ce rêve de pierre et de marbre, on a bâti un lourd mausolée grisâtre. Là où s’harmonisaient avec bonheur matériaux précieux et coloris subtils règne la monotone brutalité du béton pisseux. Là où l’on avait dépensé avec allégresse des fortunes pour que le marbre rose de la façade chante au mieux sous le ciel gris de Paris se terrent des ploutocrates anonymes. « Un monument est l’expression matérielle de l’esprit d’un pays, d’une époque, et, surtout, d’un homme » professait Boni. Le contraste lui aurait donné matière à amère réflexion.
Commenter  J’apprécie          00
C’est le triste épilogue de cette histoire : le rêve souriant d’un esthète raffiné et munificent s’est mué en un austère bunker pour ultra nantis. « Boni est mort, et il a bien fait », lançait un chroniqueur en 1932, en guise d’oraison funèbre, « un homme de cette élégance et d’un ton aussi délicat ne pouvait vivre dans l’époque où nous sommes ».
Commenter  J’apprécie          00
Juin 1969. Georges Pompidou vient d’être élu président de la République. André Malraux est encore ministre de la Culture – plus pour très longtemps. À l’angle de l’avenue Foch et de l’avenue Malakoff s’est ouvert un gigantesque chantier de démolition. Grues, pelles et camions bennes sont à l’ouvrage, dans le fracas et la poussière, à la consternation des riverains : on détruit le Palais Rose.
[...]Comment a-t-on pu en arriver là ? Lorsqu’on reconstitue la chronologie des faits, on se trouve en face d’une histoire tristement banale, dans laquelle ont joué tous les ressorts classiques de l’âme humaine dès que l’argent est en jeu, de la cupidité à l’indifférence et à l’inconscience en passant par la lâcheté, la crédulité, l’obstination, les « petits arrangements entre amis » et ce que nous nous contenterons de nommer l’indélicatesse.
Commenter  J’apprécie          00
La fourrure, dont elle affublait aussi ses enfants dès leur plus jeune âge, possède une valeur symbolique : signe de richesse, de prospérité et de réussite sociale, mais aussi de féminité et de domination, vêtement magique qui protège comme une armure et métamorphose la grenouille en princesse. C’est une nouvelle peau qu’elle endosse, et qui proclame avec orgueil sa suprématie et son omnipotence.
Commenter  J’apprécie          00
Ce qui l’anime, ce n’est pas le désir de paraître, comme le pensent les jaloux, mais celui de vivre ses rêves d’esthète : « Devant l’incompréhension de notre époque embourgeoisée, je me transposai dans une époque passée dont la splendeur avait pour moi un aspect magique [...]. Exilé non de mon pays mais de mon époque, je m’amusai à vivre une vie d’un autre âge, tant par goût du beau que par dégoût de mon temps. » Boni est l’enfant des siècles passés. Il est un orphelin du Temps.
Commenter  J’apprécie          00
Boni, selon le joli mot de Jacques- Émile Blanche, est un « casse-cou candide » ; il est resté un enfant, un enfant insouciant qui joue avec les dollars pour assouvir sa dévorante passion d’esthète.
Commenter  J’apprécie          00
Anna arbore son âme sur sa poitrine : c’est sa façon de briller, elle qui est si terne. Comme les robes et les fourrures, les bijoux innombrables qu’elle s’offre à elle-même sont des « pansements de l’âme », les jouets de la petite fille solitaire, mal-aimée et révoltée qu’elle n’a jamais cessé d’être.
Commenter  J’apprécie          00
Deux citations en exergue :

Je suis d’ailleurs convaincu qu’on parlera de Boni de Castellane comme d’un personnage légendaire. Notre époque, où de telles existences auront été possibles, paraîtra romanesque et fabuleuse. On écrira sa vie. On le mettra au théâtre. D’ici un certain nombre de siècles, on le confondra peut-être avec don Juan. Il en avait l’insolente bravoure. Et la statue du Commandeur qu’il avait défiée s’appelait l’argent. »
Jacques Bainville

Il est hors de doute que les grands héritages font souvent plus de mal que de bien aux héritiers.
Andrew Carnegie
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (24) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1722 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}