Les proustophiles connaissent tous un peu
Céleste Albaret, la gouvernante devenue amie de Marcel. Mais qui connaît son enfance, son véritable tempérament ? Qui sait ce qu'elle est devenue à la mort de
Proust, alors qu'elle avait encore six décennies devant elle ?
Laure Hillerin a minutieusement mené l'enquête, croisant un nombre incroyable de sources de toutes natures, analysant la présence réelle ou supposée de Céleste dans la Recherche, arpentant les lieux foulés par la plus touchante des servantes, partageant le thé avec les amis lozériens de Céleste et Marie Gineste...
Grâce à ce travail colossal, nous voici confortablement installés devant une biographie qui se déguste avec délice.
Céleste Albaret, la jeune et jolie femme débarquée de sa province qui va courir tout Paris pour son maître adoré, qui va inverser son rythme biologique pour être présente à tout instant, qui va lui apporter "la spontanéité, le naturel qui fuse sans arrière-pensée" et quelques contrariétés vite oubliées.
Céleste, placée là par son cher Odilon, chauffeur de Monsieur.
Céleste, qui placera à son tour sa grande soeur Marie.
Céleste, dévouée corps et âme qui va pleurer son défunt Marcel toute sa vie.
Mais elle la passe où sa vie au juste ?
À Paris. Beaucoup. Tenant un petit hôtel suranné.
À Montfort-L'Amaury, chez Ravel.
À Méré, dans sa maison toute neuve, recevant les amoureux de
Proust du monde entier.
Madame Hillerin nous raconte cette vie exceptionnelle consacrée à l'un des plus impressionnants écrivains de France dans de courts chapitres saupoudrés d'humour, de bienveillance et de passion.
C'est pétillant, fascinant, émouvant.