Citations sur La Mouche sur le mur (9)
Cotton sortit la feuille de la machine, fit glisser le carbone et laissa tomber les deux exemplaires sur la table. Janey en prit un sans rien dire. Cotton coinça à nouveau le carbone entre deux feuilles et introduisit le tout dans la machine. (Comment s'appelait-il? ce célèbre écrivain auquel on demandait s'il avait des conseils à donner à un auteur débutant et qui avait répondu: "Ne jamais oublier que le côté brillant du papier carbone doit se trouver face à soi." ce matin, il ne trouvait pas ça amusant.)
" Il n'y a pas d'athées à la Commission des Routes, racontait Hall. Quand une route se lézarde, quand un pont s'effondre ou qu'un tracé est jugé faux, c'est toujours la volonté de Dieu, comme ça nul n'est obligé de rejeter la faute sur quelqu'un d'autre;"
Cotton s'interrompit en percevant un mouvement sur sa gauche. Un grand type aux cheveux bruns vêtu d'un pardessus bleu fourrageait les papiers entassés sur le bureau de McDaniels.
- Vous cherchez quelque chose ?
L'homme ne leva pas la tête.
-McDaniels a oublié son carnet. Il ma demandé de le lui apporter.
Comment s'appelait-il? ce célèbre écrivain auquel on demandait s'il avait des conseils à donner à un auteur débutant et qui avait répondu: "Ne jamais oublier que le côté brillant du papier carbone doit se trouver face à soi." ce matin, il ne trouvait pas ça amusant
A l'époque où il couvrait les faits divers, il l'avait souvent ressenti à l'approche de la mort violente, sans jamais s'y habituer. Ils avaient toujours l'air surpris. Peu importe les circonstances. Le suicidé asphyxié dans son garage, le veilleur de nuit du motel tué d'une balle dans la nuque par un cambrioleur, la femme d'un certain âge poignardée près de sa voiture. Les détails différaient, mais les yeux étaient identiques. Le cerveau croyait à la mort, mais la part animale de l'homme se croyait immortelle. Les yeux brillaient toujours d'une lueur outragée.
La première règle du journalisme politique, comme l'expliquait parfois Leroy Hall à de jeunes stagiaires dans la salle de presse, était :"Si ses lèvres bougent, il ment."
- Le grand électorat, dit Hall. Les citoyens de l'Etat. Tu te dis, fournissons-leur les faits, ils prendront les bonnes décisions. Mais ils ne lisent pas au-delà des gros titres. Ils regardent les feuilletons à la télé et tirent leurs opinions politiques de la bouche d'un ancien disc-jockey avec un sourire éclatant aux infos de dix heures. Ce connard serait incapable de citer le nom du Président de la Chambre, mais il a de la crédibilité, car les gens aiment ses dents.
William Jennings Gavin, membre du Congrès, décéda le dimanche aux petites heures du jour.Comme d'habitude, il organisa l'événement de façon à compliquer le travail des journalistes. Les rédacteurs en chef qui n'avaient pas été prévenus par le rituel ordinaire des maladies préliminaires découvrirent que leurs notices nécrologiques n'avaient pas été remises à jour depuis des années. La communauté des chroniqueurs politiques qui n'avait pas été alertée
de cette mort imminente par les déclarations rassurantes des porte-paroles, fut prise au dépourvue pour se livrer aux spéculations morbides qu'on attendait d'eux dès qu'une place se libérait brusquement dans la hiérarchie politique.
A l'époque où il couvrait les faits divers, il l'avait souvent ressenti à l'approche de la mort violente, sans jamais s'y habituer. Ils avaient toujours l'air surpris. Peu importe les circonstances. Le suicidé asphyxié dans son garage, le veilleur de nuit du motel tué d'une balle dans la nuque par un cambrioleur, la femme d'un certain âge poignardée près de sa voiture. Les détails différaient, mais les yeux étaient identiques. Le cerveau croyait à la mort, mais la part animale de l'homme se croyait immortelle. Les yeux brillaient toujours d'une lueur outragée.