Enceinte.
Ce mot revient sous forme d’éclairs dans mon esprit. Le mot. Pas l’idée. Juste le mot.
Une enceinte, normalement, c’est un mur pour protéger les forteresses, on a appris ça en CE2. Mur d’enceinte. Mais qu’est-ce qui me protège, moi ? Qu’est-ce qui m’entoure ? Je ne suis enceinte et protégée par rien du tout.
Te voilà dans mes bras, mon bébé. Je sais que maintenant que je te tiens comme ça, ce sera encore plus dur de te quitter. Mais je sais aussi que c'est bon pour toi. Je ne te vois pas bien à cause des larmes, mais jamais je n'ai rien caressé d'aussi doux. Tu es si doux. Je t'embrasse sur ta joue minuscule.
(extrait choisi par Emma)
C'est notre deuxième virée nocturne dans l'appartement déserté. Cette nuit est plus calme que la précédente. Pas de vent, pas d'orage qui menace. Seul un froid sec et coupant, qui nous oblige encore à garder nos manteaux.
Je me lève de table à mon tour. A tout à l'heure, Victor. Bon courage. Victor me fait un petit signe discret de la main. J'aide un peu maman à débarrasser la table, puis je quitte la cuisine et me dirige vers ma chambre tout au bout du couloir, où brille par la porte entrouverte ma lueur chaude de mon souvenir d'été.
Raclette au chocolat.
Ca se fait au micro-ondes, facile. Dans une assiette il faut mettre le fromage , et par-dessus quatre carrés de chocolat noir et hop! j'attends une minute que ça fasse ding.
J'ai faim. J'ai tout le temps faim. Il faut dire que je n'arrive pas à manger pendant les repas. Après je vais piquer des trucs dans le frigo. Je mange n'importe quoi.
il y a des oublis qui ne peuvent pas exister