Une lueur dans ses yeux.
La peur qui l'emplissait disparut une seconde pourtant.
Il la serra fort contre lui et la fixa du regard. l'inonda de tendresse. Répéta les mots qui avaient produit un tel effet.
- Je vais t'amener à ta maman. Promis. Je vais t'amener à ta maman.
Il savait que la répétition guérissait. Surtout pleine d'amour.
Le trauma était un mur, l'amour un chemin pour le traverser, la répétition, le marteau pour briser ce qui barrait le chemin.
— Avez-vous une clause dans votre contrat de travail qui stipule d’être totalement dénué de morale ? demanda Sebastian en guise de réponse. Cole lui sourit. — Vous voulez parler “morale” ? Savez-vous quelle part de la prospérité suédoise vient du sous-sol ? Des pans entiers de l’industrie lourde, en fait. C’est ça qui a bâti ce pays. Mais les gens ne veulent pas le regarder en face. Ils veulent vivre dans une société moderne, avec surabondance de tout et, en même temps, dans une réserve naturelle préservée. Ça semble une jolie idée. Ça sonne bien sur les canapés des plateaux télé. Mais je n’ai pas l’intention de présenter des excuses parce que je crée quelque chose à partir de cailloux.
- Des fois, quand il se passe quelque chose, quand on est triste à cause de quelque chose qu'on a perdu, les gens disent qu'ils comprennent ce que ça fait mais, le plus souvent, ils n'en ont pas la moindre idée. Parce qu'il n'ont jamais perdu quelque chose de précieux.
Un chantage ne fonctionne qu'avec un avantage. Supprimer cet avantage, et la situation de chantage disparaît.
Simple en théorie, plus difficile dans la réalité.
Mais quand sa vie avait elle été simple ?
Le silence à nouveau, mais cette fois-ci pas aussi inconfortable. Plutôt triste, comme si l'instant qu'ils avaient voulu vivre et qu'ils savaient tous deux qu'ils n'auraient pas de deuxième chance.
I lui sembla entendre à l'intérieur des pas qui approchaient. En effet. La chaînette de sécurité tinta et la porte s'ouvrit.
- Sébastian, qu'est-ce qu'il y a ?
-il faut que je te dise quelque chose.
- Maintenant ? Ça ne peut pas attendre demain ?
- Non, j'ai déjà tant attendu comme ça, dit-il en forçant le passage.
Vanja poussa un soupir las et referma la porte.
Peut-être ne s'agissait-il comme il s'évertuait à le répéter, que de pures coïncidences ? Le problème était que, si Vanja avait appris une seule chose dans son métier, c'était que les coïncidences trop nombreuses devenaient des indices. Le possible devenait invraisemblable.,
L'alcool ne donne pas de nouvelles idées, ça fait juste dire ce qu'on pense déjà, mais qu'on a le bon sens de taire quand on n'a pas bu.
Si une chose que les réseaux sociaux révélaient bien, c’était le manque d’amis et de fréquentations.
Il préférait regarder les sapins qui bordaient la route. Voilà de quoi la Suède semblait faite dès qu’on quittait les agglomérations : forêt, forêt et encore forêt.