Et si on pouvait tuer tous les candidats de télé-réalité qui ont le quotient intellectuel d'une moule ?
C'est un peu ce que fait le tueur dans ce roman policier.
Il leur donne une chance puisqu'il leur fait passer un test de culture générale avant, bon, il est vrai qu'en les droguant, cela ne facilite pas la chose, mais de toute façon, ils l'ont bien mérité, non ?
On retrouve les personnages qu'on a déjà rencontré dans les quatre tomes précédents avec un immense plaisir, une belle brochette de policiers avec des vies personnelles assez difficiles.
Ils ont tous bien morflé ces derniers temps et j'ai été ravie de faire à nouveau un bout de chemin avec eux, même ceux qui sont déplaisants, car dans cette série, certains personnages principaux sont vraiment des têtes à claques et c'est rien de le dire.
J'ai dévoré ce volume et j'attends le suivant avec impatience car la vie de certains personnages risque de prendre un sacré virage.
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Beaucoup de suspens, un scénario de film avec un tueur en série impitoyable, sur fond de popularité médiatique.
Un jeune retrouvé mort. Dans une école, un bonnet d'âne sur la tête, un papier dans son dos comportant une série de questions indiquant un très faible score. Il est recalé, il sera donc éliminé par le tueur.
Qui est ce jeune homme ? Pourquoi s'en prendre à lui ? C'est une vedette de la télé-réalité et le tueur s'insurge contre la glorification de la médiocrité intellectuelle qu'on trouve dans ces émissions et dans la société en général. Contre ces jeunes deviennent des vedettes fortunées en étalant leur nullité, alors que des scientifiques brillants ne sont connus et appréciés que de leurs collègues…
C'est bien de savoir le motif du crime, mais encore faut-il débusquer le tueur et éviter qu'il ne fasse d'autres victimes. C'est le travail de l'équipe de la criminelle et la trame du polar. Mais le talent des auteurs donne aussi vie aux membres de la brigade où chacun a sa personnalité et ses propres difficultés, des amours, des histoires de famille et des démons intérieurs.
La critique de la société médiatique est intéressante, car ce n'est pas qu'en Suède que sévissent les télé-réalités. J'avoue ne pas les regarder, mais un journaliste notait dernièrement qu'une participante avouait candidement ne jamais avoir lu de livre. Et un jeune homme de manifester son approbation par un rot sonore…
Mais je sens aussi le besoin de rappeler que la télé, ce n'est pas que ça. C'est aussi combien de bons documentaires, d'excellents reportages qui ouvrent sur le monde. Et même dans le créneau divertissement, des téléséries de qualité ça existe… et ce n'est pas pour rien que « Des chiffres et des lettres » ou « Questions pour un champion » survivent au passage du temps.
Il en va de même avec Internet. Si j'ai la curiosité d'utiliser Google ou Wikipédia pour chercher une information, c'est déjà que je m'intéresse au monde. Si le polar que je lis se déroule quelque part en Suède, je peux me demander combien d'habitants dans cette ville, la réponse me vient immédiatement sur le net. Autrefois, j'aurais peut-être pu chercher dans un atlas à la bibliothèque, mais j'aurais probablement abandonné vu la complexité de la chose. Je ne crois pas donc qu'Internet diminue toujours la culture générale. Là où le net est pervers, c'est dans les réseaux sociaux, lorsque ceux-ci sont utilisés non pas pour les contacts entre amis, mais comme source d'informations et d'analyses politiques, où des énoncés d'opinions, répétés et répétés, prennent des allures de vérité, comme ci parce que c'est écrit, ça doit être vrai…
Ceci dit, au risque d'être aussi recalée, ce n'est que mon humble opinion…
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Suite directe des précédents.
Mêmes personnages, mêmes obsessions.
Ha la Suède,
pays ouvert sur le monde,
sur le sexe,
sur le web,
et sur les téléréalités.
Bref, ouvert à l'imbécilité.
Mais peu importe ce qui guette les imbéciles,
M. Bergman et son équipe d'échangistes est là pour les sauver !
Ce n'est pas mauvais, mais comme je ne me souviens pas de grand chose, sauf du dernier chapitre (!), je n'aurai malheureusement pas le choix que de lire la suite.
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📃📺📰📸🖥🖱"recalé " une star de la télé-réalité et retrouve morte dans une école abandonnée, le crâne perforé par un pistolet d'abattage.
L'homme mort et attaché sur une chaise avec un bonnet d'âne sur la tête et des feuilles agrafées dans le dos.
La copie et truffe d'erreurs, et tout suite, il est constaté que la victime a raté le test le plus important de sa vie.
Malheureusement ce meurtre n'est en fait que le premier d'une longue série dont apparemment les cibles sont toujours des personnalités des médias.
C'est la brigade criminelle qui va prendre l'affaire en charge et Sébastien Bergman le célèbre profileur coureur de jupon devra faire face à un justicier obsessionnel qui en ras-le-bol de voir ses stars de la télé-réalité sans cervelle passer à la télévision et de voir qu'il gagne bien leur en débitant des conneries à longueur de journée.
Pour eux lui ses pseudo-stars sont superficielle, égocentrique, et surtout incarne la déchéance intellectuelle et morale de notre société et la glorification de la bêtise humaine.
Ici, à nouveau dans ce nouvel opus avec Bergman, ce personnage haut en couleur avec un caractère bien à lui et surtout qui ne fais rien comme tout le monde et qui malgré lui deviens un antihéros et son équipe, je les suivis dans cette folle aventure semée de cadavres, face à un tueur dénoué de compassion et à la psychologie dangereuse.
Un tueur méchant et complètement diabolique, c'est simple, il a en horreur ses stars qui se dandinent à la télévision, où sur les réseaux sociaux, press à scandale. La meilleure option pour lui et de réussir à les faire taire à sa façon.
Avec brio le duo d'auteurs, ici nous brosse le portrait du phénomène de la télé-réalité, le terme exact là (starification) ses jeunes qui du jour au lendemain se retrouve mis devant des projecteurs après avoir participé à des shows et on le sait pour la plupart, ils sont prêts à tout pour gagner un maximum de like et de partenariats et d'argent.
Oui plus de likes, plus de buzz, et plus ils sont mis en avant, sois par leurs frasques où leur comportement délirant et leur phrase débiles qui sont ensuite repris par plusieurs personnes sur le net, télévision, etc.
( Petit aparté en ce moment sur instagram ce qui fais le buzz, c'est cette femme qui vend l'eau de son bain et ses strings qu'elle a déjà porte, mais qui selon elle son propre, exemple typique à vouloir faire le buzz et d'être mis au-devant de la scène. )
Ce roman et bien écrit, l'histoire et original et colle terriblement à notre société et bien sûr, je n'ai pas la science infuse alors pas sur de répondre à tout le quiz de question générale.
Mais en tout cas , j'ai bien aimé le concept original de la trame du roman, il fallait y penser sans rentrer dans le déjà vu.
J'ai passé un très bon moment de lecture et j'espère ne jamais devenir une star du show, les strass et les paillettes trop peu pour moi, je préfère ma petite vie tranquille dans la pampa Loiret, loin des projecteurs.🖱📰📱📸 📺 📄
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Michael Hjorth et Hans Rosenfeld écrivent à quatre mains des polars suédois bien dans l'air du temps. «Recalé» s'attaque à la glorification de la bêtise humaine.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Pourquoi la pure idiotie se voit-elle encensée dans votre journal ? Quand a-t-il été décidé que la bêtise sans fard devait être mise en avant et présentée non seulement comme une norme, mais en outre comme quelque chose de désirable et d'enviable ? Pourquoi donner tant d'espace à des personnes qui ne savent même pas en quelle année a éclaté la Seconde Guerre mondiale, qui n'ont pas les plus élémentaires connaissances en mathématiques et qui ne parviennent qu'exceptionnellement dans leurs paroles à produire une phrase complète ? Des personnes dont le seul talent est de se présenter la bouche en cul-de-poule sur leurs fameux selfies et dont le seul mérite est de s'être ridiculisées publiquement en ayant des rapports sexuels dans l'une de ces émissions de téléréalité qui submergent soir après soir nos chaînes de télévision ?
Chaque jour, nos chaînes de télé nous instillent que la superficialité, l’ignorance et la pure idiotie sont les qualités qui mènent le plus sûrement au succès en ces temps nouveaux.
(Actes Sud, p.38)
Peu à peu, toute sa vie s’était craquelée. Une enquête sur des malversations financières avait conduit à l’incarcération de Valdemar. Dès le début, elle l’avait supposé innocent, victime de circonstances malheureuses. Il s’agissait malgré tout de son père. Mais il avait avoué. Son monde avait vacillé.
Elle ne savait pas alors qu’elle n’avait aperçu que le sommet de l’iceberg.
Le véritable gouffre s’était ouvert quand elle avait appris que Valdemar n’était pas son père biologique. Cette révélation l’avait presque mise KO. Fébrilement, elle avait tenté de naviguer à vue dans sa nouvelle existence et de chercher la vérité. Elle avait mis Anna au pied du mur, mais n’aurait
jamais imaginé sa capacité à dissimuler.
Anna lui avait inventé un père.
Mort.
Un nouveau mensonge.
Vanja pouvait comprendre pourquoi elle ne lui avait pas dit la vérité au sujet de Valdemar. Comprendre et peut-être même apprécier. Pour tout ce qui comptait, il avait été son père, toute sa vie. Le meilleur papa qu’elle puisse imaginer. Pourquoi le lui retirer ? Pourquoi détruire inutilement leur relation ?
Mais maintenant ? Maintenant qu’elle savait qui il était, ou plutôt qui il n’était pas. Pourquoi continuer à mentir ? Pourquoi lui refuser la vérité, maintenant ? Impossible à expliquer, défendre ou comprendre. Résultat : un froid glacial entre eux. Un permafrost émotionnel que Vanja n’éprouvait
pas le besoin de tenter de dégeler.
Ce n’était pas elle qui avait menti.
Elle était innocente.
Attaquer le problème croissant de la glorification de la bêtise en éliminant les idiots, c'est comme vouloir tuer les pissenlits en sectionnant leur fleur jaune.
Avec une forte décharge d’adrénaline, il décida alors de réussir. De montrer à ce salaud. Il tenta d’écouter, tenta de penser. Putain, il fallait qu’il soit reçu.
Dans quel État américain la ville de Chicago est-elle située ?
Quel est le symbole chimique du phosphore ?
Qui a été roi de Suède après Oscar Ier ?
Question après question, toujours la même voix calme, grave. Bordel, Mirre n’avait pas une seule réponse…
“Dernière question : À quelle famille d’animaux appartient le glouton ?”
Clic.
Quelle famille ? Quoi, quelle famille ? Mirre savait comment glouton se disait en anglais. Wolverine. Il avait vu tous les films de Marvel. Mais la famille ?
“Veux-tu que je répète la question ?
— Non.”
Silence. Le faible et rapide tic-tac. Clic.
“Là, le temps est écoulé. Voyons voir…”
Mirre soupira, le front appuyé contre la table. Bordel, jamais il n’aurait vingt bonnes réponses. Il n’avait même pas répondu à autant de questions.
Il entendit l’homme se lever de l’autre côté de la table. Mirre souleva lentement la tête, le suivant à l’oreille. Il avait l’air de s’approcher. Soudain, Mirre sentit quelque chose de froid et de métallique contre son front.
“Tu es recalé”, dit l’homme qui en effet ne s’appelait pas Sven Caton. Mirre n’eut même pas le temps de reculer la tête avant que le pistolet d’abattage ne projette sa petite cheville, lui perforant aussitôt l’os du front et le cerveau.
Hans Rosenfeldt est un scénariste et romancier suédois. À partir de 2011, il publie, en collaboration avec Michael Hjorth, une série littéraire centrée sur les enquêtes du profileur et psychologue de la police suédoise Sebastian Bergman. Quel est le lieu idéal pour commettre un meurtre ? Pour se débarrasser d'un corps? Pour rencontrer un complice? Pour confesser ses crimes? Pour lire un polar? Pour repartir à zero? Pour voir sans être vu? Pour résoudre une énigme? Pour écrire un polar? Découvrez les reponses de Hans Rosenfeldt