Chaque jour, nos chaînes de télé nous instillent que la superficialité, l’ignorance et la pure idiotie sont les qualités qui mènent le plus sûrement au succès en ces temps nouveaux.
(Actes Sud, p.38)
Attaquer le problème croissant de la glorification de la bêtise en éliminant les idiots, c'est comme vouloir tuer les pissenlits en sectionnant leur fleur jaune.
Pourquoi la pure idiotie se voit-elle encensée dans votre journal ? Quand a-t-il été décidé que la bêtise sans fard devait être mise en avant et présentée non seulement comme une norme, mais en outre comme quelque chose de désirable et d'enviable ? Pourquoi donner tant d'espace à des personnes qui ne savent même pas en quelle année a éclaté la Seconde Guerre mondiale, qui n'ont pas les plus élémentaires connaissances en mathématiques et qui ne parviennent qu'exceptionnellement dans leurs paroles à produire une phrase complète ? Des personnes dont le seul talent est de se présenter la bouche en cul-de-poule sur leurs fameux selfies et dont le seul mérite est de s'être ridiculisées publiquement en ayant des rapports sexuels dans l'une de ces émissions de téléréalité qui submergent soir après soir nos chaînes de télévision ?
Chaque jour, nos chaînes de télé nous instillent que la superficialité, l'ignorance et la pure idiotie sont les qualités qui mènent le plus sûrement au succès en ces temps nouveaux.
La nature ne l'avait jamais intéressé. Elle était là, c'était tout, un décor à la vitre des trains et des voitures.
La société vénérait la superficialité et la bêtise. Savoir des choses, c'était snob. Travailler, c'était pénible. Débile. Inutile si les connaissances ne procuraient pas des avantages économiques immédiats, ou une quelconque cerise sur le gâteau de la vie. On ne louait pas le talent, puisque la connaissance n'était ni désirable, ni prestigieuse. On n'accordait pas d'attention aux succès s'ils ne se produisaient pas sur un terrain de sport.
Quand a-t-il été décidé que la bêtise sans fard devait être mise en avant et présentée non seulement comme une norme, mais en outre comme quelques chose de désirable et d'enviable ?
Toute sa vie, les mensonges l’avaient environnée. Invisibles.
Pendant plus de trente ans, les ombres étaient là, sans qu’elle les remarque. Mais plus maintenant. Maintenant, elle les voyait partout. Où qu’elle se tourne, elle tombait dessus.
Les mensonges et les trahisons.
Personne n’avait dit la vérité.
Personne.
Ni Anna, ni Valdemar, ni Sebastian.
Maman, papa et papa.
Confirmer ce que la police savait déjà, nier tout le reste, c'était la meilleure façon de se tirer d'un interrogatoire.
La société vénérait la superficialité et la bêtise.
Savoir des choses, c'était snob. Travailler, c'était pénible. Débile. Inutile si les connaissances ne procuraient pas des avantages économiques immédiats, ou une quelconque cerise sur le gâteau de la vie. On ne louait pas le talent, puisque la connaissance n'était ni désirable, ni prestigieuse.