Si la superstition dont le secrétaire m'a parlé contient une part de vérité et que les bébés de Briarsmoor sont maudits, je suis sûre qu'Ina, l'enfant du royaume au destin le plus formidable n'a pas pu y naître.
Mais moi, oui.
Ce qui compte, c'est qu'avec un peu de chance et de persévérance, on peut tout découvrir.
Moi, ce ne sont pas les fées qui m'effraient. La forêt recèle des dangers bien réels - des voleurs en embuscade, portant poignard acéré et poudre alchimique à la ceinture, prêts à saigner du temps à quiconque ose s'aventurer loin de son village. On les nomme les saigneurs.
Je me dis cependant qu'avec un peu de chance, personne ne fera attention à moi ; j'essaie de ne pas penser au fait que, jusqu'à présent, la chance n'a jamais été de mon côté.
Mon besoin de découvrir la vérité s'embrase en moi, plus ardent que jamais.
Un grand pouvoir implique une grande violence, qu'on doive la dispenser ou l'affronter
[...] je me rappelle la première règle que papa m'a enseignée pour bien mentir : « Dans la mesure du possible, dis la vérité. »
L'esprit s'évapore des veines en même temps que les années.
Je sais qu'on peut éprouver à la fois de la joie et du chagrin. Il est possible de regarder vers l'horizon tout en regrettant ce qu'on a perdu.
Ces arbres seront encore debout quand nous auront tous quitté ce monde. Pourtant, ce ne sont pas des prédateurs comme les loups ou les hommes. Les racines qui s'étendent sous mes pieds ne vivent pas depuis des siècles en aspirant les forces des autres plantes jusqu'à ce qu'elles se fleurissent et deviennent grises.[...]
Si seulement nous ressemblons davantage aux arbres.