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4,05

sur 966 notes
Une belle surprise que ce roman de Anna Hope, tant pour son thème que pour la construction habile. L'action se déroule entre le 7 et le 11 novembre 1920, date à laquelle le corps du soldat inconnu est rapatrié en Grande-Bretagne. Trois femmes qui ne se connaissent pas partagent – comme des milliers de familles – le chagrin d'avoir eu un fils, un fiancé ou un frère partis à la guerre. Certains ne sont pas revenus, d'autres ont eu cette chance mais les cicatrices demeurent, les séquelles d'un conflit barbare qui n'a épargné personne.
Le deuil est impossible, la souffrance s'exprime sous différentes formes : le déni, la colère, le repli… Evelyn, Ada et Hettie, chacune tente à sa façon de surmonter l'absence, le bouleversement intervenu dans leur vie. L'auteur peint des personnages très attachants, auxquels il est aisé de s'identifier, on est tour à tour mère, soeur ou amoureuse et on est ému (moi, en tout cas, c'est certain !) de tant de désarroi.
Le roman dévoile aussi certains pans de l'histoire, comment est « choisi » le corps du soldat inconnu, comment sont indemnisés les anciens combattants et, surtout, comment la société oublie rapidement les sacrifices infligés à des soldats qui se retrouvent à mendier quelques pence pour subsister, évoquées également les turpitudes des gradés, leur lâcheté…
Enfin, c'est aussi intéressant de constater comment des commémorations nationales permettent à la plupart, dans une communion collective, d'exorciser les drames, de s'affranchir de choses douloureuses grâce au partage.
Beaucoup d'enthousiasme donc pour un roman très inspiré, très bien traduit, qu'on referme avec regret. Je pense que je vais acheter le dernier roman d'Anna Hope !

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J'ai beaucoup aimé ce livre qui nous raconte le combat de trois femmes au cours de cinq journées, du 7 au 11 novembre 1920, date de l'arrivée du Soldat inconnu rapatrié depuis la France à Londres !!!!!!! Les meurtrissures de ces femmes, leur profond chagrin, l'absence des êtres chers morts ou mutilés à jamais et la vie qui doit continuer inéluctablement, c'est tout cela qui m'a bouleversée; ce livre me fait penser au très beau film " mémoires de jeunesse" d'après le best seller de Véra Brittain
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Le chagrin des vivants est une lecture d'actualité. L'histoire se déroule entre le 7 le 11 novembre 1920; ce dernier jour étant réservé à la cérémonie d'inhumation du Soldat inconnu à Londres. Ces cinq jours sont l'occasion pour l'autrice de brosser un portrait de la société londonienne au sortir de la guerre 14-18. Ce roman, bien documenté, rappelle, s'il était nécessaire, que, si les hostiles ont pris fin le 11 novembre 1918, les séquelles ont perduré bien des années. Un belle lecture pleine d'humanité. A méditer aussi quand la guerre est aux portes de l'Europe.
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Une histoire de fantômes...
Les fantômes de ceux qui ont péri dans la boucherie de 14-18,
Les fantômes de ceux qui en sont revenus marqués à jamais,
Les fantômes de celles qui n'y sont pas allé mais qui y ont perdu un fils, un fiancé, un frère.

2 ans après l'armistice, alors que l'Angleterre attend l'arrivée de son soldat inconnu, Ada, Hettie et Evelyn, chacune dans leur coin, tentent de vivre avec leurs fantômes.
Anna Hope explore la premiere guerre et ses conséquences, elle nous raconte dans un grand élan romanesque comment, en plus des millions de morts des champs de batailles, 14-18 a engendré des millions de morts-vivants. Tous tentent de dépasser un traumatisme personnel qui pourra peut-être s'apaiser dans une catharsis nationale autour du cercueil d'un inconnu.
Comme quoi les symboles on leur utilité.

« Et quoi qu'on puisse en penser ou en dire, l'Angleterre n'a pas gagné cette guerre. Et l'Allemagne ne l'aurait pas gagnée non plus.
- Qu'est-ce que tu veux dire?
- C'est la guerre qui gagne. Et elle continue à gagner, encore et toujours. 
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Anna Hope nous fait suivre trois femmes dont le destin a été bouleversé par la Première guerre mondiale. Nous découvrons les blessures, la douleur de la perte ravivée par l'arrivée du soldat inconnu

L'auteur a fait le choix de séparer son roman en fonction des jours jusqu'au 11 novembre. le récit livré par Anna Hope m'a permis de comprendre que chaque personne, touchée par ce deuil tragique, pouvait imaginer son enfant/compagnon/frère reposant là et surtout de rendre au hommage au si nombreux morts.

A travers ces femmes, nous rencontrons d'anciens soldats qui réintègrent difficilement la société anglaise que se soit suite à leurs blessures physiques ou celles invisibles des traumatismes psychiques parfois plus violents et imprévisibles, voire une association des deux. Anna Hope a réussi à transmettre l'ensemble de ces émotions au lecteur, à rendre le récit vivant sans pour autant le rendre oppressant. Elle ose aborder un sujet longtemps tabou et qui continue à me choquer : l'administration militaire ordonnant de fusiller de jeunes déserteurs pour éviter les mutineries et fuites.


J'ai trouvé intéressant, le fait qu'Anna Hope écrive les ressentis de ces trois femmes représentant différents âges de la vie. Ainsi, Hettie est le symbole de cette génération à l'aube de sa vie, qui souhaite seulement que la vie reprenne son cours. Tandis qu'Evelyn est l'image de l'amante, de la femme au bord de l'abime après le décès de l'homme qu'elle aimait. Enfin, Ada représente toutes ces mères qui ont perdu leurs fils et qui ne pourront jamais vraiment leur deuil en l'absence de corps, d'explications sur la mort de leurs enfants et de tombes pour leur permettre de se recueillir.

Dans le chagrin des vivants, Anna Hope nous livre un récit émouvant, touchant, sensible sur un sujet difficile et violent. Elle ne cherche pas à omettre la vérité mais utilise des termes simples. On espère que tous ces personnages aux aspects parfois sombres parviendront à se pardonner leurs actes, à se relever et à vivre la vie qui leur a été offerte.

Lien : https://autempsdeslivres.wor..
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Pour un premier roman, c'est très réussi et très bien écrit.
Le thème n'était pas très original car il s'agit de la première guerre mondiale en Angleterre mais du point de vue de trois femmes. Cela se passe en 1920.
Ce roman est habilement construit.
Ada est une femme d'une cinquantaine d'années dont le fils, Michael, est mort au combat ; on n'a jamais retrouvé son corps. Elle ne se remet pas de sa mort et croit voir son fils partout, dans la rue, chez elle.
Evelyne est issue d'une famille aisée, elle a perdu également son fiancé et n'arrive pas à aller de l'avant. Elle travaille dans un bureau d'aide à la réinsertion des anciens soldats.
La troisième femme s'appelle Hettie, elle a 19 ans et est danseuse, on la paie quelques shillings pour danser avec des hommes.
Le destin de ces trois femmes va se retrouver étroitement mêlé, tandis que se prépare le rapatriement à Westminster Abbey d'un soldat inconnu et les commémorations qui vont suivre.
Trois beaux portraits de femmes, très différentes mais pourtant toutes touchées par la guerre.
J'attends maintenant un deuxième roman d'Anna Hope !
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Le roman se déroule sur quelques jours, du 7 au 11 novembre 1920, à Londres. Les trois personnages principaux sont trois femmes et on les découvre avec toutes les difficultés de vivre et de se reconstruire après la guerre.
Hettie est danseuse de compagnie : des hommes l'engagent pour une danse au Palais de Hammersmith. Peu convenable selon sa mère mais Hettie a ainsi un travail et peut contribuer à faire vivre la famille : sa mère et son frère Fred qui hurle toutes les nuits depuis qu'il est rentré de France, mais qui n'arrive plus à communiquer la journée.
Evelyn qui vit avec sa co-locatrice Doreen et qui travaille au bureau des pensions de guerre. En rupture avec sa famille aisée qui aimerait la voir aller de l'avant, elle ne sait comment vivre depuis qu'elle a appris la mort de son fiancé Fraser.
Ada enfin, mariée depuis 25 ans à Jack et dont le fils Michael est porté disparu. Elle ne cesse de le voir partout, dans la rue, chez le boucher, …
La « petite » histoire de ces trois femmes qui ne se connaissent pas (mais qui en fait ont des liens ..) et leur quotidien hanté par la guerre côtoient la « grande » histoire et le choix puis le rapatriement du soldat inconnu.
Un roman très dense, plein d'anecdotes révélatrices de la période (le fermier qui a perdu un oeil à Verdun qui veut simplement qu'on le laisse tranquille, une infirmière fiancée qui tombe amoureuse d'un capitaine français, le travail dans les usines d'armements, les coupes de cheveux à la garçonne, …)
« C'est la guerre qui gagne » pour certains des personnages qui se laissent envahir par leurs douloureux souvenirs mais certains arrivent aussi à tourner la page. Poignant, émouvant, une belle découverte !
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Chapeau pour un premier roman c'est très réussi ! une très belle histoire sur trois portraits de femmes en Angleterre en temps de guerre, c'est d'ailleurs une bonne idée car les femmes sont souvent les grandes oubliées des récits sur les guerres. Ada est mon personnage préféré, j'ai vraiment ressenti sa détresse, cela dit les autres personnages sont aussi très bien dépeints, les ambiances et les lieux très bien décrits, parfois même on s'y croirait. Une grande maîtrise dans l'écriture qui peut que porter le lecteur et l'entraîner dans cette fresque féminine de haut vol.

On suit trois femmes touchées par la guerre , chacune de façon différente, on entre dans leur vie sur une durée de 5 jours et cela donne lieu à des confidences, des silences, des souffrances, des espoirs , des souvenirs. J'ai été assaillie par des sentiments mêlés, de la compassion pour toute la galerie des personnages, les amputés, les veuves, les mères, les soldats, les fous. L'auteur réussi à mettre du sentiment sans que cela ne tombe dans le pathos. Chaque personnage a ses chapitres propres ce qui permet de bien faire le tour de chacun d'entre eux, même si parfois les destins se croisent.

L'auteur que j 'ai eu la joie de rencontrer s'est beaucoup documenté sur le sujet et a retranscris le fruit de ses découvertes avec intelligence et délicatesse. C'est un message universel qu'elle adresse à tous sur les dégâts causés par les guerres et les pertes irréversibles qu'elles soient physiques ou psychologiques. Je lirai volontiers le prochain livre d'Anna Hope.

VERDICT

Un livre que j'ai beaucoup apprécié sur les femmes en tant de guerre, sujet quasi jamais traité jusqu'ici. Un pur régal.
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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Anna Hope livre avec le chagrin des vivants un roman poignant et émouvant que j'ai tout simplement adoré.
Si l'intrigue proposée ne se passe pas pendant la Première Guerre mondiale, mais deux ans après l'armistice, en novembre 1920, c'est pourtant tout comme pour nos trois personnages féminins : Ada, Evelyn, Hettie. Leur vie à toutes les trois s'est arrêtée à ces 4 années terribles, qui ont brisé leur insouciance et leur joie de vivre par la perte d'un fils, d'un fiancé ou le retour d'un frère mais qui n'est plus vraiment lui-même. Durant les 5 jours qui précèdent l'inhumation du soldat inconnu britannique, nous apprenons à mieux connaître ces femmes.
La plume de l'auteur et le choix de narration rendent parfaitement hommage au thème abordé dans le roman. L'écriture porte les émotions, les questionnements et nous immerge dans le contexte social de cette année 1920 en Angleterre. le roman progresse tout en lenteur, même si les jours semblent passer rapidement et se ressembler pour nos protagonistes en quête d'un futur qu'elles n'arrivent pas à percevoir.
Bref, un réel coup de coeur pour cette lecture, tant pour le style de l'auteur que pour le sujet très bien traité de cet après qui porte encore les stigmates du passé.
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Deux ans après la fin de la guerre de 14-18, le corps d'un soldat non identifié est exhumé d'une zone de combat et rapatrié à Londres, ce sera le Soldat inconnu.
Le roman d'Anna Hope se déroule autour de ces cinq jours de novembre 1920, s'enroule autour de la vie de trois femmes, de condition, d'âge, de destin différents. Ce qu'elles partagent, ce sont les souffrances du deuil, des chagrins de la guerre qui collent aux vivants comme la boue collaient aux brodequins des soldats jusqu'à parfois les étouffer.
J'ai aimé l'angle de vue de ce roman qui fait la part belle à ces femmes qui souffrent, se débattent, hésitent entre la vie et le désespoir le plus noir. Les hommes sont là, ceux qui sont revenus, diminués, fous parfois, aigris et silencieux.
La cérémonie autour de ce corps qui revient au pays aide un pays entier à amorcer son travail de deuil.
Le malheur des hommes au combat est connu même si je pense qu'il est une souffrance impartageable. Les femmes ont subi, en silence, le deuil d'un fils, d'un mari, d'un frère, la prostitution, les travaux à l'usine, elles ne furent ni décorées, ni glorifiées, ni célébrées, ni honorées.
Au soldat inconnu, la patrie reconnaissante.
A à la femme du soldat inconnue, rien, invisible aux yeux de tous. Merci à Anna Hope de leur avoir donné cette visibilité, d'avoir tissé ces 3 histoires singulières.
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