Deux ans après la fin de la guerre de 14-18, le corps d'un soldat non identifié est exhumé d'une zone de combat et rapatrié à Londres, ce sera le Soldat inconnu.
Le roman d'
Anna Hope se déroule autour de ces cinq jours de novembre 1920, s'enroule autour de la vie de trois femmes, de condition, d'âge, de destin différents. Ce qu'elles partagent, ce sont les souffrances du deuil, des chagrins de la guerre qui collent aux vivants comme la boue collaient aux brodequins des soldats jusqu'à parfois les étouffer.
J'ai aimé l'angle de vue de ce roman qui fait la part belle à ces femmes qui souffrent, se débattent, hésitent entre la vie et le désespoir le plus noir. Les hommes sont là, ceux qui sont revenus, diminués, fous parfois, aigris et silencieux.
La cérémonie autour de ce corps qui revient au pays aide un pays entier à amorcer son travail de deuil.
Le malheur des hommes au combat est connu même si je pense qu'il est une souffrance impartageable. Les femmes ont subi, en silence, le deuil d'un fils, d'un mari, d'un frère, la prostitution, les travaux à l'usine, elles ne furent ni décorées, ni glorifiées, ni célébrées, ni honorées.
Au soldat inconnu, la patrie reconnaissante.
A à la femme du soldat inconnue, rien, invisible aux yeux de tous. Merci à
Anna Hope de leur avoir donné cette visibilité, d'avoir tissé ces 3 histoires singulières.