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4,05

sur 966 notes
Nous sommes en novembre 1920, essentiellement à Londres. La première guerre mondiale vient de se finir, mais elle a laissé des traces. Il y a ceux qui ne sont pas revenus, ceux marqués dans leur chair, ceux qui ne peuvent oublier, ceux et surtout celles qui ne sont pas parties mais qui sont affectées de manière durables. Par la perte d'un être cher, par le handicap ou l'inaptitude de quelqu'un de proche, par les occasions manquées, par les difficultés de la vie d'après la guerre. Nous suivons les destinées de trois femmes. Ada, dont le fils a été tué à la guerre et qu'elle a la sensation de voir partout. Evelyn, dont le fiancée n'est pas revenu, et qui a perdu un doigt en travaillant dans une usine d'armement. Enfin Hettie, une jeune femme de milieu modeste, qui choisit de travailler comme danseuse dans un palais de la danse, et qui subit un contexte familiale compliqué. Anna Hope les suit pendant les quelques jours qui précèdent l'arrivée du soldat inconnu, qui doit être rapatrié et inhumé. La cérémonie devenant une vaste catharsis, qui doit permettre non pas d'oublier, mais essayer de passer à autre chose, de se réconcilier avec soi-même, avec sa culpabilité.

C'est incontestablement un beau roman,construit de main de maître par Anna Hope. Les personnages sont finement dessinés, la société anglaise de l'époque, avec ses castes, ses hiérarchies sociales, ses rituels, également. Les personnages se croisent plus qu'ils ne se rencontrent véritablement, nous allons progressivement derrière les masques, les apparences. C'est peut-être un peu trop construit, un peu trop maîtrisé, avec une fin un peu trop douce et morale dans un certain sens. J'avoue aussi n'avoir pas été complètement convaincue par l'aspect libératoire de la cérémonie de l'inhumation, mais elle est sans doute symbolique.

En tous les cas, un vrai plaisir de lecture et une auteure de talent.
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Coup de coeur pour ce livre qui se déroule en Angleterre dans les années qui suive la fin de la première guerre mondiale. Nous suivons le destin de trois femmes d'âge et d'origine différentes confrontées aux difficultés de la guerre suite au décès d'un fils, d'un fiancé ou aux blessures d'un frère. Malgré ce sujet difficile, j'ai littéralement dévoré ce livre avec une écriture très fluide et une alternance très réussie pour le destin des 3 héroïnes principales. Au-delà de ces personnages, les messages sont forts pour la vie qui doit reprendre malgré le deuil et le chagrin. Les personnages secondaires sont également intéressants et je me suis vraiment attachée à tout ce petit monde. Un très beau livre que je vous conseille très fortement avec des beaux portraits de femmes.
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J'aime la couverture de ce livre : elle m'a sans doute attirée quand je l'ai acheté et après lecture, je la trouve particulièrement bien choisie.

Un portrait de femme, chapeau couleur aubergine et robe de satin couleur bronze dont les reflets apportent de la lumière à l'image : couleurs qui mêlent le deuil – ou plutôt le demi-deuil, quand il s'st écoulé une période de quelques mois après le décès d'un proche – et la lumière, l'espoir, la renaissance. le visage est coupé, on ne voit que la joue et l'ovale du menton, on devine des lèvres qui ne sourient pas, le cou et le décolleté sont gracieux. Une image qui évoque évidemment les trois femmes que met en scène Anna Hope, Ada, Evelyn et Hettie, trois femmes qui portent à des degrés divers l'insupportable deuil lié à la Grande Guerre, trois femmes qui ne peuvent vivre pleinement. Si de nombreux (jeunes) hommes sot revenus amputés physiquement et psychiquement, elles le sont, affectivement. Personne – ou si peu – ne peut leur raconter comment sont morts ou blessés leurs fils, fiancé, frère. le chagrin les enferme d'autant plus qu'il n'y a pas de corps à honorer et que beaucoup veulent effacer les traces encore bien palpables de la guerre. Les funérailles du Soldat inconnu, enterré à Westminster Abbey le 11 novembre 1920, permettra aux Britanniques d'exorciser en quelque sorte ce chagrin inexprimable.

Anna Hope construit son récit sur cinq jours, du 7 au 11 novembre 1920, dessinant par petites touches impressionnistes l'histoire d'Ada, Evelyn et Hettie. Tandis que les autorités déploient la cérémonie du Soldat inconnu, suivie depuis les falaises de Douvres jusqu'au coeur de Londres par des milliers d'Anglais, c'est la parole, balbutiante, timide d'abord, la colère aussi, qui libère peu à peu ces trois femmes du silence étouffant. le chagrin prend alors une autre couleur, la vie peut renaître, comme le dit le titre original du roman Wake, à l'image de cette femme enceinte dans le cortège des anonymes qui suivent le cercueil du Soldat inconnu. Mais on ne peut s'empêcher de penser que vingt ans plus tard, cette génération qui prend le relais de la vie sera à nouveau emportée dans le tourment de la guerre.

Oui, cette couverture de livre est particulièrement belle. Ce roman est beau et douloureux. Merci, Anna Hope (et merci à la traductrice Elodie Leplat).
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Un beau livre déjà bien résumé par tant de critiques. le destins de 3 femmes (et tant d'autres cachés sous ces destins) qui ont perdu un proche lors de la 1ère guerre mondiale, qu'il soit décédé, mutilé, changé...
Un roman choral qui se passe en 1920 et qui raconte comment les vies ont basculés avec cette guerre (et qui pourrait être écrit dans une époque plus contemporaine).
Mais un roman plein de vie également !
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Un vrai coup de coeur pour ce premier roman de l'auteur.
1920:Londres attend l'arrivée du soldat inconnu pour enfin faire son deuil de tous ces hommes dont la mort a transformé à jamais le destin du pays .Quelle émotion en suivant le parcours de ces 3 femmes dont la vie a basculé à cause d'une guerre terminée dont elles ne réussissent pas à sortir,ne se sentant pas le droit de survivre à l'être perdu.Leurs vies s'entrecroisent,chacune d'elle réagissant selon son caractère,son instinct,toutes détenant une part de connaissance de faits qui pourrait permettre aux autres de recommencer à vivre.
En découvrant cette guerre à travers le regard des femmes,je ne peux m'empêcher de penser au magnifique roman témoignage de Svetlana Alexievitch ,La guerre n'a pas un visage de femme, qui présente le point de vue des femmes de l'autre camp.Bouleversant.
Anna Hope,un très grand écrivain.
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C'était LE livre à avoir lu d'Anna Hope dont j'avais précédemment découvert la jolie plume avec « La salle de bal » et « Nos espérances ». Un titre tout à la fois évocateur autant qu'énigmatique et qui va faire entendre à travers trois personnages de femmes les sanglots douloureux infligés par la première guerre mondiale à la dizaine de millions de foyers qui pleureront un fils, un père, un mari. Aucune légèreté dans ce récit, chaque personnage s'y présente engoncé dans son chagrin mêlé de culpabilité et de regrets. Chacune des trois femmes traîne au fil des chapitres ce lourd jupon plombé, trempé dans le sang des innocents morts au combat et imbibé du « chagrin des vivants ». le récit s'ouvre sur les préparatifs militaires liés à l'organisation de la cérémonie d'inhumation officielle du soldat inconnu à Westminster Abbey pour la commémoration de l'Armistice. Peu significative au départ, elle va prendre tout son sens quand elle réunira à Londres autour d'un cercueil drapé dans les couleurs du drapeau, toutes ces familles en deuil qui pour la plupart n'avaient pas encore pu enterrer leurs morts. Anna Hope va raconter les quelques jours précédents cette cérémonie qui va réunir ces trois destinées de femmes. Tout d'abord, Evelyne, vieille fille aigrie, la trentaine, qui semble régler ses comptes avec l'Armée en exerçant un emploi au bureau des pensions attribuées aux invalides. La guerre lui a volé tous ses projets de bonheur en lui prenant son fiancé. Elle tente de survivre, le coeur alourdi par la perte et l'amertume. Ada, la cinquantaine, n'avance plus. Son regard dérive sans cesse vers le passé et les souvenirs d'avant. Quand son fils était encore là et pas étendu quelque part dans un champ en pays inconnu. Quand son mariage avait encore un sens et son foyer une âme. La douleur de la perte est ravivée chez Ada par la visite d'un représentant, ancien soldat qui laisse échapper le prénom du fils disparu. A-t-elle rêvé trop fort encore une fois ? Comment abandonner tout espoir quand on n'a pas pu ensevelir le corps du cher disparu ? Enfin, la jeune Hettie, danseuse de compagnie, va croiser le chemin d'un sombre mais élégant capitaine revenu vivant de l'enfer mais hanté à jamais par le bruit des combats. Comment vivre la naissance d'un amour quand on a vu toute l'humanité broyée et foulée dans la boue d'un champ de bataille ? Un roman étendard comme un écho des milliers de douleurs de chaque mère, soeur, fille ou amoureuse se réveillant pantelante de nuits agitées recouvertes du voile de leur deuil. Un récit habile et finement construit où le fil qui brode ces trois destinées va venir refermer les plaies et tisser son motif. Un roman qui parle d'un sujet mille fois traité mais avec un angle intéressant – celui de la mémoire des femmes impuissantes à guérir et à soigner – qui n'avait – je pense – encore jamais été abordé.
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Quelques jours avant le 11 novembre 1920, à Londres.
Un hommage aux combattants se prépare avec le rapatriement du soldat inconnu des terres de France.
Pendant ce temps, trois femmes, une mère, une soeur, une fiancée, apprennent à faire leur deuil et à assumer le fait d'être en vie. Tourner la page, se libérer du fardeau de la culpabilité, autant de difficultés au quotidien fait de rencontres de femmes éplorées et d'hommes éclopés.
C'est un très beau roman. L'auteure ne remet jamais en cause la légitimité du chagrin de chacune, décrit avec pudeur le sort des malheureux soldats handicapés qui ne trouvent pas d'emploi et surtout pas vraiment de place dans la société. Néanmoins, elle place tous ces personnages à des moments charnières, des prises de recul qui vont leur permettre d'accepter d'être en vie, de vivre avec leur chagrin, de vivre malgré leur chagrin.
Belle lecture
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Une belle histoire ; celle de 3 femmes marquées par la guerre de 1914 et qui ont toutes perdu un être cher.
Ce sont des victimes de guerre, à leur façon.
Nous les côtoyons durant les quelques jours qui précèdent l'arrivée à Londres du " soldat inconnu".
Celui qui sera le symbole du mort héroïque tombé au combat, dont le corps a été ramené de France et à qui la nation rendra à travers lui hommage à tous ses fils perdus....
Le texte est beau, l'écriture sensible et parfois franchement superbe, pleine de pudeur et d'émotion.

Malheureusement je n'ai pas lu ce livre...

Je l'ai écouté.

Je ne suis sans doute pas assez habituée aux livres audio, mais j'ai trouvé cette écoute particulièrement désagréable.
Le texte n'est pas lu, il est vaguement interprété et donc outré.
Les voix sont caricaturales, et chaque chapitre est ponctué par de la musique, rendant le processus insupportable dans sa systématisation.
Il est vrai qu'il est probablement difficile de bien faire comprendre de quel personnage on parle, sans typer à l'excès les voix, et la construction chorale du roman ne simplifie donc pas l'audition...
N'empêche, j'ai beaucoup regretté de ne pas être seule face à ce texte, à le lire à mon rythme, à le vivre comme je le sentais.
L'audition m'a privé de l'intimité de la lecture, de la sensualité du livre.
Rien ne remplace le tête à tête avec un roman et tourner les pages à notre guise fait tellement partie du plaisir de lire que me voici grande frustrée ce jour...
J'avais acheté ce livre en 2020, en prévision d'un voyage ... jamais fait, et je pensais que la praticité l'emporterait. Et bien non, un livre c'est du papier, c'est un objet que l'on avec soi et auquel on s'attache...au moins le temps de la lecture .
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Après La salle de bal et Nos espérances je découvre le premier roman d'Anna Hope et c'est certainement celui que j'ai le plus aimé.

Avec la guerre il y a le chagrin, les vivants et les morts. Après la guerre la vie tente de reprendre mais pour certain(e)s voire pour tous, la guerre laisse des stigmates, visibles ou invisibles. Il y a les morts, enterrés dans un lieu où les familles peuvent se recueillir, les retrouver d'une certaine façon et puis ceux dont il ne reste aucune trace, ceux qui gisent anonymement sous terre et dont les familles ignorent tout sauf qu'ils ne sont pas revenus.

Traité le thème de la guerre à travers l'arrivée en Novembre 1920 à Londres d'un corps anonyme prélevé sur le champ de bataille en France et qui deviendra le symbole de tous les morts sur le front, mais aussi de tous ces hommes dont les familles, les femmes ne sauront jamais où ils reposent, est le but que s'est fixé l'auteure à travers ce roman à trois voix. Trois femmes, trois vies, trois itinéraires, trois façons de vivre malgré tout.

Il y a Ada, la mère, Evelyn, la fiancée et Hettie, celle qui pour six pences propose un moment de danse aux hommes mais qui espère un jour trouver le grand amour parmi les survivants. Pour deux d'entre elles, malgré le temps, l'absence est toujours présente, intolérable,  mais elles tentent de se reconstruire, de donner un sens à leurs vies tandis que la dernière ne peut que constater les traces laissées sur les âmes et les corps des hommes qui l'enlacent pour danser.

On découvre au cours des cinq jours nécessaires entre le choix du corps et l'arrivée du cercueil dans le cénotaphe dans l'Abbaye de Westminster, les portraits de ces femmes, ce qui les hante, la détresse dans laquelle elles se trouvent mais aussi des portraits d'hommes avec pour eux aussi des blessures ou des actes qui marqueront à jamais leurs vies.

Personne ne sait qui repose dans le cercueil, il devient le symbole, il est peut-être celui qu'elles pleurent ou bien un autre, un de ces milliers de corps qui ne seront jamais rendus à leurs familles

C'est un très beau roman, très bien construit avec des passages consacrés à ce corps inconnu (précédé en lecture audio par un extrait de l'hymne national), comment il a été choisi et à son voyage jusqu'à sa destination finale, à ce qu'il représente pour tous. En choisissant des femmes d'horizons et de vies différents, Anna Hope dresse le portrait d'un peuple meurtri, se remettant à peine de quatre années de guerre.

Comme dans ses deux autres romans, l'auteure passe par les femmes pour traiter son sujet : la guerre avec ses combats, ses morts qu'ils soient ici fiancé ou enfant, ceux qui devinrent de la chair à canon, ceux qui sont revenus à jamais meurtris mais avec également le combat des femmes qui restèrent au foyer, à attendre, à tenir, à espérer et qui ont dû ensuite seules ou pas continuer. Grâce à une construction méticuleuse, entrecroisant les itinéraires, nous serons les seuls parfois à connaître certaines vérités.

Beaucoup d'émotions, de sentiments à travers des beaux portraits de femmes meurtries, blessées, dont l'auteure restitue l'environnement, la vie, le quotidien, les décors, la douleur mais aussi la reconstruction. Une page d'histoire, une page en mémoire de ceux qui partirent mais également de celles qui restèrent, espérèrent. Une écriture subtile, précise,  délicate, réaliste parfois et une construction habile, évitant les clichés, pour narrer une page d'histoire avec délicatesse, justesse et qui imprime pour longtemps le récit dans notre esprit.

Dominique Blanc donne toute sa puissance au texte et lui donne vie même si j'ai parfois trouvé la transformation de sa voix pour certains personnages masculins trop appuyée avec un côté cockney un peu caricatural.

Un très beau roman.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Je ne partage pas l'enthousiasme des critiques déjà publiées pour ce premier roman d'Anne Hope , la lecture est plaisante , la construction est bien faite mais je n'ai été happée que par la dernière partie du livre ayant été d'ailleurs tentée d'abandonner avant .

Peut-être y a t'il un phénomène de lassitude quant aux romans s'inspirant de la première guerre mondiale et des quelques années qui l'ont suivie ...

Cette histoire est concentrée sur cinq jours , entre la France et l'Angleterre en Novembre1920:

La partie qui se déroule sur les champs de bataille dans les Flandres françaises est celle qui est basée sur des faits réels , concerne l'exhumation de soldats morts et enterrés de façon sommaire et la préparation pour la cérémonie anglaise du Soldat inconnu à Londres .

Les autres parties sont romancées et suivent plusieurs femmes dont certaines ont perdu un fiancé, un frère ou un fils , ces histoires finissent par se recouper et je n'ai trouvé vraiment d'intérêt que ce qui concerne la disparition du soldat Michael, le fils d'une des femmes Ada, elle qui souffre le plus de la perte de son garçon et des non dits autour de sa mort révélés pour le lecteur bien tard.
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