Je tenais autant à mes moments de joie qu’à ceux où j’avais versé des larmes à n’en plus finir ; à la souffrance qui m’avait fait grandir ; au plaisir de voir mes proches prendre en sagesse à mesure que le temps imparti sur Terre diminuait. Parce que c’était ça, la vraie vie. Aimer, rire, pleurer, souffrir.
…ils se dirigèrent vers la sortie de Drömlik pour gagner le reste du monde. Là où tout est possible, le pire comme le meilleur. Mais surtout le pire.
-Nous sommes de retour de Tudag, Votre Altesse, déclara-t-il.
-Oui, je le vois bien. Mais j'aimerais comprendre la raison du bâillon sur la bouche de ton supérieur. Et également cette impression que ses mains sont entravées dans son dos.
Non, c'est ma faute. J'ai bêtement cru que la liberté ne tenait qu'à une promenade à cheval.
De mauvaises actions pour une bonne cause, hein ? rétorquai-je avec une certaine amertume.
Au final, les Drömliens ne savaient rien des véritables enjeux d'une existence normale. Rien de ce que pouvaient représenter les échecs et les réussites. Parce que tout était artificiel dans leur vie.
Tu sais, Freya, ce n'est pas parce que l'on vit dans un royaume semblant idyllique aux habitants des contrées voisines que l'on est forcément heureux. La matrice nous a toujours offert un climat parfait et de quoi remplir nos assiettes sans crainte des lendemains difficiles, c'est vrai. Mais la mort, elle, ne peut être manipulée par une semeuse de rêves. Quand vient l'heure, les gens partent et la tristesse est la même chez nous que chez toi.
Je ne dois pas rêver ! songeai-je. Arrête de rêver, Freya ! Arrête !
𝑷𝒂𝒓𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒎𝒆̂𝒎𝒆 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝒕𝒐𝒖𝒕𝒆 𝒍𝒂 𝒗𝒐𝒍𝒐𝒏𝒕𝒆́, 𝒓𝒊𝒆𝒏 𝒏𝒆 𝒑𝒐𝒖𝒗𝒂𝒊𝒕 𝒃𝒂𝒓𝒓𝒆𝒓 𝒍𝒂 𝒓𝒐𝒖𝒕𝒆 𝒅𝒖 𝒅𝒆𝒔𝒕𝒊𝒏, 𝒑𝒆𝒖 𝒊𝒎𝒑𝒐𝒓𝒕𝒆 𝒍𝒂 𝒇𝒐𝒓𝒄𝒆 𝒒𝒖'𝒐𝒏 𝒚 𝒎𝒆𝒕𝒕𝒂𝒊𝒕. 𝑳𝒆𝒔 𝒄𝒉𝒐𝒔𝒆𝒔 𝒅𝒆𝒗𝒂𝒊𝒆𝒏𝒕 𝒅𝒆 𝒅𝒆́𝒓𝒐𝒖𝒍𝒆𝒓 𝒂𝒊𝒏𝒔𝒊, 𝒑𝒂𝒓𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒄'𝒆́𝒕𝒂𝒊𝒕 𝒆́𝒄𝒓𝒊𝒕.
« Parce que même avec toute la volonté du monde, rien ne pouvait barrer la route du destin, peu importe la force qu’on y mettait. Les choses devaient se dérouler ainsi, parce que c’était écrit… »