AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,61

sur 18 notes
5
0 avis
4
6 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis
Un autre livre de Horacio Moyà, où il nous embarque à nouveau dans le bourbier pour ne pas dire bordel, sud-américain. Cette fois-ci notre protagoniste c'est Robocop, sergent d'élite dans le bataillon Acahuapa, démobilisé à la fin de la guerre civile qui ravagea le Salvador. Le mec ayant des difficultés à se convertir en civil ne va pas tarder à dégoter des boulots peu orthodoxes......et dans ces contrées où il n'y a ni foi ni loi, où barons de la drogue et autres mafieux, ex-révolutionnaires ou ex-antirévolutionnaires sont l'Etat même, tout activité du genre se solde dans la bouse, et quelle bouse !
Les aventures rocambolesques et violentes de ce type sans états d'âme, amoral, tueur professionnel, kamikaze, mais sous la plume incandescente de Moyà devenu presque une caricature nous donne une lecture passionnante et......sans états d'âme.
Si vous n'avez encore lu aucun Moyà, c'est grave, même très grave, je vous assure......vous ne savez pas ce que vous manquez.
Merci Bison.
Commenter  J’apprécie          9710
Si tu vas à San Salvador, va voir la femme qui sait lire dans les yeux du sort et qui traîne dans les ports… et les bordels aussi. Il y a deux endroits où les affaires se font : au bar ou au bordel. Ce sont là que les contrats se signent ou que les poignées de main se serrent. J'y croise de braves types d'ailleurs, au sens large du terme, comme Juan Alberto Garcia surnommé Robocop, une machine à tuer probablement. Cet ex sergent d'un escadron de la mort au Salvador, du jour au lendemain, se retrouve au chômage. le monde est donc en crise, pour tout le monde. La guerre est terminée – sic – il doit penser à sa reconversion dans le civil. Les contacts gardés, surtout une réputation monstrueuse, lui permirent de facilement trouver le job, mercenaire et garde rapprochée.

Horacio Castellanos Moya décrit sans pitié son pays d'adoption dans lequel règne la sauvagerie de l'âme humaine, la corruption sanglante de cette société. La guerre est finie, mais les factions rivales continuent de s'affronter, l'armée est toujours aussi présente, les morts n'ont guère d'importance, les hommes non plus. Seul le pouvoir justifie les actions. Et l'argent, et la drogue. Notre sergent est parfois dans de mauvaises passes, surtout qu'il ne peut plus aller dans son hôtel de passe, avec sa pute attitrée, trop visible, trop prévisible, mais « Robocop » n'est pas un surnom usurpé. Sans âme, et surtout sans remord, la survie à tout prix, le prix du sang et de la vie.

Alors, oui, un roman sans espoir mais sans concession aussi sur la pourriture de ce monde. Un univers masculin et sauvage, pour ne pas dire barbare. Un peu d'alcool, mais du fort, quelques putes, mais des belles, du sang, beaucoup de sang qui gicle abondamment… Si tu vas à San Salvador, tu sais à quoi t'attendre maintenant… Et la femme dans tout ça… Elle s'en est retournée vers d'autres clients à la chemise plus blanche que ce mélange kaki militaire et rouge sanguin.
Commenter  J’apprécie          652
Mesdames, si après ces mois de confinement vous êtes du genre à fantasmer sur les vilains garçons, les bad boys sans coeur et sans cerveau mais pleins de muscles, mensurations 1m90 pour 95 kg, qui n'ont peur de rien sauf de la vie normale, alors Robocop est fait pour vous. C'est le surnom de Juan Alberto García (moins sexy, vous avouerez), même pas un robot mais un homme de chair et d'os, et même pas policier. Enfin presque plus. En réalité il était militaire, et même pire, puisqu'il était sergent dans le bataillon d'élite Acahuapa, un escadron de la mort au Salvador. Mais ça, c'était avant 1991, avant la fin de la guerre civile et les accords de paix qui ont démobilisé les ploucs et désarmé les guérilleros. En tout cas sur papier. Mais donc Robocop s'est retrouvé au chômage, et ne voit pas trop comment se reconvertir dans le civil, étant donné que son métier, ça a toujours été "machine à tuer". Mais bon, comme au Salvador (et dans le reste de l'Amérique bananière, pardon, centrale) la paix n'est qu'une façade qui n'arrange personne, la réputation de Robocop lui a vite permis de se recycler en mercenaire au service des uns puis des autres, et qu'importe si ces derniers sont les ennemis jurés des premiers.

Dans ce court roman pétaradant et sanglant, l'auteur tire une nouvelle fois un portait au vitriol de son pays au destin pathétique, à l'image de celui de cet homme sans âme et sans morale, uniquement mû par ses instincts de vie et de mort, tuant pour gagner sa vie et/ou ne pas être tué. Racontée par Robocop lui-même, dans une sorte de confession mais sans aucun mea culpa, l'histoire est à la fois glaçante et burlesque. Un curieux mélange, certes, mais efficace et fascinant puisque distillé de la plume de maître de Horacio Castellanos Moya.

En partenariat avec les Éditions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          573
Horacio Castellanos aborde la guerre civile au Salvador au travers de la vision crue et cynique d'un ex-soldat, sans illusion, égaré dans une violence ahurissante. L'auteur porte un regard sans concession sur la société centraméricaine contemporaine - regard critique que l'on retrouve dans ses essais. Son style est net, efficace, proche de la dissection, souvent insoutenable et très journalistique, ce qui donne à ses récits un souffle documentaire les rendant effroyablement réels.
Commenter  J’apprécie          190
Qu'on se le dise, le Robocop de ce roman n'est pas celui du film du même nom. Ce n'est même pas un Homme reconstitué car Robocop est juste un surnom.

C'est une machine à tuer, mais sûrement pas à penser.

Juan Alberto García, de son vrai nom, fut sergent dans l'armée du Salvador, dans le bataillon Acahuapa, pendant la guerre civile.

Tel un Rocky qui ne sait que boxer, notre Juan ne sait rien faire d'autre que se battre, tuer et faire la guerre, puisqu'on ne lui a appris rien d'autre que ça. Démobilisé avec une prime de trois mois de salaire, Robocop est une grenade dégoupillée qui va sauter un peu partout.

Je vous passerai le détail de toutes ses exactions, ses crimes, ses assassinats pour zéro pesos… le roman est cru, l'auteur ne prend pas des gants et appelle un chat un chat. C'est sanglant, violent et bien souvent, elle est gratuite, comme assassiner deux petits vieux pour finalement n'arriver à rien leur voler.

Robocop est une machine à tuer qui fait ce qu'on lui dit de faire, qui tire là où on lui dit de tirer et si l'auteur voulait démontrer l'absurdité des guerres et des hommes que l'on forme pour être impitoyable durant celles-ci, le but est atteint.

Par contre, une fois de plus, je ne me suis pas retrouvée dans ce récit violent où aucun personnage n'est attachant car peu développés.

Le récit est sanglant, Robocop travaille avec plusieurs patrons, selon l'endroit où il s'est échoué puisque de toute façon, des tas de factions rivales se font toujours la guerre.

Je l'ai survolé, me demandant dans quel bourbier littéraire j'avais été me foutre et heureusement pour moi, le roman n'était guère épais. J'en suis vite venue à bout, accomplissant, tel un hélicoptère, quelques survols lointains avant de l'envoyer dans un coin, une fois terminé.

À oublier et au suivant, une fois de plus !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          124
Juan Alberto Garcia -surnom Robocop... engageant ! - vient d'être démobilisé de l'armée salvadorienne après les accords de paix signé avec la guérilla. Sans travail, sans argent que faire? Il gardé ses armes, il ne sait rien faire d'autre que se battre et tuer. Il va donc continuer.
Nous le suivrons donc dans une suite d'actions violentes, pour son propre compte ou pour d'autres causes dont des coups montés par les services spéciaux, tout cela dans un pays gangrené par la corruption et la violence.
On a affaire ici à un tueur sans affect, sans état d'âme, il tue froidement quelle que soit la cible.
Voilà un livre sec comme un coup de feu, sans emphase, les faits rien que les faits, l'auteur ne s'intéresse pas à la psychologie de ses personnages.
Castellanos Moya est un grand écrivain. Il a écrit ici un livre mineur. C'est sans doute utile de temps en temps, disons... pour se décontracter la plume !
Commenter  J’apprécie          97
L'homme en arme (El hombre en el arma) est un livre de l'écrivain Salvadorien Horacio Castellanos Moya (traduction de Robert Amutio). Pour le dire sans détour, la lecture de ce petit livre de 123 pages a été très dure pour moi à cause du sujet et de l'écriture à la fois.

Il s'agit d'un certain Juan Alberto Garcia surnommé Robocop qui a servi en tant que sergent dans l'armée du Salvador pendant la guerre civile. Robocop faisait partie du bataillon Acachuapa:

« Nous, nous formions le corps d'élite, c'était nous qui étions les plus craints, qui avions stoppé et fait reculer les terroristes partout où nous les avions affrontés. »

Démobilisé en raison des accords de paix éminents, il ne sait quoi faire de sa vie: « mon seule école a été la guerre », dit-il.

Il est choqué par le fait que les anciens « terroristes », ses ennemis d'hier, font aujourd'hui partie du gouvernement. Perdu et sans le sou (à part la médiocre indemnité -équivalente de trois mois de salaire-), Robocop trouve la reconversion en civil très difficile.

Avec Bruno, un autre démobilisé, Robocop s'implique dans un réseau de trafic de voitures, une aventure qui ne tardera pas à devenir sanglante. Plus tard, ils rencontrent Saul qui leur propose de se lancer dans une série d'assassinat contre les terroristes. Après le premier assassinat, Robocop part au Guatemala pendant quelques mois pour y combattre dans les montagnes. Quand il revient au Salvador, il se lance dans une multitude d'aventures sanglantes qui finissent par le mener dans la jungle.

L'écriture du roman est crue et l'auteur ne prend pas de détours pour décrire les choses. L'utilisation de la première personne du singulier est très adéquate car elle montre bien la solitude de ce personnage et sa monstruosité: il ne compte que sur lui-même, n'hésite pas à tuer, garde son sang froid et ne manifeste aucun regret par la suite.

Si le but de Horacio Castellanos Moya était de montrer l'absurdité et l'horreur de la guerre et son effet sur le genre humain et si son but était également d'examiner la psychologie d'un homme qui sort de l'école de la guerre, je trouve que son roman est très réussi.

Bémol: j'ai trouvé que les personnages secondaires -même Bruno et Vilma- n'ont pas été assez développés.

Autre bémol: le langage de Robocop n'était pas toujours juste. Je ne sais pas si c'est la traduction ou l'écriture mais la narration devenait par moment un peu sophistiquée pour un soldat qui n'a connu que la guerre comme école.
Lien : http://www.litteratureworld...
Commenter  J’apprécie          50
La narration est captivante, on ne peut reposer ce livre avant la fin. La chaleur du Salvador vous prend à la gorge.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (34) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}