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Robert Amutio (Traducteur)
EAN : 9782264044068
123 pages
10-18 (20/02/2008)
3.61/5   18 notes
Résumé :

Surnom : Robocop. États de service : sergent dans le corps d'élite du bataillon Acahuapa. Démobilisé à la fin de la guerre civile qui a terrorisé le Salvador pendant huit ans, Juan Alberto Garcia, ancien d'un escadron de la mort, souffre de son retour à la vie civile. Lui qui ne connaît d'autre métier que celui de tueur a bien du mal à se satisfaire du trafic de voitures. Pour renouer avec sa seule faç... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un autre livre de Horacio Moyà, où il nous embarque à nouveau dans le bourbier pour ne pas dire bordel, sud-américain. Cette fois-ci notre protagoniste c'est Robocop, sergent d'élite dans le bataillon Acahuapa, démobilisé à la fin de la guerre civile qui ravagea le Salvador. Le mec ayant des difficultés à se convertir en civil ne va pas tarder à dégoter des boulots peu orthodoxes......et dans ces contrées où il n'y a ni foi ni loi, où barons de la drogue et autres mafieux, ex-révolutionnaires ou ex-antirévolutionnaires sont l'Etat même, tout activité du genre se solde dans la bouse, et quelle bouse !
Les aventures rocambolesques et violentes de ce type sans états d'âme, amoral, tueur professionnel, kamikaze, mais sous la plume incandescente de Moyà devenu presque une caricature nous donne une lecture passionnante et......sans états d'âme.
Si vous n'avez encore lu aucun Moyà, c'est grave, même très grave, je vous assure......vous ne savez pas ce que vous manquez.
Merci Bison.
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Si tu vas à San Salvador, va voir la femme qui sait lire dans les yeux du sort et qui traîne dans les ports… et les bordels aussi. Il y a deux endroits où les affaires se font : au bar ou au bordel. Ce sont là que les contrats se signent ou que les poignées de main se serrent. J'y croise de braves types d'ailleurs, au sens large du terme, comme Juan Alberto Garcia surnommé Robocop, une machine à tuer probablement. Cet ex sergent d'un escadron de la mort au Salvador, du jour au lendemain, se retrouve au chômage. le monde est donc en crise, pour tout le monde. La guerre est terminée – sic – il doit penser à sa reconversion dans le civil. Les contacts gardés, surtout une réputation monstrueuse, lui permirent de facilement trouver le job, mercenaire et garde rapprochée.

Horacio Castellanos Moya décrit sans pitié son pays d'adoption dans lequel règne la sauvagerie de l'âme humaine, la corruption sanglante de cette société. La guerre est finie, mais les factions rivales continuent de s'affronter, l'armée est toujours aussi présente, les morts n'ont guère d'importance, les hommes non plus. Seul le pouvoir justifie les actions. Et l'argent, et la drogue. Notre sergent est parfois dans de mauvaises passes, surtout qu'il ne peut plus aller dans son hôtel de passe, avec sa pute attitrée, trop visible, trop prévisible, mais « Robocop » n'est pas un surnom usurpé. Sans âme, et surtout sans remord, la survie à tout prix, le prix du sang et de la vie.

Alors, oui, un roman sans espoir mais sans concession aussi sur la pourriture de ce monde. Un univers masculin et sauvage, pour ne pas dire barbare. Un peu d'alcool, mais du fort, quelques putes, mais des belles, du sang, beaucoup de sang qui gicle abondamment… Si tu vas à San Salvador, tu sais à quoi t'attendre maintenant… Et la femme dans tout ça… Elle s'en est retournée vers d'autres clients à la chemise plus blanche que ce mélange kaki militaire et rouge sanguin.
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Mesdames, si après ces mois de confinement vous êtes du genre à fantasmer sur les vilains garçons, les bad boys sans coeur et sans cerveau mais pleins de muscles, mensurations 1m90 pour 95 kg, qui n'ont peur de rien sauf de la vie normale, alors Robocop est fait pour vous. C'est le surnom de Juan Alberto García (moins sexy, vous avouerez), même pas un robot mais un homme de chair et d'os, et même pas policier. Enfin presque plus. En réalité il était militaire, et même pire, puisqu'il était sergent dans le bataillon d'élite Acahuapa, un escadron de la mort au Salvador. Mais ça, c'était avant 1991, avant la fin de la guerre civile et les accords de paix qui ont démobilisé les ploucs et désarmé les guérilleros. En tout cas sur papier. Mais donc Robocop s'est retrouvé au chômage, et ne voit pas trop comment se reconvertir dans le civil, étant donné que son métier, ça a toujours été "machine à tuer". Mais bon, comme au Salvador (et dans le reste de l'Amérique bananière, pardon, centrale) la paix n'est qu'une façade qui n'arrange personne, la réputation de Robocop lui a vite permis de se recycler en mercenaire au service des uns puis des autres, et qu'importe si ces derniers sont les ennemis jurés des premiers.

Dans ce court roman pétaradant et sanglant, l'auteur tire une nouvelle fois un portait au vitriol de son pays au destin pathétique, à l'image de celui de cet homme sans âme et sans morale, uniquement mû par ses instincts de vie et de mort, tuant pour gagner sa vie et/ou ne pas être tué. Racontée par Robocop lui-même, dans une sorte de confession mais sans aucun mea culpa, l'histoire est à la fois glaçante et burlesque. Un curieux mélange, certes, mais efficace et fascinant puisque distillé de la plume de maître de Horacio Castellanos Moya.

En partenariat avec les Éditions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Horacio Castellanos aborde la guerre civile au Salvador au travers de la vision crue et cynique d'un ex-soldat, sans illusion, égaré dans une violence ahurissante. L'auteur porte un regard sans concession sur la société centraméricaine contemporaine - regard critique que l'on retrouve dans ses essais. Son style est net, efficace, proche de la dissection, souvent insoutenable et très journalistique, ce qui donne à ses récits un souffle documentaire les rendant effroyablement réels.
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Qu'on se le dise, le Robocop de ce roman n'est pas celui du film du même nom. Ce n'est même pas un Homme reconstitué car Robocop est juste un surnom.

C'est une machine à tuer, mais sûrement pas à penser.

Juan Alberto García, de son vrai nom, fut sergent dans l'armée du Salvador, dans le bataillon Acahuapa, pendant la guerre civile.

Tel un Rocky qui ne sait que boxer, notre Juan ne sait rien faire d'autre que se battre, tuer et faire la guerre, puisqu'on ne lui a appris rien d'autre que ça. Démobilisé avec une prime de trois mois de salaire, Robocop est une grenade dégoupillée qui va sauter un peu partout.

Je vous passerai le détail de toutes ses exactions, ses crimes, ses assassinats pour zéro pesos… le roman est cru, l'auteur ne prend pas des gants et appelle un chat un chat. C'est sanglant, violent et bien souvent, elle est gratuite, comme assassiner deux petits vieux pour finalement n'arriver à rien leur voler.

Robocop est une machine à tuer qui fait ce qu'on lui dit de faire, qui tire là où on lui dit de tirer et si l'auteur voulait démontrer l'absurdité des guerres et des hommes que l'on forme pour être impitoyable durant celles-ci, le but est atteint.

Par contre, une fois de plus, je ne me suis pas retrouvée dans ce récit violent où aucun personnage n'est attachant car peu développés.

Le récit est sanglant, Robocop travaille avec plusieurs patrons, selon l'endroit où il s'est échoué puisque de toute façon, des tas de factions rivales se font toujours la guerre.

Je l'ai survolé, me demandant dans quel bourbier littéraire j'avais été me foutre et heureusement pour moi, le roman n'était guère épais. J'en suis vite venue à bout, accomplissant, tel un hélicoptère, quelques survols lointains avant de l'envoyer dans un coin, une fois terminé.

À oublier et au suivant, une fois de plus !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Numéro Un s’est chargé de mettre hors service le système d’alarme, Deux et Trois ont paralysé les chiens avec des fléchettes, et Rudy et moi on a égorgé les deux sentinelles. Ensuite on a pénétré dans la maison. Je suis entré le premier. Les deux types n’ont pas eu le temps de réagir : ils étaient plongés dans les sofas, en train de regarder la télé, quand les rafales des pistolets-mitrailleurs avec silencieux les ont abattus. On a grimpé les escaliers : Deux et Trois se sont préparés à prendre d’assaut la première pièce, pendant qu’Un et moi sommes allés jusqu’au bout du couloir : lui s’occuperait du grand patron, et moi je réglerais son compte au chef des gardes du corps. Rudy est resté au rez-de-chaussée. Mais Deux et Trois ne sont pas sortis de la pièce au bout des sept secondes programmées. Un m’a regardé avec inquiétude. Il m’a donné la consigne du plan C : lui rentrerait abattre le grand ponte et moi je resterais dans le couloir. Et c’est ce qu’il a fait. Mais sept autres secondes ont passé et ni Un, ni Deux, ni Trois ne réapparaissaient dans le couloir. Le silence était complet. L’opération avait foiré.
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C’était un hôtel minable, où je cherchais à être vu le moins possible, parce que la meute d’indics devaient déjà avoir mon portrait. Ce mois-là, je n’ai rien fait : je passais une partie de la journée dans les cinémas Dario, Izalco et Alameda, où il y avait une double projection de films pornos ; le soir j’avalais quelques bières dans un restaurant à deux coins de la rue de l’hôtel ; et je passais le reste du temps à dormir, profondément, comme si je récupérais d’une fatigue vieille de plusieurs années, comme si pour la première fois j’avais l’occasion de me reposer autant que je le voulais, sans l’idée que j’allais devoir tout à coup participer à une nouvelle opération.
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Il m’a expliqué les méthodes qu’ils avaient employées pour amadouer les populations et nettoyer la zone terroriste : chaque Kaibil devait violer et dépecer une fillette, puis boire son sang.
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On a décidé d'agir sans attendre, l'après-midi même. On s'est fait une voiture une demi-heure avant, on a fait irruption dans l'agence et on a obligé les employés et les quelques clients à se mettre à plat ventre au sol. Bruno est resté à côté de la porte d'entrée, à surveiller, et moi je me suis dirigé vers le fond de l'agence, où le gérant, tout tremblant et bégayant, a mis une éternité à ouvrir le coffre-fort. Il me regardait d'une manière qui ne me plaisait pas. J'ai pris l'argent et lui ai tiré une balle dans la tête ; Bruno a réglé son compte à une employée qui était par terre – c'était celle qui lui avait fourni les renseignements sur l'agence, c'est ce qu'il m'a expliqué quand on a été en voiture. On avait obtenu assez d'argent pour se tirer de n'importe quel mauvais pas.
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J’en ai profité pour me retirer de dessous les ongles, avec un petit morceau de bois, les restes de cervelle du major Linares.
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Videos de Horacio Castellanos Moya (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Horacio Castellanos Moya
EN LIGNES avec Jacques Aubergy, éditeur et traducteur.
Aujourdhui "Severina" de Rodrigo Ray Rosa
Avoir comme conseiller Pablo Ignacio II, c'est gage d'exigence et d'engagement. Se former au droit, “faire” cadre dans la restauration collective, s'essayer à la traduction et devenir par rupture éditeur d'une littérature latino américaine qui explore le continent, c'est marque d'un désir accompli. Ainsi est née “L'atinoir”, néologisme, maison d'édition, librairie et belle adresse marseillaise
"L'atinoir – édition" Conçu au Mexique sous l'impulsion de l'écrivain Paco Ignacio Taibo II et créé à Marseille en 2006, L'atinoir publie de la littérature, des essais et de la poésie écrits pour l'essentiel dans des pays d'Amérique latine. Depuis 2014, les choix éditoriaux privilégient les formes brèves de la fiction. La plupart de ces textes sont publiés en version bilingue. http://www.latinoir.fr/
Plus loin... Jacques et son "métier" https://desmotsdeminuit.francetvinfo.fr/tripalium/la-serie-documentaire-dmdm-jacques-aubergy-editeur-de-passion-latino/ Jacques Aubergy est notamment traducteur de l'écrivain salvadorien Horacio Castellanos Moya. https://desmotsdeminuit.francetvinfo.fr/mot-a-mot/horacio-castellanos-moya-la-litterature-contre-les-escadrons-de-la-mort/
+ Lire la suite
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