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Critique de le_Bison


Pouvez-vous lire « Carton Jaune » si vous n'aimez pas le football ?

Pouvez-vous y prendre du plaisir si vous ignorez totalement où se situent Highbury, Anfield, Stamford Bridge ou si la notion de supporter vous dépasse totalement et que vous considérez chaque supporter comme un crétin au Q.I. à peine supérieur à celui d'une blonde ? Etes-vous capable de lire des paragraphes, des chapitres entiers, un roman complet qui traitent uniquement d'un ballon rond, d'un club de football et de ses quelques fidèles supporters ?

Je découvre donc pour la première fois Nick Hornby, rendu célèbre par son roman « Haute Fidélité » encensé par la critique et par le public, à travers une autobiographie pour le moins originale : la vie de Nick autour du club d'Arsenal.

Nick a huit ans quand son père, fraîchement divorcé de sa mère bouscule, les habitudes d'éphémères relations père-fils en l'amenant à Highbury au lieu de l'habituelle et fastidieuse promenade au zoo. A partir de cet instant, sa vie va basculer dans un monde irrationnel, dans un univers impitoyable où seule l'équipe d'Arsenal comptera. Arsenal, jour et nuit, du matin au soir, sera présent dans son quotidien, omniprésent dans ses pensées et dans ses actes. Arsenal, sa deuxième famille...non sa seule, sa vraie famille, la seule qui va le comprendre, le soutenir tout au long de sa vie. Enfant, adolescent, et même adulte, Nick ne vivra que pour Arsenal, qu'en fonction des matches d'Arsenal. du coup, peut-on dire qu'il s'agit encore d'une passion ? Cela ressemble plutôt à une véritable obsession isolant Nick de son entourage. Parce qu'avant d'être un livre sur le foot, « Carton Jaune » est surtout un livre sur les obsessions. Quand ces dernières prennent le pouvoir sur votre vie, que reste-t-il ? Y'a-t-il un moyen de s'évader de ses propres obsessions ? Nick, l'âge aidant, a bien tenté de se désintoxiquer d'Arsenal, un peu comme la dépendance à la nicotine, mais sans réel succès. D'ailleurs, est-ce vraiment un échec pour lui ? Pas sûr... Arsenal lui a apporté certes, beaucoup de crampes d'estomac les heures d'avant match, de tracas, de désillusions mais aussi énormément de bonheur, et d'une intensité insoupçonnable, qu'il se plait à comparer à une jouissance sexuelle puissance 10.

Des récits épiques, mais aussi surtout de nombreux matchs soporifiques jalonnent la vie de Nick. Ce dernier mérite donc le précieux titre de fidèle et vrai supporter de football pour soutenir, qu'il pleuve ou qu'il vente, une équipe qui pratique depuis des années l'un des plus mauvais jeux de l'Angleterre, l'un des plus agressifs, et avec un palmarès sans gloire.

Quand à savoir s'il faut aimer le foot ou être supporter pour apprécier la prose parfois humoristique, parfois émouvante mais souvent décalée, je ne suis pas si sûr.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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