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Critique de Tchippy


D'habitude, quand quelqu'un reprend une enquête de Sherlock Holmes, il y a du nouveau.
D'habitude, SH n'est brusquement plus misogyne.
Ou il devient junkie permanent. Ou encore pire, sentimental.
Ou, horreur absolue, c'est encore un enfant, et Watson n'est pour lui qu'une onomatopée lui faisant immédiatement penser : "A vos souhaits".


Ici, Sherlock Holmes est pétulant, scintillant, brillant, explosif !

Gloire à Anthony Horowitz, qui a su ressusciter à la fois Watson et Holmes !
Gloire à celui qui a su rendre à la fois l'ambiance des livres originaux, l'épaisseur et la psychologie des personnages, sans trahir le lecteur perclus d'attendre, encore et toujours, le retour non pas du fantôme de SH, mais du vrai, du réel, tout droit sorti de l'imagination de Conan Doyle !


Ah, je respire. Enfin.


Depuis le temps que j'attendais un livre comme celui-là.


Un Watson non pas transparent et réduit à l'état de caméra vivante, mais un narrateur partie prenante de l'action, avec ses peurs et ses sautes d'humeur. Et, je le confesse, un Watson émouvant dans la simplicité de ses sentiments, tellement Watson que j'en aurais pleuré.
Un Mycroft qui sonne comme le vrai.
Un Lestrade légèrement modifié, mais pour un seul personnage, on va pas se plaindre, hein ?
Parce que ce Sherlock Holmes-là... Violoniste, chimiste, avec sa volonté de fer, ses scrupules, son addiction à la cocaïne, ses Irréguliers, ses remarques incongrues qu'on ne comprend que bien plus tard, celui-là, c'est un vrai Holmes !
Pour un peu, je l'embrasserais, tiens.


Et puis deux intrigues en une, même si parfois on perd le fil et qu'au final elles ne sont pas si intriquées que ça, il faut quand même gérer. C'est pas n'importe quel auteur qu'est cap' de faire ça et de le réussir, les enfants !


On peut chercher des défauts, si on veut pinailler, et on peu en trouver quelques-un dans des fautes de style, des mots n'ayant rien à faire dans la bouche d'où ils ont été émis, des locutions actuelles qui heurtent quelque peu au XIXème siècle.
Mais j'ai bien cherché, je n'ai rien trouvé d'autre. (pour ceux qui ne sont pas aux courant, je suis en effet experte en pinaillage, ce qui vous donne une idée du niveau Doylesque de ce bouquin.)


Cette aventure de Sherlock Holmes n'est certes pas conforme à l'original en tous points, (et encore heureux, il fallait bien qu'Horowitz puisse y mettre sa patte) mais elle s'en rapproche d'une façon troublante, convancante, jusqu'au bout, dans les clins d'oeils discrets aux autres aventures, dans les petites manies des protagonistes, dans le déroulement de l'intrigue...


C'est dans des moments comme ça qu'on regrette que la bibliothèque municipale exige le retour des livres.



Donnez-moi cinq minutes, je vais pleurer un peu et je reviens.

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