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Critique de Syl


Syl
12 février 2013
Les hasards servent notre destinée. Mis bout à bout, ils sont les conséquences de la rencontre entre le docteur James Watson et le détective Sherlock Holmes.
Watson se rappelle son ami et leurs aventures qu'il immortalisait dans des nouvelles. A présent, vieux, retiré dans une maison de retraite, ses souvenirs se teintent de spleen et la nostalgie le fait languir de cette époque, au 221B, Baker Street.
Certainement pour la dernière fois, il écrit une enquête que l'on cèlera dans un coffre et qui ne pourra être lue que dans une centaine d'années. Témoignage sur la misère, les vices, l'impunité de la haute société, les horreurs que l'homme est capable d'imposer à ses frères, l'innocence flétrie… l'histoire doit être racontée…

« Sherlock Holmes me manque tous les jours et parfois, quand je me promène, je m'imagine que je les entends encore ces mots familiers : « le gibier est levé, Watson ! La partie reprend. »"

Londres, novembre 1890,

Profitant d'une petite absence de sa femme Mary, Watson a rejoint pour quelques temps Holmes. Soucieux de la santé de son ami, il s'accorde le privilège de prendre soin de lui et de retrouver leur complicité qui lui manque tant.
Tous deux sont près de la cheminée, dans un bien-être agrémenté d'une tasse de thé, des succulents scones de Mrs. Hudson et des déductions « élémentaires » de l'un, tirant l'admiration béate de l'autre, lorsque Mr Edmond Castairs, marchand d'art, se présente pour solliciter les services du grand détective.
L'homme, persuadé d'être surveillé et menacé, explique une histoire vieille d'un peu plus d'un an. Elle se serait déroulée en Amérique et mettrait en scène un gang de bandits irlandais, les Casquettes Plates, mené par la fratrie O'Danaghue. de la bande démantelée tragiquement, un seul des deux frères a pu s'échapper.
Histoire de vengeance ? Maître chanteur ? Holmes décide d'enquêter malgré les piètres indices et se fait aider par Wiggins et sa bande de gamins des rues pour fureter, épier et moucharder.

Holmes confie à Watson que l'enquête sent le souffre, et très vite, cette simple déduction qui ne reposait sur rien de tangible, prend sa solennité dans le décès d'un enfant. Ross, petit espion au service de Holmes, est retrouvé mort, roué de coups, le poignet ceint d'un ruban de soie blanche.
C'est du côté de l'orphelinat pour les enfants de la rue, que Holmes et Watson vont chercher la moindre rognure d'indice, leur coeur sérieusement lourd, très affectés.
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Anthony Horowitz s'est assis dans le fauteuil de Sir Arthur Conan Doyle pour écrire une dernière enquête, avec l'accord des héritiers. Cette succession est faite avec intelligence. J'ai retrouvé avec plaisir l'atmosphère et les personnages que j'aime. Autre que Watson et Holmes, nous lisons la logeuse Mrs. Hudson, le jeune Wiggins, Mycroft, l'inspecteur Lestrade et… le professeur Moriarty dans un rôle singulier. J'ai souri lorsque Watson s'excuse d'avoir toujours pensé que Lestrade avait une « figure de rat » et que ses facultés de discernement étaient inexistantes. On le constate dans cette chronique, l'inspecteur de Scotland Yard est profondément humain, fidèle dans ses amitiés et éprouve de la sympathie pour le duo Watson-Holmes.
Hommage, révérence, ce livre que j'ai apprécié, me plonge dans une triste et douce mélancolie. L'auteur le souligne plusieurs fois, Watson est vieux, ses amis sont morts, cette histoire est l'ultime récit qu'il nous conte avec son ressentiment et sa peine.
Le scénario, sombre à pleurer, parle de la misère des enfants de la rue. Petits chiffonniers, raquetteurs, mendiants, ils vivent dans des égouts, des taudis, sous la boue, et sont les premières proies des rapaces. On comprend alors qu'il est nécessaire pour Watson d'exorciser l'histoire par les mots, comme le fait Holmes par le feu, dans les dernières pages du livre.

Un livre que je vous recommande ! mais à lire après ceux de Sir Conan Doyle.
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