Un des plus beaux livres que j'ai lu de ma vie. La plume de l'auteur est magnifique, envoûtante. le sujet est abordé avec une justesse magistrale. La métaphore des plumes pour parler de l'autisme est très maligne, en plus d'être poétique et fantastiquement exécutée. Cette fable est un bijou.
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Parce que pour parler il faut un interlocuteur et le sens de l'improvisation . Quand j'écris , d'abord je réfléchis , et quand je sais j'écris , et si ce n'est pas ça je barre . Et si ce que j'ai écrit n'est pas juste alors je ne le dirai pas . Quand tu parles tu ne peux pas barrer . Et il faut répondre tout de suite . Et tu ne peux pas faire de brouillon . Et il faut savoir quand c'est ton tour de parler et deviner si ton interlocuteur n'a pas envie d'être là . Quand tu envoies une lettre ou un mail ou un SMS alors la personne si elle n'a pas envie de te lire elle ne te lit pas . Et si ce n'est pas ton tour d'écrire tu ne lui coupes pas là parole et elle te lira quand elle pensera que c'est ton tour d'être lu .
Quand on se coupe notre corps saigne, puis le sang coagule pour boucher les plaies en attendant que le processus de cicatrisation se fasse.
Je suis chaque jour découper de l'intérieur par le bruit qui pénètre chaque orifice de mon corps et de ma peau et les chaises sur laquelles je suis incapable de rester assis, et les questions que je ne comprends pas et les regards que je comprends encore moins et cette foule de visages qui n'a jamais de sens et que tout le monde semble décoder si facilement. Et je me remplis de sang coaguler. Lourd. Noir. Et visqueux.