- Je crois qu'on est en train de le perdre, monsieur.
- Comment ça, on le perd ? Le contact ? On ne peut plus les joindre ?
- Non, non, on est en train de perdre le silo, monsieur. Le silo, les gens. Tout.
[Chapitre 10, page 88]
Donald, quant à lui, avait profité d'une semaine d'éveil après un siècle de sommeil. Il était un homme mort qui n'avait ouvert les yeux qu'un bref instant.
Les mêmes gestes, le même chemin, encore et encore. Se considèrent-ils comme des matelots de ponts sur une grande arche au noble destin? Ou tournaient-ils simplement en rond par habitude ?
Prédis l'inévitable, dit-elle, et tu es forcé d'avoir raison un jour.
Il songea à sa grand mère et à ses vieux albums. Elle avait cette habitude démodée d'imprimer les photos et de les classer dans des livres. Elle disait qu'elles devenaient plus réelles de cette façon.
Mélangez la vérité et les mensonges, et vous ne pourrez plus les différencier.
Mélangez la vérité et les mensonges, et vous ne pourrez plus les différencier.
Donald ne disposait donc que de ceci : les propos d'un homme mort rapportés par un menteur. Menteurs et cadavres - pas les parties les plus douées pour la vérité.
Donald, lui, commençait à comprendre que l'humanité avait frôlé l'extinction à cause de la folie de quelques hommes au pouvoir se suivant les uns les autres, chacun pensant que les autres savaient où ils allaient.
Mélangez la vérité et les mensonges, et vous ne pourrez plus les différencier.