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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un salon de coiffure !
Quoi de mieux pour cerner les soubresauts d'une société ou d'un pays. On pourrait certainement en dire beaucoup sur les habitants de ce pays d'Afrique australe dont la classe moyenne est connectée à la culture mondialisée. Mais l'intérêt de ce récit est ailleurs : le portrait des principaux animateurs des lieux.

Dumi, un coiffeur, le meilleur dit-on de Hararé ? Parce qu'il maîtrise les coupes et sait ce qui sied le mieux à sa clientèle ? Probablement. Sans doute aussi parce qu'il s'est révélé à lui même allant jusqu'à préférer l'exil.
A quoi bon oeuvrer pour la mise en beauté des autres si l'on est soi-même "étouffé" ?

Révélateur d'un Zimbabwe en pleine mutation malgré quelques longueurs.
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Que connait-on, au fond, du Zimbabwe ? Que Mugabe, son président, règne par la terreur, que l'hyperinflation sévit, qu'une infime élite se vautre dans la richesse alors que la majorité de la population vit d'expédients. En 2010, le Zimbabwe a été classé dernier dans la liste des pays par indice de développement humain, c'est tout dire. Alors même que la devise du pays est : unité, liberté, travail ! On parle peu de l'ancienne Rhodésie dans les médias, que pourrait-on en dire ? le meilleur coiffeur de Harare, le premier roman de Tendai Huchu, né en 1982, et qui vit désormais à Edimbourg, réussit le tour de force de nous plonger au coeur de sa capitale et du quotidien de ses habitants, par le biais d'une histoire dont l'apparente simplicité d'écriture et la fausse légèreté narrative n'entravent en rien sa richesse thématique qui a autant de valeur qu'un documentaire. A commencer par le portrait de la narratrice du roman, fille mère, violée par son protecteur, qui se bat pour survivre et n'a pas mis au rencart ses ambitions professionnelles. le salon de coiffure où elle travaille est un forum permanent où l'on peut prendre le pouls d'un pays. Et l'apparition de Dumi, un coiffeur qui va rapidement la supplanter en tant que star du salon, va tournebouler sa vie et son échelle des valeurs. le livre brasse un nombre de sujets infinis sans avoir l'air d'y toucher, dans une intrigue limpide qui va virer à la tragédie. Il serait criminel de révéler quelle est la "différence" de Dumi et comment l'amitié, l'amour, la jalousie et l'incompréhension vont bouleverser le coeur de l'héroïne du récit. Celui-ci se révèle particulièrement émouvant dans ses ultimes pages. Sa grande force est d'être à la fois viscéralement zimbabwéen et profondément universel. Un vrai bon livre, dense, poignant et vibrant.
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Voilà un roman au ton léger agréable à lire et qui néanmoins éclaire quelques parties sombres de la vie au Zimbabwe.

Vimbaï, mère célibataire est la coiffeuse vedette du salon de Mme Khumala jusqu'au jour où un intrus lui prend la place et devient le chéri de ces dames. Peu à peu une amitié se noue entre ces deux là voir plus ou moins...

Le Zimbabwe est bien un pays d'Afrique, décolonisation, guerre , mercenaires, corruption, infrastructures en berne et parmi tout ce "bazar" des gens qui essaient juste de vivre, de payer leurs factures et ce n'est pas facile. On peut ajouter que l'homosexualité n'y a aucune place et que les hommes n'ont que très peu de respect pour les femmes. le roman n'en est pas triste pour autant , il est plein de vie et le personnage de Vimbaï est très attachant
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Au pays de Robert Mugabe, mondialement connu pour ses compétences de dictateur, la vie quotidienne des habitants est assez compliquée : Pénuries de produits alimentaires, brutalités policières, descentes de milices para militaires, corruption endémique à tous les étages, arrestations arbitraires, abus de pouvoir des élites politiques, et discriminations systématiques à l'égard des Blancs : les « Rhodésiens », et des homosexuels presque érigées en loi….Un parfait petit enfer, dans lequel les personnages du roman font ce qu'ils peuvent pour vivre et survivre, y compris de l'humour sur leur situation.
Ce roman, c'est l'histoire du cheminement de sa narratrice Vinbai, coiffeuse de son état, pleine de préjugés, vers la tolérance et l'acceptation des différences, à partir du jour où arrive dans son salon de coiffure un nouveau collègue plutôt meilleur qu'elle, beau garçon et séducteur.
Elle était déjà prête à évoluer avec son histoire personnelle de mère célibataire violée par son ancien petit ami, en rupture avec une partie de sa famille. Mais aussi, avec son amitié pour Trina, une africaine blanche qui encaisse toutes les humiliations en serrant les dents, mais ne quittera jamais le pays, comme tant d'autres qui se pressent au service des passeports toujours bondé.
L'histoire se met en place lentement avec les petits détails de la vie et du travail dans le salon de coiffure de Mme Khumalo, dans cette ruche bouillonnante d'activité qu'est cette capitale africaine, puis arrive la tragédie et tout s'accélère.
Au travers d'une histoire grave, subtile mais aussi souvent très drôle, avec des personnages hauts en couleur, le frère « philosophe » de Vinbai est vraiment savoureux, ce roman est un réquisitoire efficace contre le racisme et l'homophobie, qui nous parle aussi du destin de son auteur qui a dû s'exiler au Royaume-Uni.
« Aujourd'hui, j'ai compris que je suis né comme ça…et tant que le Zimbabwe ne pourra pas l'accepter, il vaudra mieux que je vive ailleurs »

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Une pépite que cette fresque sociale dans un Zimbabwe corrompu et en pénurie de tant de choses.
Un style agréable et fluide ou l'on croise des personnages avec un caractère bien trempé.
Le salon de coiffure se prête parfaitement à l'histoire, avec ces petits racontars et jalousies. Je me suis attachée à Vimbai et Dumi au fil des pages, elle avec ses faiblesses cachées, lui avec sa simplicité et sa gentillesse.
Il y a de la tristesse, il y a de l'humour, il y a de l'espoir, mais surtout il y a une moralité à cette histoire.

Un plaidoyer pour la liberté de chacun.
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Découverte de la littérature et j'ai découvert une histoire complète, dense , émouvante et sensible.
j'ai été emportée au Zimbabwé et , au moment du récit, le pays est confronté à une grave crise économique, politique et sociale. Inflation, chômage, précarité, pénurie, corruption, fraudes sont le lot quotidien des habitants. L'auteur décrit très bien un climat de suspicion et de délation.
Au milieu de cette atmosphère angoissante se trouve un salon de coiffure géré de main de maitre par sa propriétaire. La routine va être enrayée par l'arrivée d'un jeune coiffeur qui va bousculer les habitudes, les opinions, la hiérarchie et va se mettre en compétition avec Vimbai, la coiffeuse référente du salon.
j'ai alors pensé que le texte allait prendre l'aspect d'une romance car Vimbai et Dumi apprennent à se connaitre et à s'apprécier. Mais très vite, une ombre apparait, un secret, un non-dit que Vimbai ne perçoit pas malgré les signaux. Une sorte de naïveté mais aussi le poids de son éducation, de la religion, des croyances l'empêchent d'ouvrir les yeux.
le livre se termine alors sur une note de mélancolie, de tristesse mais nous livre un beau plaidoyer sur la tolérance. ! C'est un bel hommage à l'amitié , à l'entraide.
A noter un style fluide, précis, intimiste pas moments, rigoureux mais qui fait la part belle aux émotions !




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Toujours dans le cadre du challenge Globe trotter de Babelio, je suis partie au Zimbabwe pour une nouvelle découverte littéraire.
J'avais quelques interrogations quant à ce livre, dans l'univers d'un salon de coiffure à Harare et comment cela pouvait en devenir un roman.
Vimbai est la meilleure coiffeuse d'un salon réputé. Elle réussit à organiser sa vie entre ses obligations professionnelles et sa fille de 6 ans, bien qu'elle soit fâchée avec sa famille pour des raisons que je ne livrerai pas ici. Un jeune homme, Dumi, très talentueux est alors embauché et c'est à partir de ce moment que l'histoire débute.
Cela peut sembler une histoire légère et en un sens ça l'est. Cependant, discrètement, les maux du Zimbabwe actuel sont présentés: pauvreté, exploitation des pauvres par les riches, inflation galopante, corruption, homophobie, place de la femme, ...
Et n'est-ce pas le rôle d'un roman d'aborder tous ces sujets ?
J'ai aimé m'immerger dans le quotidien de ces personnages, avec leurs failles et recommande ce livre à tous ceux qui ont envie de découvrir un peu plus ce pays.

#challenge globetrotter
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Un salon de coiffure, l'arrivée d'un jeune homme différent aimé de tous, dans la vie de Vimbaï, mère célibataire égocentrée... ce roman a des airs de feel-good, dans un contexte de société qui fait apprécier la nôtre. L'auteur ne dénonce rien brutalement mais effleure un certain nombre de sujets, quitte à laisser parfois une impression d'invraisemblance narrative : c'est une comédie sociale, avec les qualités et les défauts du genre.
Le Zimbabwe contemporain (surtout la vie urbaine dans la capitale) ; une écriture simple, neutre ; une histoire qui garde du suspense même si notre culture occidentale, et la page explicative au début du roman, nous fait deviner assez vite ce que la narratrice met du temps à comprendre.... un roman à tenter pour découvrir un pays d'Afrique en dehors des brèves d'infos et passer un bon moment de lecture.
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Nous sommes au Zimbabwe,dans la capitale Harare.Vimbai,jeune fille-mère de vingt-six ans y travaille comme coiffeuse au salon de Mme Khumalo.Elle est "la meilleure coiffeuse de Harare",celle qui sait faire sentir les femmes ,une fois coiffées,blanches.L'arrivé d'un jeune garçon de vingt-deux ans,super doué,Dumi ,va la détrôner.De là l'histoire file à toute allure,l'auteur va nous surprendre avec un conte de fée qui finira par....On pressent très tôt ce qui louche,mais les allusions en fin de chapitres de Vimbai ,la narratrice,sur les événements à venir,nous tient en haleine.En toile de fond de cette comédie subtile,une chronique sociale d'une ville malmenée par l'hyperinflation,la corruption et la répression.Trés peu s'en sortent et les gens se débrouillent comme ils peuvent dans un monde encadré par des nantis sans scrupules.Huchu aborde aussi un autre thème,l'intolérance envers la société....L'écriture est vivante,joyeuse et fluide.Un premier roman divertissant,rythmé et instructif sur le contexte sociopolitique et culturel du pays.Un vrai plaisir de lecture!
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Le meilleure coiffeur d'Harare présente un synopsis d'apparence banale : Vimbai, qui se considère comme la meilleure coiffeuse de la capitale, voit sa suprématie sérieusement menacée par l'arrivée de Dumi et ses doigts de fée. Et pourtant, sous couvert de la silencieuse compétition qui s'engage entre eux, Tendai Huchu esquisse un tableau précis et sans jugement virulent de la société zimbabwéenne, et de la place des femmes parmi elle.
Dès les premiers chapitres, l'on découvre le parcours chaotique des jeunes coiffeuses, tantôt séduites et engrossées par un homme d'affaires de passage, tantôt discriminées lors de la répartition de l'héritage, tandis que d'autres ont su tirer leur épingle du jeu, à l'image de la ministre à la gentillesse trompeuse.

C'est ce tableau non manichéen qui fait à mon sens le vrai intérêt de ce roman : personne ne résiste à l'attrait de la richesse ou du pouvoir, tandis que les femmes comme les hommes se montrent cruels et capable d'intolérance face à des situations qu'ils ne peuvent comprendre ou qui font sortir leurs proches du "droit chemin" imposé par les traditions ou la religion.

J'ai cependant un peu regretté la facilité avec laquelle Vimbai intègre la haute société zimbabwéenne, ainsi que le caractère très prévisible de certains chapitres...Peut-être un procédé de l'auteur pour souligner la naïveté de sa narratrice ? Si le meilleur coiffeur d'Harare ne me laissera pas un souvenir impérissable, je n'en ai pas moins passé un bon moment de lecture, qui plus est dans un pays que l'on a pas l'habitude de découvrir à travers les romans !
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