AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de latina


« Les choses les plus importantes font défaut dans les livres qu'on écrit et qu'on enseigne. Si peu d'entre eux évoquent le déclin du désir. L'enlaidissement, la fragilité, l'effroi. La douleur qui nous obstrue la gorge ».
Voilà ce que pense un des 11 invités de Sean Farrell lors du souper de Thanksgiving.


Que vous soyez d'accord ou pas avec cette assertion, Nancy Huston, elle, a prouvé le contraire de magnifique façon dans son roman « Dolce agonia ».
Car il s'agit bien d'une douce agonie, oui.
Douce car nous sommes quand même entre amis, et l'on mange : dinde farcie bien juteuse, tarte au potiron, gâteau au chocolat. Et l'on boit !
Agonie car toutes ces personnes arrivent avec leur lot de vie, surtout de malheurs, qu'ils soient prononcés à voix haute, pensés, ou connus des autres.
Et là, je peux vous certifier que j'ai parcouru une vaste panoplie de tout ce qui peut arriver à des êtres humains !
En vrac : décès d'enfants, divorce douloureux avec interdiction de voir ses enfants, prostitution, viol, torture d'animaux, prison, cancer, boulimie, jalousie, alcoolisme, inceste, guerres, maltraitance, drogue, maladie d'Alzheimer, catastrophe nucléaire et j'en passe...


Les paroles et les pensées s'emmêlent, et même Dieu apparait épisodiquement, autant de fois qu'il y a de personnages, pour nous annoncer comment chacun va mourir.
Autant vous dire que mon cerveau a connu quand même quelques difficultés à s'y retrouver, car des gens, il y en a, vu que toute personne draine toute une flopée d'amis, ennemis, et membres de la famille. Voilà un devoir à donner : « Dressez une fiche par personne, reprenant tous les renseignements disséminés à travers le roman ».


En gros, c'est quelque chose de très jouissif de pénétrer ainsi dans les secrets des coeurs, dans les regrets, les remords, les envies détestables, les mesquineries, les tromperies, les espoirs déçus etc.
Mais c'est aussi tellement démoralisant. La nature humaine n'est-elle composée que de destructions continuelles ?
Nancy Huston a l'air d'y croire, en tout cas. Ou bien alors, elle s'est amusée follement à se venger de cet être civilisé que l'on dit humain...


« Ca ne s'arrêtera jamais, le cycle d'espoir et de désespoir, de destruction systématique et de reconstruction volontariste, mon Dieu, que se passe-t-il ici ? »
Commenter  J’apprécie          556



Ont apprécié cette critique (51)voir plus




{* *}