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Critique de frandj


Ce roman est basé sur un procédé particulier, probablement inspiré par le passage d'un roman de G. Duhamel: chacun des 32 chapitres (autant que de morceaux dans la partition des variations Goldberg de J. S. Bach !) donne la parole à l'un des invités à une soirée musicale privée. Une pianiste, Liliane, interprète au clavecin ces Variations Goldberg dont l'exécution dure environ une heure et demie. Les réflexions in petto des personnages, pendant l'audition, ont rarement un rapport direct avec la musique jouée. Certains intervenants sont sensibles à l'ambiance dans la salle; d'autres repensent au passé; quelques-uns évoquent leur lien personnel avec la pianiste ou avec son conjoint actuel. Cependant, la plupart sont centrés sur le cours de leur propre existence et s'expriment à ce sujet d'une manière variée, grossière ou raffinée selon les cas. La plupart de ces personnages ont entre eux des relations qui se sont tissées dans un passé récent ou lointain. Pour le lecteur, il est parfois difficile de cerner la place des divers personnages par rapport la claveciniste. Toutefois, une table des matières placée à la fin du livre permet de les identifier.

J'ai trouvé ce livre un peu décevant - inférieur aux romans publiés ultérieurement par l'auteure. Celle-ci accorde, à mon avis, une place beaucoup trop réduite aux impressions musicales des auditeurs et plus généralement à la musique. Il est vrai que, à moins de se livrer à une analyse technique de l'oeuvre et du jeu de l'interprète, il n'est pas très facile de détailler des impressions sur la musique; et pourtant, c'est ce que j'aurais souhaité !
Par ailleurs, le lecteur pouvait espérer que les impressions croisées des divers intervenants lui permettraient de vraiment appréhender l'un des protagonistes du livre. A mon avis ce n'est pas le cas, même si la personnalité de Liliane est évoquée plusieurs fois. En définitive, on se trouve face à un puzzle éclaté, dont les pièces juxtaposées ne se rejoignent pas. Les monologues expriment diverses subjectivités, qui ne présentent pas une convergence suffisante pour une construction cohérente du roman. Aucun des chapitres du livre ne suscite, chez le lecteur, un intérêt particulier pour le personnage qui s'exprime alors à la première personne. Toutefois, l'intérêt se place peut-être ailleurs: cette prise de parole multiple peut être considérée comme un kaléidoscope reflétant l'esprit de toute une époque, la nôtre - cette esquisse de portrait n'est d'ailleurs pas particulièrement flatteuse.
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