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Critique de SarahBruxelles


Cet essai m'a aidée à mettre des mots plus précis sur ce qui m'a toujours un peu gênée et repoussée chez certains auteurs nihilistes. Même si ils peuvent aussi me toucher. Cette manière de nous jeter à la face, avec orgueil et un sale petit plaisir puéril, le laid, l'horreur (sévices et traitements insoutenables, abjects, .. ) en nous tenant dans cette position de voyeurisme forcé, à la fois otage et impuissant. Je sais un peu mieux pourquoi je les évite et leur préfère d'autres lectures plus lumineuses où il reste toujours une place, même infime, pour une forme d'espoir.

Nancy Huston parvient de plus ici à tenir cette distance qui nous permet d'accéder à une empathie à l'égard de tous les auteurs qu'elle évoque, ce qui rend l'analyse d'autant plus intéressante.

Et cet état de fait, auquel je suis particulièrement sensible : les grands exhibitionnistes désespérés contemporains, qui nous farcissent à longueur de tirades senties à quel point l'existence est morne et qu'ils se noient dans leur spleen sont souvent des personnages qui n'ont jamais connu la misère sociale, économique, du corps ni vécu la guerre. Or on n'entend qu'eux et ils sont suivis, adulés, ce qui gonfle d'autant plus la voile de leurs egos surdimensionnés. Et ceux qui se trouvent dans une mouise bien réelle, on ne les entend pas, au pire les premiers s'en servent, leur marchent sur la tête pour se hisser toujours plus haut et habiller leurs saillies de leurs beaux sentiments d'indignés.

Cette citation résume ce constat à merveille : "Le désespoir est un privilège de classe, comme les cigares".

"Professeurs de désespoir" de Nancy Huston
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