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Critique de marina53


La Pause, c'est ainsi que Mia, fraichement délaissée par son mari, a surnommé la maîtresse et collègue de ce dernier. Une femme, évidemment plus jeune qu'elle, peut-être plus belle, aura eu raison de ces trente années passées ensemble. Ayant très mal vécu cette séparation momentanée, elle sombrera quelque temps dans la dépression. Internée, elle reprendra pied gentiment. Ne pouvant plus supporter l'appartement de Brooklyn tant chaque recoin lui rappelait Boris, elle décide alors de retourner vivre chez elle, pour l'été, dans le Minnesota, là où elle a grandi et où vit en ce moment sa maman. le docteur était d'accord, des rendez-vous téléphoniques étant fixés toutes les semaines. Sa fille Daisy et sa soeur ont déjà prévu de lui rendre visite. Poétesse auréolée d'un prix et enseignante à l'université, elle compte enseigner la poésie aux jeunes dans le cadre du Cercle artistique local. Entre les adolescentes à la recherche d'elles-mêmes, les vieilles de la maison de retraite à qui elle rend visite, les confidences de sa maman, la voisine délaissée et un peu paumée qu'elle tente de consoler et les lettres de Boris qu'elle reçoit, Mia scrute le monde qui l'entoure et les personnes qui l'animent et qui lui permettent de rester debout...

Siri Hustvedt décrit avec subtilité, tendresse, émotions et poésie ces instants volés à cette femme, ces instants où elle se livre et pose un regard empli de douceur sur ce qui l'entoure. L'on survole presque ces quelques pages, presque gêné de cette intimité, cette pudeur malgré tout exposée et l'on ne peut pour cela s'empêcher d'y entrevoir une certaine part intime de l'auteur. Elle-même poète, ayant connu des périodes de dépression et vivant parfois dans l'ombre de son mari Paul Auster, elle ressemble à Mia. Décrivant le portrait d'une femme à la fois forte et fragile, déboussolée, en proie à certains doutes et blessée au plus profond d'elle-même. L'écriture est d'une grande finesse, poétique, empli d'une tendre douceur et extrêmement maîtrisée. L'on pourra malgré tout regretter parfois la complexité de la trame, rendant cette lecture plus complexe qu'elle ne paraît.

Un été sans les hommes...un automne dans leurs bras...

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