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Critique de Floyd2408


Il faut avoir à l'esprit qu'un livre est l'esprit de son auteur, cet esprit à un instant précis, une aventure littéraire intime crache sa fureur, sa haine, sa folie, sa défection, son vomi, son exutoire, un élan de sentiment confessionnal égoïste et narcissique. Bête et Belle éjaculent la frustration jouissive d'une femme érudite aux prises à ses démons interdits, ceux du Marquis de Sade, une force attractive vers cette domination abstraite voir abjecte pour basculer vers l'insondable, une vague frémissante bousculant le confort de l'âme caché dans la plume frénétique boulimique obsédante.
Marcela Iacub savoure sa prose, se nourrit des mots glissant entre ses doigts venant nourrir sa nourriture, celle de ce livre de cochon, de porc, de celui qui la rendit l'égal de van Gogh, une vengeance classique ou juste une rupture littéraire indispensable. le cochon comme dans la ferme des animaux Roman culte de George Orwell est le personnage principal de ce roman, une liaison entre l'auteure et un homme-cochon, une relation sans rapport sexuel, mais un paroxysme intime fiévreux, une ballade vers le sombre inavouable de l'humain aux prises à ses fantasmes interdits.
Un cri bousculant les codes, une dissection au vitriol d'une liaison bestiale avec un homme marié, esclave de l'argent de sa femme et de ses ambitions. Même si la genèse de ce livre s'effondre vers cet homme connu de tous, qui portera plainte pour diffamation, un petit encart au début de Belle et bête souffle le préjudice subit par ce politicien, prévenant le lecteur de cette souffrance (amusant cette ironie de ne pas assumer sa cochonnerie) Christine Angot s'essaya aussi dans ce style de roman crachant sa vie, ses secrets avec un père incestueux, avec des mots crus et une acidité de langage presque verbale, mais Marcela Iacub mène avec plus de brio la langue de Molière. Elle aime écrire, elle adore laisser vagabonder son esprit et sa réflexion vers divers cieux, un carrefour en effervescence de chemins différents ou se bouscule l'érudition en fusion de Marcela Iacub.
Je ne parlerai de cet homme connu, mais du cochon, celui qui aimanta cette femme vers sa perversion, vers ce roman d'adieu. Un livre qui vous prend aux tripes, une claque savoureuse, j'adore à la folie.
Merci
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