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3,94

sur 213 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai découvert en lisant ce roman les Allemands de la Volga et le sort qui leur a été réservé dès 1920. On y suit les péripéties de Jakob Bach un maître d'école dans le village de Gnadenthal, une colonie située sur les rives du fleuve. Il fait partie des descendants des Allemands venus s'installer en Russie au XVIIIe siècle.
L'écriture qui accompagne cette histoire est très belle, poétique et soignée. le cadre historique et bien documenté, les sujets très intéressants. Ce roman historique avec son atmosphère qui se situe entre rêve et cauchemar a beaucoup de qualités. Mais il contient beaucoup trop de longueurs avec des passages sans réel intérêt qui ont gêné ma lecture.
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Il était une fois, vers 1920, un instituteur qui s'escrimait, en vain, à initier ses petits élèves à la poésie allemande, dans le petit village de Gnadenthal, sur les bords de la Volga.

A cette époque, Gnadenthal et ses alentours sont peuplés par une communauté d'Allemands, qui se perpétue sur les rives du fleuve depuis environ 1750, lorsque la tsarine Catherine II de Russie les a invités à s'y installer pour en cultiver la terre. La communauté, repliée sur elle-même, a conservé au fil des siècles sa langue, sa religion, ses coutumes. Et comme la plupart des minorités, elle finira par être persécutée, en l'occurrence par le pouvoir bolchevique et en particulier par Staline au début de la Seconde Guerre Mondiale, qui craignait que les Allemands de la Volga ne s'érigent en un ennemi intérieur, alliés de l'Allemagne nazie qui venait d'envahir l'URSS. Mais nous n'en sommes pas là, reprenons depuis le début.

Vers 1920, donc, la vie tranquille de Jakob Bach, le jeune instituteur un peu étrange de Gnadenthal, va être bousculée de fond en comble. Un beau jour, il reçoit une mystérieuse offre d'emploi d'un certain Udo Grimm, riche fermier vivant sur l'autre rive de la Volga. Celui-ci invite Bach à donner des cours à sa fille Klara... derrière un paravent, sans jamais se voir. Evidemment cela n'empêche pas les deux jeunes gens de tomber amoureux, mais le reste de l'histoire est loin de n'être qu'un conte de fées. D'abord séparés par le père de Klara, ils se retrouvent après quelques péripéties et s'installent tous deux dans la ferme isolée, en se gardant de tout contact avec "le vaste monde". Qui se rappelle bientôt à eux sous la forme de trois intrus malintentionnés, qui violent Klara. Celle-ci meurt neuf mois plus tard en donnant naissance à une petite fille, Anntche. Bach, déjà traumatisé par le viol de sa bien-aimée, se replie encore plus sur lui-même, jusqu'à en perdre l'usage de la parole. Malgré son abattement, il veut préserver par-dessus tout Anntche, son innocence, sa pureté, et la garder près de lui comme un trésor, quitte à en faire une sauvageonne, pour empêcher la cruauté du monde de l'atteindre. Bien entendu, le "vaste monde" ne l'entend pas ainsi et rattrape tous ceux qui s'opposent ou essaient d'échapper à sa marche infernale et impitoyable.

Curieux mélange de genres que ces "Enfants de la Volga". Il y a principalement un conte, avec des personnages qui vivent dans une sorte de monde enchanté édénique, avec quelques incursions dans la réalité étriquée de la communauté de Gnadenthal, elle-même assez peu informée et concernée par L Histoire en marche. Et puis, imbriqués dans cette linéarité, il y a les épisodes historiques qui secouent la Russie à la même époque, autant de jalons concrets (quoique souvent imprégnés d'onirisme) pour nous faire revenir à la "vraie vie". On comprend alors qu'au fur et à mesure de la pression, de l'oppression subies par les Allemands de la Volga de la part du pouvoir bolchevique, c'est le petit monde merveilleux de Bach qui se délite.

"Les enfants de la Volga" montrent la pureté et l'innocence fracassées par la barbarie de la guerre, l'impossibilité de vivre à la marge d'une société totalitaire qui vous uniformise ou vous tue, la dévoration d'une communauté paisible et minoritaire par l'Ogre du stalinisme.

Violente critique du communisme, ce roman entre deux rives brouillées, celles du conte et de la réalité, me laisse perplexe : des personnages complexes au point que je ne suis pas arrivée à m'y attacher, ni à leurs histoires ; un style qui ne m'a pas convaincue non plus, poétique certes, mais qui m'a semblé indigeste à force de longueurs et d'énumérations sans fin. Reste le contexte historico-politique, qui m'a fait découvrir l'histoire (dont j'ignorais tout) de ces Allemands de la Volga.

En partenariat avec les Editions Noir sur Blanc.

#LesenfantsdelaVolga #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Roman épique qui s‘ancre dans l'histoire de la Russie. Gouzel Iakhina retrace à travers ce récit la vie de la communauté allemande installé depuis 1760 jusqu'aux aux années 38-40 lors de l'arrivée de Staline.

Nous sommes sur les bords de la Volga entre la rive droite et rive gauche deux mondes se côtoient peu, celui de Bach instituteur avec Klara son amour et celui de la colonie des allemands du village de Gnadenthal.
Les allemands de la Volga n'échappent pas aux événements secouant le peuple russe : révolution, dékoulakisation, réquisitions, famine et enfin l'arrivée de Staline au pouvoir. Face à tous ces évènements Bach tente de résister et de protéger Anntche sa fille. Il tente de sauvegarder un peu d'humanité et les traditions de la colonie… il veut faire survivre la mémoire de cette ville.
Gouzel Iakhina écrit des contes qui servent à évoquer les chambardements politiques et sociaux qui assaillent la colonie. Ces contes prennent vie et interagissent avec la réalité, le récit bascule entre le merveilleux et le fantastique. Gouzel Iakhina nous perd parfois, le récit est long, le rythme est rompu. L'écriture de Iakhina est belle et lumineuse les descriptions des paysages, la steppe et surtout de la Volga personnage à part entière.
Le récit est dense et sombre c'est l'histoire de la Russie mais l'amour et la poésie triomphent !
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A partir de 1763, la tsarine Catherine II fit venir des colons allemands sur des terres peu peuplées conquises sur l'Empire ottoman, près de la Volga, au Nord de la mer Caspienne.
Ces Allemands conservèrent longtemps leurs traditions, langue, et religion (luthérianiste, calviniste, ou catholique). Ils subirent cependant durement les changements environnants : révolution, guerres, collectivisation…
En 1924, la république socialiste soviétique des Allemands de la Volga fut créée ; cette intégration à l'espace soviétique ne fut cependant pas une autonomisation pour la population…

Jacob Ivanovitch Bach exerce la fonction de maître d'école à Gnadenthal, petit village peuplé d'Allemands situé sur la rive droite de la Volga.
Le hasard l'amène à se rendre sur la rive gauche, où il reviendra souvent ; le passage de cette frontière naturelle coupe Bach de ses liens avec les villageois. Désormais ils traversent chacun à leur manière les troubles du monde environnants.

J'ai beaucoup aimé le cadre historique de ce roman et l'histoire de Bach. J'ai par contre trouvé que l'auteure donnait beaucoup trop de place à certaines allégories (les contes écrits par Bach et le parallèle avec la réalité environnante), avec trop de passages longs sans réel intérêt.
De Gouzel Iakhina, j'ai très nettement préféré son premier roman 'Zouleikha ouvre les yeux' (2017) qui ne souffre pas de telles digressions. J'apprécie néanmoins d'avoir découvert l'histoire de ces Allemands déracinés, « jouets » aux mains d'autocrates.
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Dans la seconde moitié du XVIII ème siècle, à l'invitation de la grande Catherine II de Russie, une colonie d'allemands s'installe dans le village de « Gnadenthal » sur les rives de la Volga.
Nous en retrouvons les descendants, et en particulier le Schulmeister Jacob Ivanovitch Bach, personnage principal de l'histoire qui de déroule entre 1920 et 1940 avec les jalons historiques correspondants.
Bach, instituteur donne des cours particuliers à Klara dans une ferme située de l'autre côté du fleuve et ils tombent amoureux l'un de l'autre. Anntche, née d'un viol perd sa mère Klara le jour de son accouchement et Bach va l'élever seul.
Une grande part de conte fantastique irrigue une narration très inégale mélangeant anarchiquement ,imaginaire, trame romanesque classique et témoignage historique.
Les contes qu'écrit Bach à la demande d'Hoffman, représentant des soviets qui se réalisent concrètement, son voyage dans les eaux de la Volga, où il retrouve intacts les corps des défunts qu'il a côtoyés vivants sont deux exemples des délires romanesques qui accompagnent le lecteur. On oscille en permanence, entre le tangible et le rêve, ce qui décrédibilise en partie l'interprétation donnée aux repères historiques évoqués.
Ce roman fleuve, mélangeant les genres est déroutant et aussi long que le fleuve qui en constitue la colonne vertébrale !
J'ai du me forcer pour en lire la totalité et mon effort n'a pas été récompensé par un ressort final qui aurait pu l'amender.
D'une façon plus générale, les bouquins de de 500 pages ou plus doivent les justifier avec une bonne raison qu'on ne trouve pas ici, pour en mériter la lecture.
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J'ai découvert l'histoire des Allemands de la Volga avec ce livre. Catherine II avait invité des Allemands à venir cultiver les terres inoccupées sur les rives du fleuve. Bach est le maître d'école du village. Il est assez étrange, en dehors des préoccupations de ses concitoyens.
Sa vie suivra l'Histoire de la Russie Soviétique avec des hauts et des bas : des petits bonheurs dont il se contentera, vivre au rythme de la nature par exemple, beaucoup de malheurs qui le rendront mutique (la perte de Klara). Il sera amoureux de Klara, au service de Anntche et Vasska, tous ballotés par les évènements historiques entre 1917 et 1938.
Des accents fantastiques rythment le récit et cela m'a un peu gênée.
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Après avoir été conquise par le premier livre de Gouzel Iakhina, Zouleikha ouvre les yeux, j'ai eu un peu de mal avec ce roman . Sans doute parce que ce que je n'ai pas retrouvé ce qui m'avait fortement impressionnée dans le premier : un magnifique récit d'un réel très précis, dont la brutalité et la violence m'avaient bouleversée.

Ce livre m'a laissée perplexe. J'ai aimé sa poésie, sa tendresse qui transparaît vis à vis de Bach, Klara, Anntche et Vasska et même vis à vis du commissaire du peuple. Mais j' ai été déstabilisée par certains passage, notamment celui de l'accouchement de Klara, puis du lendemain de l'accouchement. Un épisode terrible, décrit à la fois de manière très précise et avec une grande distance, comme si c'était un cauchemar, un tour de magie qui tourne mal.
D'autre part, je me suis parfois un peu ennuyée lors certaines longueurs descriptives.

Ce roman est à la fois un conte fantastique, un témoignage historique très documentée, puis retour au récit fantastique. Ce mélange de rêve et de réalisme, particulièrement l'intervention de Staline m'a perdu. D'où seulement 3 étoiles

Quoiqu'il en soit, c'est un beau récit, poétique, sensible, d'une grande richesse, d'une belle écriture et d'une grande profondeur.

Sans doute, n'étais ce pas le bon moment pour moi, n'ai je pas eu l'esprit assez libre pour appréhender ce livre comme il le mérite. À relire donc !

Merci aux éditions Noirs sur Blanc et à l'opération masse critique (sans oublier Déborha Zitt qui m'a sollicitée). Même si je n'ai pas été conquise, j'ai apprécié cette lecture.
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une moitié de romance, un quart d'histoire russe, un quart de roman fantastique. Voilà ce que j'ai pensé de ce "roman" inclassable. Je n'ai pas vraiment compris les diversions politico-historiques apportées par Gouzel Iakhina aux chapitres 7 ( l'agonie du guide de la révolution), 16 (le trajet d'un train spécial) et 25 (une partie de billard au Kremlin). Je ne vois pas leur utilité dans l'histoire de Bach et de ses "enfants". J'ai aussi été surprise par les diversions fantastiques provoquées par la narration des contes de Bach... La partie qui décrit la vie à la ferme et les incursions de Bach à Gnadenthal ainsi que le destin des deux enfants est une part du roman très agréable.
Pour résumer j'ai trouvé tout cela un peu déstabilisant.
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Il s'agit là d'une histoire tout à fait originale. Je trouve que l'auteure a une imagination débordante.

Malheureusement je n'ai pas eu de coup de coeur particulier pour ce livre car il a fallu que je m'accroche pour finir de lire ce livre. En effet, je me noyais sous le surplus d'information.

En revanche, le contexte historique des Allemands de la Volga vivant en Russie dans ce roman était très intéressant. Je ne connaissais pas du tout cette partie de l'histoire.

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le roman m'a plu. je l'ai trouvé un peu long. Je n'avais pas lu la quatrième de couverture et je maintiens qu'il ne faut SURTOUT PAS lire cette quatrième de couverture qui en dit beaucoup trop sur le début du roman : ça spoile l'intérêt des premiers chapitres !

bref, j'ai découvert une tranche de l'histoire qui m'était inconnue, j'ai aimé Bach, Klara, Anntche, Vasska et tous les autres. lecture agréable.


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