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Critique de benifabs


En premier lieu une belle couverture qui donne envie d'ouvrir ce livre. Une carte postale ancienne du Flatiron immeuble mythique de New-York et des vieilles enveloppes dressent le lieu et l'époque. Quelle belle entrée en lecture !
Zelie vient de perdre sa tante Tine qui vivait dans une maison familiale en Ariège dans les Pyrénées. Elle fait du rangement et découvre dans le grenier poussiéreux au fond d'une belle commode plusieurs boites remplies de lettres « Air Mail » bleu blanc rouge. Celles-ci provenant de New-York n'ont pas été décachetées par son père qui en est le destinataire. A la lecture, Zélie commence à découvrir un secret de famille qui aurait peut-être été enfoui par sa tante adorée.
Zélie vit à Paris depuis le divorce de ses parents avec son père Michel, médecin renommé. Ce dernier a perdu sa mère à sa naissance et va consacrer sa vie à l'obstétrique. Il passera son enfance dans ce village pyrénéen, élevé par ses grands-parents et sa tante Tine, soeur jumelle de sa mère. Son père Baptiste, personne ne lui en a parlé, si ce n'est en le fustigeant de vaurien qui l'aurait abandonné après sa naissance. Zélie va découvrir au fil des lettres ouvertes que la réalité est différente de ce qu'elle a entendu à propos de son grand-père Baptiste parti vivre à New-York. La suite il faudra la découvrir au fil des pages et des lettres. Car la structure des quatre chapitres est assortie de lettres et de récits autour des personnages qui ont accompagné Baptiste dans sa vie d'expatrié. Ce sera l'occasion de voir les difficultés de cette émigration massive d'européens vers le nouveau monde. Un roman sur les liens père fils et les secrets de famille. New-York est aussi un personnage à part entière du roman dans sa période « Ellis Island ».
Dès les premières pages j'ai été pris par cette histoire qui m'a ému jusqu'à la dernière page. Les personnages sont attachants et l'on peut comprendre les mauvaises décisions quand on les replace dans le contexte. En parallèle de l'amour du père avec son fils, j'ai bien aimé la relation de ce fils Michel avec Zélie sa fille. La tendresse est-elle génétique quand elle n'a pas pu être apprise dans sa jeunesse par ses parents ?
Pour ce qui concerne la trame principale du roman, les lettres, Baptiste va faire preuve toute sa vie durant d'un amour indéfectible voué à son fils. Même éloigné, rejeté par la famille de son épouse, il va écrire sans relâche et avec beaucoup de tendresse à son fils lui racontant sa vie et ses espoirs de le revoir un jour. Quelle belle leçon d'amour et d'opiniâtreté !
On trouvera beaucoup de non-dits et de souvenirs enterrés au coeur de cette histoire :
« La seule chose dont Michel était sûr, c'est que, le temps passant, il avait posé un couvercle hermétique sur sa mémoire. Il savait que son père vivait quelque part mais il avait adopté la méthode infaillible de Mado : ce dont on ne parle pas n'existe pas. Alors il s'était tu. Et avait presque fini par ne presque plus y penser. » (Page 158)
« Tu crois possible que des souvenirs remontent à la surface de ta conscience au travers d'un rêve ? Oui c'est possible. Ce dont on rêve ne vient jamais de nulle part, tu sais. Il y a toujours une expérience cachée derrière un rêve. « (Page 153)
Ce n'est pas un livre de suspense mais l'envie de découvrir la suite donne beaucoup de rythme à cette histoire. Anne Icart a une écriture fluide, elle est arrivée à faire de cette histoire familiale un « page turner » et la dernière page tournée on a des difficultés à reprendre une autre lecture restant plongé encore dans ce magnifique roman. J'ai appris que l'auteure a puisé dans sa légende familiale, tout en inventant une autre vie à son grand-père Baptiste.
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