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Citations sur Une société sans école (56)

C'est la liberté universelle de parole, de réunion, d'information qui a vertu d'éducation.
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L'instruction ne peut être qu'une activité personnelle.
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Venir à bout d'un système social qui fait de la santé, de la richesse, de la sécurité, des obligations.
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L'enseignement fait de l'aliénation la préparation à la vie, séparant ainsi l'éducation de la réalité et le travail de la créativité. Il prépare à l'institutionnalisation aliénatrice de la vie en enseignant le besoin d'être enseigné.
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Notre civilisation est encore la première à juger nécessaire de fonder sa croyance sur la raison et de donner à ce rite initiatique fondamental, le nom d'éducation.
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Le droit à l'instruction se voit retirer toute signification par la présence des enseignants diplômés
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Leurs citoyens ont appris à penser comme des riches, tandis qu’ils vivent comme des pauvres.
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Je me souvins alors de l'attitude de Marx face à un projet présenté dans le programme de Gotha. Il s'agissait d'interdire le travail des enfants. Marx protesta, disant que l'éducation des jeunes ne pouvait se faire que dans le travail. Si l'on considère que le fruit le plus important du labeur de l'homme, c'est l'éducation qu'il en reçoit et la possibilité qu'il y trouve de participer à l'éducation d'autrui, alors l'aliénation de la société moderne dans une perspective pédagogique est encore pire que l'aliénation économique.
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Sans y réfléchir, nous avons accepté l’idée qu’il existe des « enfants », et nous décidons qu’ils doivent aller à l’école, qu’ils sont soumis à nos directives, qu’ils n’ont pas de revenus personnels et ne peuvent en avoir. Nous attendons d’eux qu’ils restent à leur place et se conduisent en « enfants ». Il nous arrive, d’ailleurs, de nous souvenir avec nostalgie ou amertume, du temps où nous étions enfants, nous aussi. Il nous faut donc considérer avec tolérance, sinon envie, leur conduite « enfantine ». L’espèce humaine, selon nous, est celle qui a la lourde responsabilité et le privilège de s’occuper de ses petits. Nous oublions, ce faisant, que l’idée que nous nous faisons de l’enfance n’est apparue que récemment en Europe occidentale, et qu’elle est encore plus récente dans les deux Amériques(1).

L’enfance, que nous distinguons de la petite enfance, de l’adolescence ou de la jeunesse, n’apparaît pas en tant que notion distincte au cours du développement historique de la plupart des civilisations. Au cours de l’ère chrétienne, on semble souvent ne pas avoir eu une vision exacte des proportions du corps de l’enfant. Voyons, par exemple, ces représentations d’adulte miniature dans les bras de leur mère. Les « enfants » apparurent en Europe à la même époque que la montre de gousset et le prêteur d’argent chrétien. Vêtements d’enfant, jeux d’enfant, protection légale de l’enfance, voilà des choses que ne concevaient autrefois ni les pauvres, ni les riches. Ces idées commencèrent d’apparaître avec le développement de la bourgeoisie. Garçons et filles du tiers état et de la noblesse s’habillaient tous de la même façon que leurs parents, jouaient aux mêmes jeux, et les fils pouvaient, comme leur père, être décapités ou pendus haut et court ! La bourgeoisie découvrit l’ « enfance », et tout allait changer. Seules, quelques Églises continuèrent de respecter quelque temps encore la dignité et la maturité des enfants. Jusqu’au deuxième concile du Vatican, on continuait d’enseigner qu’un chrétien accède au discernement moral et à la liberté dès l’âge de sept ans, et qu’ensuite certains péchés l’exposent à la damnation éternelle. De nos jours, les parents veulent épargner à leurs enfants la sévérité d’une telle doctrine, et la catéchèse de l’Église aujourd’hui reflète ce sentiment.

(1) Dans son ouvrage l’Enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime, Seuil, 1973, Philippe Ariès établit un parallèle entre le développement du capitalisme moderne et celui de la conception de l’enfance. (pp. 53-54)
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Vivre à New York suppose l'apparition d'une conception particulière de la nature de l'existence et de ses possibilités. Sans cette vision, la vie à New York devient impossible. Un enfant des rues n'y touche jamais rien qui n'ait été scientifiquement conçu, réalisé et vendu à quelqu'un, les arbres qui existent encore sont ceux que le service des jardins publique a décidé de planter. Les plaisanterie que l'enfant entend à la télévision ont été programmées à grand frais. Les détritus avec lesquels ils joue dans les rues de Harlem ne sont que les emballages conçus pour attirer le consommateur. L'éducation elle même se définit comme la consommation de diverses matières, faisant partie de programmes, objets de recherches, de planifications et de promotions de ventes. Tout les biens sont le produit de quelque institution spécialisée et ce serait sottise, par conséquent, que d'exiger quelque chose qu'une institution ne saurait produire. L'enfant de la ville n'a rien à attendre, rien à espérer, sinon ce que lui promet le développement possible des méthodes de fabrications. Pour satisfaire son imagination, on lui fournit au besoin quelques récits d' "anticipation" ! Et que connait il d'ailleurs de la poésie de l'imprévu ? Son expérience en ce domaine se limite à quelques découvertes dans le caniveau : une pelure d'orange qui flotte sur une flaque. Il en vient à attendre l'instant où l'ordre implacable s’interrompra : une panne électricité, une échauffourée dans la rue. Souvent, il s'abandonne, il se laisse aller à musarder, à faire le sot et c'est la seule expérience poétique dont il dispose encore !
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