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Critique de gabb


Un thermomètre, une petite ville finlandaise, un fait divers, deux pétés du casque en quête de gloire, et du sexe à gogo.

Il n'en faut pas plus à Joseph Incardona pour nous entraîner dans un univers burlesque et déjanté : celui des championnats du monde de sauna (bien connu de tous les amateurs de sport de haut niveau !)
Dans un style lapidaire, cynique et efficace, il nous convie à une compétition complètement insolite, qui voit s'affronter 102 décérébrés pour le titre suprême.
Parmi eux, Igor Azarov (ex-sous-marinier russe) dans le rôle du challenger, et le champion local himself, Niko Tanner, la célèbre star du porno finlandais.
Les deux hommes sont bien décidés à repousser leurs limites pour résister aux 110°C de l'étuve, et ce qui s'annonçait comme une kermesse rigolote tourne à la confrontation sans pitié. Tout ça est complètement absurde, les deux adversaires sont pathétiques à souhait et leur entêtement souvent prête à sourire, mais la satire sociale qui se cache derrière ce grand cirque obscène a quelque chose de morbide qui m'a parfois un peu dérangé.

L'ensemble reste très original et agréablement écrit, même si je m'attendais à quelque chose d'un peu plus léger...
Les scènes porno, gratuites et toujours plus trash, n'ont pas forcément une grande utilité (sinon celle de faire monter encore la température), mais l'auteur sait y faire pour nous tenir en haleine, et le rythme est très prenant. Entre braise et baise, les chapitres défilent à vitesse grand-V, la bière et la sueur coulent à flot et les concurrents tombent comme des mouches.
Finalement, le lecteur se laisse prendre au jeu, il est pressé de connaître l'issue de ce face à face incandescent, de voir jusqu'où l'on peut aller dans la souffrance pour atteindre un but (si débile soit-il), et de connaître enfin la température de fusion de l'être humain...

Le mot de la fin pour Incardona lui-même, dans les dernières pages du roman : "l'homme a cette capacité d'absolu qui même dans les événements en apparence les plus ridicules touche au tragique et, parfois, à la grâce."
Amen.
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