AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Eve-Yeshe


Ce roman est particulier. C'est le troisième opus des enquêtes du commissaire Erlendur et son équipe. le ton est donné rapidement, car la victime est Gulli, de son vrai nom Gudlaudur, le portier de l'hôtel de luxe qui endosse les habits du Père Noël comme tous les ans, et qu'on retrouve le pantalon baissé, le sexe recouvert d'un préservatif.

Une enquête difficile car Gulli est un homme solitaire, sans ami, en rupture avec sa famille, donc difficile de savoir par où commencer…

Un homme attachant quand même ce commissaire, qui a une vie d'homme toute aussi triste que sa vie de père. Il s'ouvre peu à peu à sa fille qui connait très peu de choses sur lui, notamment sur la disparition de son petit frère, dans la forêt dont on n'a jamais retrouvé le corps, et dont il se sent responsable encore actuellement. Peut-on faire le deuil en l'absence du corps de la personne disparue ?

On retrouve l'alternance des récits dans le temps : l'enfance, l'adolescence, la vie de Gulli d'un côté, et la progression de l'enquête de l'autre et aussi entre la famille de la victime et celle du commissaire, (notamment la toxicomanie d'Eva Lind) et une question est soulevée : existe-t-il une addiction au succès, à la reconnaissance?

J'ai aimé ce roman noir, d'une tristesse affreuse alors que la neige tombe dehors, alors que tous les personnages sont englués dans la noirceur. La mélancolie nous accompagne tout au long des pages, alors que ce sont les préparatifs de Noël, une fête qu'on se doit d'honorer en famille, avec le traditionnel repas et qui devient de plus en plus lourde, quand ce n'est pas une corvée, pour tout un chacun.

Arnaldur Indridason n'a pas son pareil pour décrire cette mélancolie, ce temps qui passe ou ne passe pas. On sort de ce livre lessivé, le moral dans les chaussettes mais c'est une belle histoire.

J'ai moins aimé cet opus que « le femme en vert », mais j'ai envie de continuer l'aventure, car chaque enquête a un thème de fond, avec ici la musique, les collectionneurs …« La maladie de la collection n'est-elle pas une tentative pour conserver quelque chose de l'enfance ? Quelque chose qui serait lié à des souvenirs qu'on refuse de laisser s'enfuir et que l'on cultive sans cesse par le biais de cette manie ? » P 239

Note : 7,5/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          430



Ont apprécié cette critique (40)voir plus




{* *}