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Critique de lunch


lunch
12 septembre 2014
Puisque nous sommes en plein mois consacré à Takehiko Inoue (Takehiko Nariai de son vrai nom) en ce moment sur K.BD, il nous était difficile de faire l'impasse sur toutes ces alléchantes lectures, surtout si on aime ce que fait l'auteur d'une manière générale, a fortiori quand on pratique le basket. Et on sait bien que le mangaka adore ce sport (il était même capitaine de son équipe au lycée) !

Après un début remarqué dans la profession avec Slam Dunk, série shônen qui gagne en maturité au fil de ses 31 tomes pour élargir son public à un cercle de pratiquants, Inoue renoue avec son sport de coeur avec Real qui s'affirme d'emblée comme un manga résolument seinen.

L'auteur s'illustre non seulement dans ses dessins à la plume, vifs, expressifs et détaillés mais aussi dans son talent de dialoguiste. Il n'est pas aisé de se glisser dans dans la peau d'un handicapé lorsqu'on est totalement valide, de percevoir les routes barrées et les baisses de moral à surmonter. Avec Real, sport et dépassement de soi n'ont jamais été autant liés !


(Handi)Basket

Avant Slam Dunk il n'y avait pas de mangas sur le basket. Trop périlleux disaient les éditeurs, qui avaient alors demandé à Takehiko Inoue de se garder une issue de secours avec une « love story » en toile de fond.
De nombreux mangakas ont depuis profité de cet engouement et ont sorti à leur tour des séries sur le basket.
Inoue, avant-gardiste dans l'âme, récidive avec Real et prend une nouvelle fois le contre-pied de ses confrères, n'hésitant pas à ancrer son récit dans le domaine du handisport et plus précisément le handibasket.

Si son entrée en matière n'est pas exempte de tout reproche (invraisemblance des accidents dans leur succession et leurs similitudes) elle a le mérite de nous lancer directement dans le vif du sujet.

Tout comme pour Slam Dunk, le basket est une nouvelle fois omniprésent dans la trame narrative, mais Real n'est pourtant pas un manga de basket. La série s'attarde plutôt sur les hommes, sur leurs expériences et leurs ressentis, sur leur vie d'avant qu'ils subissent et sur l'avenir qu'ils se construisent pas à pas, dans la douleur et la difficulté.
Car il faut du courage pour s'accepter, pour relever la tête et pour ne pas s'abandonner au défaitisme quand on a le moral à zéro. Real défend des valeurs humaines et, sous couvert de dialogues finement mis en scène, prône l'abnégation envers et contre tout.

Il faut dépasser le cadre de départ pour se rendre compte de la profondeur du récit qui devient vite captivant et plein de surprises, car l'auteur ne sait peut-être pas lui-même où il va, se laissant guider par les aléas du quotidien dans tout ce qu'ils ont de plus riche et imprévisible.


Des personnages forts

« En fait vous êtes un « perdant »...
_ Ta mère m'a dit la même chose.
[…] Un perdant ? Dans ce cas, qui sont les gagnants, d'après toi ? » (Real #6)

Le manga évolue à un rythme assez lent, chose indispensable pour bien assimiler la transformation des psychologies. L'auteur prend ainsi le temps nécessaire à l'évolution des sentiments et des caractères. Personne n'est délaissé, il dépeint chaque protagoniste avec la même attention : Nomiya le looser, Togawa l'individualiste, Takahashi le rebelle... mais aussi la famille, les proches, tous ces personnages qui croisent la route des principaux acteurs à un moment ou un autre. Chacun a un rôle à jouer.

La transfiguration de Takahashi est à ce titre intéressante, faite de hauts et de bas : victime d'un accident, il va se retrouver au plus bas de son échelle sociale du jour au lendemain. Lui qui prenait tout le monde de haut, qui n'avait qu'à tendre les bras pour profiter de ses acquis, qui classait la moindre personne selon un barème de notation – en bref un être profondément détestable – va devoir intégralement se reconstruire : déni de handicap, dépression, abandon, acceptation. Une mutation autant physique que morale va s'opérer sur le jeune homme qui va devoir apprendre la compréhension et le courage.
Une volonté d'aller de l'avant qui caractérise l'ensemble des personnages et qui fait de Real un manga moral d'une grande force.


[...]


Chronique intégrale à lire sur BenDis... !
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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