Il faut du courage pour aller voir quelqu'un qui ne vous aime pas...
- Mais ces matchs sont trop déséquilibrés !!
- Ah, ça, non !!! Arrêtez de jouer les victimes.
- Hein ? Quoi ?
- Ce truc, cette machine, aujourd'hui c'est la jambe de Vince.
Vous n'allez quand même pas envier un type qui a une jambe mécanique ?
(…)
- Pourquoi est-ce que tu dis qu'on l'envie ?
- Kiyoharu Togawa, lui il a une jambe mécanique !! Et c'est là qu'est son talent.
Mais en contrepartie, il est deux fois moins grand que vous.
Si ce n'est pas juste, comme vous dites, alors venez vous aussi en fauteuil roulant !
Il ne parle pas beaucoup... il n'est pas drôle... il ne rit pas non plus aux gags de la télé... il n'est pas du genre à traîner en bande... il se fiche complètement de la mode vestimentaire...
Mais lui... tout ça ne le dérange pas.
A l'école, il n'y a que des mecs incapables de vivre sans penser à tout ça. Ne pas être différent des autres... toujours suivre la mode... et devant quelqu'un comme lui on se sent tout petit, minable.
Peut-être qu'il gênait... (p.86-87)
Depuis quand ma vie est-elle comme ça ?
Quoi que je fasse, ça finit toujours par foirer. (p.23)
- Tu es du genre à te souvenir des matchs que tu as fait ?
- Non, pas du tout. Je les oublie tout de suite.
- Moi, je m'en souviens. De tous, sans exception. Et le match qui reste mon meilleur souvenir, c'est celui qu'on a gagné contre les Penguins de Saitama... ça ne te dit rien ?!
- ...
- A 5 secondes de la fin... on a un point de retard. Notre point fort, c'est toi, Kiyoharu Togawa, spécialiste du un contre un. Mais notre adversaire le sait et pratique sur toi un marquage serré. Et là, tout à coup, le ballon m'arrive dans les mains. J'ai à peine le temps de me demander ce que je dois faire, que toi...tu en profites pour te libérer du marquage. Je n'aurais jamais pensé vivre un truc pareil... c'était aussi fort que le dernier shoot de Jordan en finale de la NBA 98. Aujourd'hui encore... dans ma tête... Je ne peux plus jouer... mais je n'ai pas de regrets. Je suis allé au bout de ce que je pouvais faire avec ce corps.