Un article est un mini-essai qui doit réclamer suffisamment d’investissement pour apparaître comme un rayon de soleil tranchant dans une nuit de brouillard.
Tiens, rien que ce terme « éphémère », n’est-il pas grandiose ? avec sa prononciation, tout en « e » montants et glissants à mesure que les incisives frottent le long de lèvre inférieure… ça en dit long sur le caractère tristement bref de ce qu’il désigne. C’est un souffle, l’existence même. Alors, quitte à vivre, autant vivre pleinement et d’autres vies que la sienne – par la lecture, les auteurs !
J’aime que les souvenirs jaillissent de façon impromptue, généralement à la suite d’impulsions minimes et incontrôlables – les contours d’une image, un rien d’odeur… Ils me rappellent que j’ai un passé et que je suis là, en chair et en os. Et, pour autant, s’ils apparaissent toujours de façon fragmentée et clandestine, comme des réminiscences bienvenues, cette femme-là reste ancrée en moi envers et contre tout.
Par chance, après leur pseudo-débat et leur ersatz de vote, ils s'étaient mis d'accord pour me laisser mon paquet de tabac, des allumettes, un calepin et un crayon à papier, arguant du fait que je ne pourrais rien commettre de dangereux ou de répréhensible pour leurs petites vies avec cela. Mais ces idiots n'ont toujours pas compris le sourire que je leur ai décoché, et moins encore, que des clopes, du papelard et un crayon sont des armes redoutables.
Elles sont même essentielles quand l'on cherche à modifier le monde.
Je ne mis pas longtemps à comprendre l'intérêt d'avoir de la culture, et quel meilleur moyen que de lire ? Ca ne demandait presque pas d'efforts, ça divertissait et j'apprenais toujours quelque chose. Une leçon, une pensée plus critique, des méthodes pour abuser du monde avec plus de facilité... tout cela sur du papier avec de l'encre ! Presque un prodige, de la magie, un miracle !
Commençons par le commencement : l'accident de train.
On en entend parfois parler à travers la presse, on y perd des proches mais. . . mais imagine-t-on seulement l'horreur d'un tel accident ? Sûrement pas. Rien que ce simple terme, " accident ", est galvaudé. Pourtant, il porte déjà en lui cette part de violence et d'inattendu. . . sauf qu'on préfère l'oublier jusqu'au moment où toute sa réalité nous frappe de plein fouet.