Ne lie pas les lilas
Laisse le parfum t'envahir.
Et la main n'effleure
qu'un frémissement léger.
Rien n'ose trembler.
La langue a besoin de la voix…
La langue a besoin de la voix
pour se maintenir en vie,
pour mieux lécher le poème
qui ne cesse de s’évanouir.
M’appartiens-tu, langue
qui ne peut se toucher elle-même ?
Nul rêve n’est plus fragile…
Nul rêve n’est plus fragile
que celui qui accapare
la voûte étoilée,
que celui qui évoque
l’enfance à même la nuit.
Je me souviens de ma mémoire
qui se souvient de ma vie.
Mais ma vie a perdu son sens.
Seuls, quelques gestes
en gardent trace.
Nul rêve n'est plus fragile
que celui qui accapare
la voûte étoilée,
que celui qui évoque
l'enfance à même la nuit.
Faudrait-il trembler …
Faudrait-il trembler avec les herbes
et faire bonheur de tout souffle ?
Tenez-vous-le pour dit, le cœur,
toujours vif, bat dans le coquelicot.
Et l’œil rouge nous aveugle.
Envers et contre tout…
Envers et contre tout
la maison rouge se tient
comme navire, tour de Babil
et les insectes qui l’habitent
creusent et forent et percent
tous les sommeils pulvérisés.
N’aurions-nous plus besoin de roses..
N’aurions-nous plus besoin de roses
pour dissoudre en nous la poussière ?
Ne ferions-nous pas fi
de nos battements de cœur ?
N’ignorons plus les nuages
posés à même la peau.
Le lézard blanc …
Le lézard blanc vit quelque part
parmi vides et solitudes
et l’on sent le froid vertige
de sa peau qui capture
nos regards, nos terreurs.
Nie tout …
Nie tout : ton plaisir foudroyé,
ton orageuse intimité, ta stupeur,
ta joie, ta délectation perpétuelle…
Tout aveu sous le joug du réel.
Nie surtout d’être né !