Écrire sans respirer :
deux chevaux sur les épaules.
Écrire sans bouger :
sur le verre ou le papier,
une haleine d'amandiers, de fille
efface ma paume.
Et si j'écris sans écrire,
les liens du lin m'étranglent,
et le rêveur ivre attise
un feu de nerfs ou d'osiers.
Étendue du corps
par où l’on regarde :
ainsi l’œil, petit appareil,
fait patte à tout venant,
lèche le bout du feu,
l’extrémité de la jambe,
ou la langue qui appartient
à ma langue, laquelle
est dans la langue du gel.
Tire vers toi l’échelle, oublie
le nom des doigts,
l’œil-index, l’œil-pouce,
enveloppe de bordeaux
tout le métal des ormes.
Unissons nos salives,
bouche à bouche,
en un petit sommeil
sans pourpoints, ni dentelles.
Le chaud liquide adoré
vient brûler les merveilles
du corps à la renverse.
Nous respirons l'odeur
d'une odeur très anciennes.
Hommage d'E. Savitzkaya à Jacques Izoard