Blake et Mortimer, tome 10 : L'affaire du collier

Après les géniaux S.O.S. Météores (1959) et le Piège diabolique (1960 en série, 1962 sous forme album), L'Affaire du collier (1967) apparaît d'une médiocrité consternante. Il s'agit d'une banale aventure policière de type Fantômette, donc à destination, probablement, des adolescents. C'est d'une platitude désolante, au-dessous même de Tintin. Mais je suppose logiquement que ceux qui n'ont rien compris à S.O.S. Météores ou au Piège diabolique (et les ont par conséquent détestés) seront emballés dans les proportions inverses par cet album-ci où, rassurez-vous, il n'y a rien à comprendre; c'est tout bonnement de la soupe. On note que les dessins se sont immensément améliorés, qu'ils sont particulièrement sophistiqués, probablement sous l'influence de la collaboration avec Gérald Forton, et qu'ils se sont émaciés, perdant leur "baby-fat" un peu naïve. Comme s'il avait fallu compenser par ce cache-misère l'absence de substance de l'histoire. On regrette l'élégance de Jacobs, qui est en quelque sorte sa signature et n'est absolument pas détectable dans cet album où l'intrigue, les dialogues, tout est essentiellement vulgaire. Bref, c'est de la "bédé" standard.

C'est long, soporifique et le même méchant revient encore et toujours...